Dernier opus de
Wendall Utroi,
Mama Finger est un roman qui intrigue tant par sa couverture que par son synopsis. Il figurait dans la liste de nos ouvrages à découvrir depuis quelques mois mais, par manque de temps, nous avons dû reporter son acquisition, en version numérique, confinement oblige.
Et quel regret…de ne pas l'avoir fait avant.
L'histoire commence en 1936, à Oakfield, dans le Missippi. Harry vit avec ses parents, Rosa et Joseph Larive dans une simple cabane en bois située dans un bidonville. Il passe la majeure partie de son temps avec sa grand-mère, surnommée
Mama Finger en raison de ses pouvoirs de guérisseuse et conseillère pour la communauté afro-américaine des alentours, qui en ces lieux des Etats-Unis, en a particulièrement besoin.
L'auteur fait alors un saut en 1943 où nous retrouvons Harry à New York, caché sous les poubelles, dans une ruelle lugubre de Harlem, se faisant secourir par Madeleine Fisher, professeur d'anglais. Cette dernière, bien que d'apparence sévère, préfère consacrer son temps aux autres plutôt qu'à sa petite personne. S'il s'agit d'une belle rencontre, nous comprenons rapidement que leur bonheur sera de courte durée.
Il est difficile de catégoriser cet ouvrage tant il mélange les genres. Alors bien sûr, si l'on y retrouve les ingrédients d'une longue enquête policière savamment menée, il intègre également une dimension plus fantastique, voire surnaturelle grâce à la présence de
Mama Finger et le secret, le fameux secret qui la lie à Harry.
Dès le début, le décor est intelligemment installé, les scènes se suivent d'époque en époque, nous installant dans un coin caché dans le bayou à observer les intervenants traverser leurs épreuves et lutter comme ils le peuvent face à ce monde.
Si l'auteur s'était uniquement cantonné à nous conter les déboires de policiers en manque d'indices et de preuves, nous aurions rapidement passer notre chemin. Bien au contraire, et malgré certains passages assez dur à cuir, nous nous sommes glissés dans le récit comme si nous étions dans une bonne vieille salle de ciné, de celles qui nous manquent tant en ces temps confinés.
Donc, à défaut, et repus de pop-corn faits maison et rationnés depuis, nous nous sommes laissés emporter par cette atmosphère fascinante et ces lieux souvent hostiles et troublants depuis un bon canapé.