La folie est dans les yeux de celui qui regarde
- Est-ce que ma première mère était très belle ? demanda Blanche.
- Je crois que oui, ma chérie. Je demanderai à ton père s'il a des portraits d'elle pour te les montrer.
La petite semblait inquiète.
- Qu'y a-t-il ma colombe ?
Blanche pencha la tête sur le côté, comme pourrait le faire un lapin en entendant un bruit, et la reine sentit son cœur se gonfler d'amour.
- Comment peux-tu en être sûre ?
- Tu es la plus belle créature que j'aie jamais vue, expliqua la reine en souriant, alors cela me paraît logique.
" Pour la première fois depuis trés longtemps, la reine eut la sensation que son coeur ravagé pouvait de nouveau battre "
"Des guirlandes, de glycine et de gardénia ornaient le puits au pied du grand escalier, lui-même recouvert de pétales de roses rouges et pastels. Une centaine de domestiques aux livrées bleues brodées d'argent étaient postés de part et d'autre de la porte principale afin d'accueillir les invités."
Elle n'avait qu'un regret : son père et ses mères lui manquaient. Elle les avait perdus quand elle était très petite. C'est ainsi qu'elle voyait les choses, en tout cas. Personne ne comprenait pourquoi elle aimait encore la reine. Mais pour elle, sa belle-mère était morte le jour où son père avait été tué. Jusqu'à cet instant, cette femme avait été un véritable ange gardien pour elle.
"Le bonheur est la beauté et la beauté est le bonheur. La beauté met de la joie dans tous les coeurs : ceux des hommes, des femmes et des enfants." p82
La guerre vous grandit, mais elle vous détruit aussi.
J'étais près de lui quand il a rendu son dernier souffle. Je lui ai tenu la main pour qu'il n'ai pas à affronter ce grand saut dans l'inconnu seul. Au tout dernier moment, ses yeux presque éteints se sont ouverts. Et moi, pauvre folle, j'ai cru qu'il allait me remercier! Mais il m'a lancé : "Je ne t'ai jamais aimé, ma fille." Puis il a refermé les yeux et a quitté ce monde.
Avant de te rencontrer, mon roi, j'avais peur de me rendre dans l'atelier de mon père. Le reflet de mon visage dans ses miroirs me rappelait constamment combien j'étais laide
Un jour, alors que j'avais 5 ou 6 ans, je lisais dans la cour à l'ombre d'un arbre, un bouquet de fleurs sauvages à la main. "Que fais-tu avec ces fleurs?", m'a-t-il demandé, le visage déformé par la colère. Je lui ai répondu que je voulais les apporter à ma mère. Il m'a regardé d'un air ahuri . "Tu ne l'as même pas connue", m'a-t-il lancé d'un ton cruel. "Pourquoi voudrait-elle de tes fleurs?" J'étais trop triste et choquée pour pleurer. J'ai juste répondu : "C'était ma maman et je l'aime".