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Citations sur Vous aimez les poètes, ne les nourrissez pas ! (89)

Simha, yearling aux yeux bas, je revis mon ultime coup d’œil sur toi… Oh admire tes runnings ! Elles ont l’air épatantes, tes épouses ravissantes gardant leurs pensées pour elles ! Ton polo du dernier cri, oh n’en sois jamais marri ! Déclare-moi, à plein gosier, mariée à la rue-carillon !
Mes mythes ne se greffent pas sur les souches. Mes ongles sont coupés trop court pour qu’ils griffent. Polo sans col, tu me plais trop, sans remède, pour que je puisse t’égratigner de mes lignes ! Mes lèvres bleues, baisers bruineux ne se posent que sur les bouches de métro, peu farouches.
Simha, darling défendu, ma suprême caresse pour toi… Mes méprises de l’espoir : te tenir pour quelqu’un d’autre ou prendre quelqu’un pour toi.
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« Stationnement gênant », et pourtant je me gare, au prix de sanctions lourdes, à l’issue des rêves pour les transcrire tous. Les couloirs occultes, on les emprunte toujours en plein soleil, au milieu des piétons et badauds. Les vœux de silence suivent ceux d’amour, ardents et primesautiers, ô bouches cousues éternelles !
Pont de Bir-Hakeim, vibre encore ! Le vent creuse dans ma poitrine un trou de menthol bienfaisant. (…) Ô mon âme-poule, couve mes souvenirs ! Des petiots poussins prendront leur envol sous forme de couplets. Je repars encore zinziner au frais.
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Te dévorer de mes yeux, de mes lunettes, mourants, et chatoyer pour toi de mes dents si radieusement languissantes !
Dans cet espace gai et sans âge, mon âme a pris ta bouche pour cible. Sur ton torse viril, j’éparpille une poignée d’écailles perses comme un paquet de confetti sur un marbre en plein carnaval. Une bouffée de sperme jade semble me monter à la tête dans un coït hurluberlu. Arbres-époux, mes barbes vertes ! Fantaisies dignes de la potence comme les chairs d’Auguste Rodin !
S’il décidait de m’embrasser me voilà béotienne. Je ne sais plus me bécoter, j’ai perdu la lèvre, je me suis gâté la langue, comme quelqu’un la main. Mon escalope malicieuse, depuis l’adolescence, luxuriante en baisers, je suis frigorifiée, aux diamants dans les yeux.
(p. 84)
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Il est une image troublante qui me hante depuis longtemps. Elle m’est venue dans mon sommeil, c’est la composition de ma vie ! J’aurais tant aimé la saisir, je ne suis qu’une piètre peintre… Ce sont des charmes majestueux, toutefois, dans leur feuillage abondant, se cachent des vitraux d’église appelant au ravissement. Ce plan est éblouissant, formé de touches de soleil… Dans la sylve sombre, tel un temple sans éclairage, silencieux, je serais vite épouvantée. Pourtant les « rosaces » sont colorées en rouge, en jaune, en rose, en bleu ! L’ensemble est pénétré de lumière…
Tel l’alignement de colonnes d’une cathédrale invisible, les pins supportent le berceau, ces géants gris sont Pierres et Pauls ! Je veux que le vent joue de l’orgue, que l’immense forêt enchantée verselle, loin de ma maison enrouée. L’arbre à prières ne sera ni consumé ni déraciné. Chacune de ses aiguilles tremble comme une oraison cristalline.
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Poli comme un galet marin, luisant comme un têtard géant, c’est un triton sorti du lac aux larges épaules humaines ! Rapidement il me devance. Presque instantanément j’entends une harpe dans mon cerveau qui ruisselle éperdument. Oui, c’est encore lui ! C’est du n’importe quoi, m’en faudrait-il si peu pour tomber en amour ?
Je t’ai vu dans un paysage de Klimt où les pins s’élevaient comme des rayures… Je me figure que tu sens leur résine aussi. Les striures grises pour te dérober ! Mes genoux fléchissent, mon cœur suffocant… Étire ta jambe contre un tronc puissant !
