La vie a de drôles de façon de nous tester. Elle nous prend souvent de court, ce qui nous fait penser, faire et ressentir des choses qui sont en conflit direct avec ce que nous avions prévu. Dans la vie, rien n est jamais blanc ou noir.
1. Je suis très intelligent.
2. je suis charmant.
3. Je suis monté comme un pur-sang.
4. J'ai complètement arrêté mes flirts.
5. Je suis très doué, comme tu as pu le découvrir l'autre soir.
P.S: arrête de regarder mes mains. Je sais ce que tu veux de moi.
J’ai la sensation de me tenir au bord d’une falaise et que la tempête d’émotion qui me submerge menace de me pousser dans le vide.
Le docteur Stayner m'a expliqué qu'au cours de notre vie, chacun de nous fait l'expérience d'une journée qui définit la personne que l'on est vraiment ou la personnae que l'on va devenir et qui nous remet sur notre chemin. Il a dit que cette journée-là peut soit hanter à vie une personne soit la guider, et ce jusqu'à son dernier souffle.
Je lui avais fait remarquer qu'il avait une vision un peu dramatique des choses et que je n'y croyais pas vraiment. Cette théorie semble vouloir dire que toute personne serait en quelque sorte un gros morceau d'argile parfaitement malléable jusqu'à ce fameux jour, comme si on restait tous assis à ne rien faire, dans l'attente d'une explosion pour solidifier des courbes et des plis, symboles d'une identité, d'une stabilité. Ou d'une instabilité.
Son coeur et son cerveau sont deux entités différentes qui ne se rencontrent jamais.
Parfois, j’imagine que son cerveau est habité de quelques écureuils poursuivant ses pensées comme s’ils étaient à la recherche de noisettes.
Et si je n'y arrive pas, eh bien... Ainsi va la vie, parfois on tente et on se trompe.
Si je repense à l'année qui vient de s'écouler, je n'arrive pas à croire à quel point Ashton et moi venons de deux milieux familiaux complètement différents - Chez moi il y a l'amour, chez lui il n'y avait que de la souffrance. Pourtant nous avons fini par devoir apprendre la même chose, au même moment :
Comment devenir maître de nos propres décisions.
- Je ne comprends pas, Livie... Parfois tu semble aussi habile qu'un flamant rose qui a une patte prise dans les sables mouvants
« Dis, Livie, pourquoi on ne peut pas en parler ? C’est parce que ça te rend trop triste ?
Parce que ça te rend trop triste. Il lance cette phrase de sa petite voix, si innocente et curieuse. Et elle m’éclaire. Bonne question, Éric. Est-ce que cette règle n’était pas finalement davantage pour moi que pour eux ? Je ferme les yeux en réaction au flot de larmes qui menace de couler. Je ne peux pas craquer devant eux. Vraiment pas.
Deux petites mains se posent alors sur chacune de mes épaules.
À travers ma vision toute floue, j’aperçois les jumeaux à mes côtés. Derek me regarde à présent les sourcils froncés.
– Ça va aller, Livie, dit-il d’un ton rauque, ne t’inquiète pas.
Deux enfants de cinq ans, souffrant de cancer et venant de perdre une de leurs amies, sont en train de me réconforter. Moi.
– Oui, ne t’inquiète pas. Tu vas t’y habituer, ajoute Éric.
Tu vas t’y habituer. Des mots qui me coupent le souffle et me glacent le sang, si bien que j’ai l’impression que mes veines ont gelé. Je sais que ce n’est pas le cas, puisque je suis toujours en vie et que mon cœur[…] »