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Citations sur L'enlèvement des Sabines (9)

On n’aime jamais pour la première fois. On aime une chose qu’on a déjà criblée d’amour. On aime ce qu’on est sûr d’avoir perdu. C’est la douleur du souvenir qui anime l’amour.
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Sabine. — Je ne sais pas. Je deviendrais folle si j’écoutais les messages de ma mère.
Hans. — Elle n’était pas à la répétition aujourd’hui. Hier non plus. Voyou est mon œil. Elle ne se contente pas de regarder. Elle voit la faille et le génie.
Sabine. — Ton œil passe ses journées dans les bras de Tiago, le moniteur d’auto-école. Il paraît qu’ils vont vivre ensemble.
Hans. — Une femme exceptionnelle avec un singe frisé de bêtise.
Sabine. — Ça sort du micro-ondes. Ne te brûle pas avec l’assiette.
Hans. — Voyou saccage le peu de temps qui lui reste avec un pédé frisé. Il lui faut un homme fort. Il lui faut un esprit.
Sabine. — Un homme comme Hans Meyer ?
Hans. — Ta mère a la peau très douce.
Sabine. — La peau devient toujours douce, à la fin.
Hans. — La peau des cuisses.
Sabine. — Mange pendant que c’est chaud.
Hans. — Qui d’autre t’a appelée ?
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Tu ne peux pas imaginer comme la violence a le sommeil léger. Elle dort juste sous la peau des hommes, un rien la réveille.
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Sabine. - il y a un verbe en latin. Scripturire. C'est vouloir-écrire. Désirer écrire. Il n'existe dans aucune autre langue. Et dans aucune langue vivante.
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Sabine. - il faudrait revenir à l'âge de la poupée. L'âge où on s'occupait d'une petite forme humaine juste pour la joie, sans rien attendre d'elle.
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C'est tout un art dans la vie de s'adresser à la bonne personne.
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J’aime bien te donner le bain. Ton corps, on y croit à peine. Ma mère aussi avait un corps difficile à croire. Elle était mannequin. Ils l’ont repérée sur une plage de Normandie quand elle avait quatorze ans. Son nom de famille lui allait si mal et si bien qu’il est devenu son surnom: Voyou. Tout le monde l’appelait Voyou. Au collège, ses cahiers étaient des torchons. Elle avait l’écriture désinvolte des enfants dont le talent rayonne, qui n’ont rien à prouver, rien à embellir, personne à amadouer. Elle arrivait en retard en cours, souriante, aussitôt excusée, première dans toutes les matières. Elle avait inventé un personnage de prostituée qui se plaignait chaque jour d’un nouveau mal inexplicable: la syphilis, les morpions, un enfant dans le ventre, un coup de couteau dans le dos. Un croissant se formait autour d’elle dans la cour.
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Sabine, c’est moi, c’est maman. Je n’ai pas dormi de la nuit… c’était couru d’avance… On ne peut pas dormir dans ces conditions… Je suis épuisée… J’ai fini par appeler ta sœur à 5 h 15 du matin… Je m’en voulais de la réveiller, mais je n’avais pas le choix… j’étais angoissée, j’avais le cœur qui battait à cent cinquante à l’heure… Tu ne vas pas en croire tes oreilles : ta sœur était déjà levée! À 5 heures du matin! Elle a une audience très importante à 11 heures… elle était plongée dans son dossier… Elle reprenait tous les points, un par un, pour son client… Si un jour tu commets un crime… si tu étrangles Hans… prends ta sœur pour te défendre… Tu sortiras du tribunal innocente comme un bébé au sortir du ventre sa mère… Bref je lui explique que tu es sur le point de laisser tomber ton travail sur un coup de tête et que ça serait bien qu’elle prenne un moment pour te parler… J’avais un peu honte de l’embêter avec cette histoire… elle qui est tellement responsable et bosseuse… elle a d’autres chats à fouetter… et là je réalise qu’elle est déjà au courant… Non seulement elle sait que tu démissionnes, mais elle le sait depuis des mois… Mets-toi à ma place, Sabine! Je passe pour quel genre de mère? C’est tout à l’honneur de ta sœur… Fanny est une tombe. Quel que soit le secret qu’on lui confie, elle gardera la bouche cousue.
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Noma Takeshi : journaliste au Nikkan Gendai.
Gidayū Takemoto : en couple avec Sayana depuis un an.

L’entretien a lieu à Hiroshima, chez M. Gidayū, dans un appartement
d’une seule pièce, au 9e étage d’une tour.

Noma Takeshi Est-ce qu’on doit chuchoter ? Je vois qu’elle se repose…
Gidayū Takemoto Non, non… on peut parler normalement. Sayana est une poupée, elle n’entend pas.
N. T. Pour vous, Sayana est bien plus qu’une poupée… Vous la considérez comme votre compagne, je crois…
G. T. Oui, Sayana est ma compagne. Je partage ma vie avec elle.
N. T. Et elle ? Est-ce que Sayana partage sa vie avec vous ?
G. T. Bien sûr. Nous partageons tout. Je vais fermer le store si ça ne vous dérange pas, avec ce soleil qui entre il fait très chaud.
N. T. Ils ont annoncéde grosses chaleurs pour aujourd’hui et apparemment, ce sera pire demain. Monsieur Gidayū, racontez-nous une journée typique avec Sayana.
G. T. Rien de spécial… On se réveille à 5 h 50, on se lave, après on mange en tête-à-tête à cette table. Sayana est toujours assise de votre côté, à votre place. Elle n’est jamais assise ailleurs. Tous les couples ont leurs habitudes… Je lui sers son tamago kake gohan et des tsukemono, même si elle ne les mange pas. Je lui parle de ce que j’ai dans la tête… les soucis… ma mère… Je vous ai dit au téléphone que ma mère était malade… Et aussi les problèmes à l’usine… Ou parfois on mange en silence. Et puis je l’embrasse avant de partir au travail. Je lui dis : «À ce soir, Sayana. Passe une bonne journée». Et le soir, je la retrouve exactement à la même place, assise là.
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