Je prends mon bain de conifères t’espérant venir, tu es un fils d’arbre, mon Jet infernal ! Comme une écorce, ta peau est chaude.
J’attendrai trois jours pour une seconde à côté de toi, mon joggeur filant ! Je suis raisonnable quand je perds la tête ! Si je me résigne je suis plutôt bête !
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Je me reprojette l’épisode où j’ai couru l’interpeller, mon ciel, mon Arbre, mon oxygène. Nous sommes si près l’un de l’autre, pourtant chacun sur son minime rocher abandonné là par quelque déluge… Je suis à l’ombre de son corps, à l’abri maigre de cactus, que j’ai considéré comme un géant vert. Ce n’est pas la mort, c’est juste un terminus.
Jusqu’à l’ivresse, j’embellirai les hics de mon Fiancé tombé du camion ! Je concevais le croisant et j’engendre encore davantage quand je ne le vois pas, son air ne pouvant plus interrompre ma course!
L’Homme sine qua non, dictant à ma main aiguisée, je ne le cherche pas, je le trouve partout, c’est l’homme du moment !
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Il répond en souriant des yeux, sans souci, sans sursis :
« C’est aussi bien de garder ses pensées pour soi… Ça passe quand même…»
Je réplique, enflammée, d’un roulis de ma main battant entre nos poitrines:
« Ah bon, ça passe ? »
Il me sourit, immanquablement, sans être surpris et sans pause :
« Non, pas ça…
— Ah, dommage…
— Tu vas t’en remettre ! »
Puis rien, aucune branche ne gesticule au vent…
C’en est véritablement assez ! Ce matin, j’ai seize ans, aussi vulnérable, et lui, aussi ferme, bref et glissant, que mon premier amour, sauf que ce dernier me serrait fort, dans une étreinte d’adieu… Aujourd’hui je garderai mes humeurs pour moi seule !
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Le soleil travaille en technicolor le lac creusé par mon amour. Il est bleu-noir, il est noir-vert, rien ne le trouble à part les batailles de cygnes. J'y accomplis des tours quotidiens et j'y pleure. La vérité est toujours liquide qu'elle soit dans le vin ou dans les larmes, dans le sperme ou dans les règles.
Dans mon cœur ne s'enflamme plus le prunellier des forces nouvelles. Mon amour duquel je ne peux rien dire, est aussi fatigué que mon âme, que mon sommier, que mes rêves.
Moi, la pétulante, la pommette, maintenant je suis simplement une femme empochée. J'ai été un singe chansonnier. Mais ma "forêt de désespoirs" ne me donne plus beaucoup d'oxygène.
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Les pas de danse aquatique… Les cygnes patineurs atterrissent avec bruit après leurs quadruples sauts, achèvent leurs dédaigneuses pirouettes et s’affrontent avec rage tirant leur cou déjà long. Alors que leur bec ouvert frôle l’onde, une tige ramifiée, couchée comme une Ophélie au sein du lac transparent, parle d’une brûlure lointaine.
Les barques rangées, ces nacelles orange, forment la corolle d’un nénuphar prodigieux. Un fauteuil en fer est repêché au fond comme le vestige, rouillé, perforé, de conversations, la carte mémoire des brasiers noyés de ce promenoir…
Tels les doigts noueux d’un géant antédiluvien, pleins de rhumatismes, peinant à s’arquer, une branche épaisse, descendue dans la houle, y prend une poignée de fraîcheur pour me la donner !
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Ton bonjour-bourgeon me sautait au cou, celui d’hiver est dur à cueillir. Comme un perce-neige, oh, qu’il se raréfie ! Puis vient couronner mon attente un coup de chapeau à contre-coeur… Tu me parais triste et seul. C’est qu’il n’est pas bon, le jour ? Me suis-je trompée et sur toi et sur moi-même ?
Le lac me semble plus étriqué qu’un salon où les habitués sont contraints à se frôler sauf un qui se décide à sortir de l’ornière et élargir ses tours, voire changer d’orbite. Vendangeons les chasselas et non quelque baiser ce dimanche goûteux au parfum doux d’automne…
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