Le Serment

Livre lu dans le cadre du Défi Lectures 2022 des Editions du Seuil, item "Un livre écrit par un auteur finlandais".
Comme je n'avais rien de tel dans ma PAL, je me suis mise en quête de cette perle rare (je connaissais des auteurs suédois, danois, mais pas finlandais, et j'appréciais les adaptations ciné faites de certains livres) et suis tombée sur le Serment écrit par Arttu Tuominen (apparemment jeune auteur prometteur), aguichée par la 4e de couverture et avec elle la promesse d'une enquête policière d'un genre un peu spécial.

Eh bien, vous le verrez à la note étoilée laissée, je n'ai guère apprécié cet ouvrage, à part quelques passages.
Je m'y suis ennuyée prodigieusement tant l'évocation des histoires mêlées (celle de 1991 et celle de 2018) m'a semblé lente, insipide et désespérément plantée dans un décor sombre, froid et pluvieux, d'ailleurs à l'image des films finlandais.

Bien sûr, j'ai été émue par les conditions d'existence de ces deux amis Jari et Antti, âgés de 12 et 13 ans, confrontés au harcèlement de petits morveux agressifs, à la violence de leurs proches, à l'alcoolisme ambiant et à ses dérives et touchés par des événements douloureux dans des circonstances dramatiques.

J'ai été émue aussi par l'évocation des premiers émois de Jari, à l'égard de la jeune Henriikka (positifs car témoignant d'un sentiment amoureux pur). Mais aussi, énervée par l'évocation plus négative du ressenti du jeune Rami vis-à-vis de la même jeune fille (car symbolisant une approche dominatrice et violente de la relation à la femme).

Mais, comment dire ? Ces évocations ne m'ont pas transportées. Ma lecture a été laborieuse. Je n'arrivais pas à m'y retrouver dans les noms des différents enfants "acteurs" du/des drames qui se jouent ou ceux des adultes qui les entourent, ou encore ceux des différents lieux évoqués.
Malgré l'alternance des périodes qui donne du rythme, malgré le suivi de l'enquête en cours pour trouver le coupable du meurtre de Rami Nieminen, puis pour trouver l'arme du crime, malgré les agissements obscurs du commissaire intérimaire en charge de la supervision de l'enquête, je n'ai pas ressenti la pression du suspens, je n'ai pas vibré.
C'est, comment dire ? Trop simpliste, pas assez manichéen... on n'a pas souvent réponse aux questions que l'on se pose, d'où une certaine frustration. Et puis, tous ces gens qui rencontrent des problèmes existentiels sans que vraiment on n'en comprenne bien l'origine, ça laisse un peu sur sa faim.

Le seul moment où j'ai ressenti un intérêt grandissant, c'est à l'épilogue (soit 8 pages avant la fin). C'est dire ! Emotion de connaître enfin le contenu des deux lettres laissées en 1991 dans une capsule temporelle par les deux amis d'enfance Jari et Antti, et lues par l'un des deux en 2018. Mais lequel ?

Néanmoins, ma critique somme toute très subjective n'engage que moi. Ayant lu ici d'autres critiques très positives de ce livre (récompensé en 2020 comme meilleur roman policier finlandais), je me dis que je suis peut-être passée à côté de ma lecture ou que ce style de narration et d'écriture ne me convient pas. Je laisse donc aux lecteurs le soin de se faire leur propre appréciation.

Est-ce la faute aux traducteurs, n'y a-t-il pas de correcteur chez cet éditeur ? je n'ai pas pu dépasser la page 157 tellement cette littérature m'insupporte.
Page 30 : « au moins une quinzaine de civils, hommes et femmes à part égale » page 124 : « il y a sept ans assez exactement, à l'automne »
Page 151 : « elle alluma la cafetière électrique ».
Page 157 : «Elle inspire l'oxygène à grande goulée ».
«  Les poils qui se hérissent, »une fois c'est déjà difficile mais trois ou quatre fois ça devient beaucoup.
Tout cela est « juste désolant » (page 120)