Il existe un élément qui ne se mesure pas à la force d'une gifle, ou à la vulgarité d'une insulte. Une émotion que l'on ne peut pas quantifier par le nombre de brimades, de privations ou de punitions. C'est la souffrance que l'on ressent. Un regard que l'on cherche, un sourire qui nous manque, un baiser jamais reçu, un compliment dont on rêve... Toutes ces petites attentions qui font que la douleur n'aura jamais d'échelle de valeurs. La peine dépasse souvent de beaucoup l'espoir démesuré qu'ont les enfants d'être aimé.
Elle est tout pour moi, le réconfort de chaque instant, l'amour que l'on me refuse. Je la soulève délicatement et la prends dans mes bras. Sa tête se renverse dans le creux de mon coude, ses oreilles se retournent. Les larmes brûlent mes yeux. Mon cœur se déchire.
Je dépose mon amie de toujours délicatement sur le lit, les souvenirs remontent, étreignent ma gorge, et décuplent mes sanglots.
Rien ne la remplacera jamais, il suffisait que je croise son regard pour comprendre qu'elle attendait juste un signe de moi. Un signal, la permission de m'offrir son amour sans concession. Elle était mon refuge, mon île à moi, ma boule de poils où je noyais mes larmes, ma compagne de jeu, ma peluche, ma confidente.