Citations sur Le Pavillon des enfants fous (121)
Les trottoirs sont des couloirs où les passants marchent comme des fous, avec leurs gestes, avec leurs regards, avec leur folie. Ils n'ont pas besoin de calmants, c'est peut-être pour cela qu'on ne les a pas enfermés... Leur pavillon est mieux décoré, boutiques, arbres, voitures.
Souvent la solitude a un goût de malheur et d'abandon, elle laisse une saveur amère dans la gorge. Mais, toute faveur à ses désavantages n'est-ce pas? La solitude ne vous force jamais à faire quoi que ce soit, avec elle aucune contrainte, aucun malentendu. [...] Nous allions nous promener ensemble. Les rues restent anonymes, discrètes, elles ne gravent rien dans leur mémoire, elles ne vous jettent pas à la face des réflexions perfides et malsaines amassées pendant des jours.
Ça ne vous plaît pas que je sois triste ? Et si cela me plaît à moi ? Vous voyez bien que je peux m'échapper, que je ne suis pas à vous ! Vous ne pouvez pas m'obliger à rire, non, ça vous ne le pourrez pas. Je veux vous montrer que je suis là contre mon gré et que je méprise votre monde de futilités !
Je me suis perdue dans cet immense labyrinthe sans même penser à retrouver mon chemin, car je n'en ai pas et je n'en aurai jamais. J'ai tout enterré et recouvert d'un voile de tristesse opaque qui me cache une partie du monde.
Moi. Moi, je me déteste pour ce que j'ai fait, pour ce que je fais, pour ce que je vais faire. La fille qui disait avec orgueil: "ils ne m'auront pas", cette fille a disparu entre leurs murs de saleté, je suis perdue, ils en ont fabriqué une autre, larve, serpillière, une autre comme ils la voulaient...
La porte jaune qui s'ouvre sur cette silhouette blanche, comme j'aimerais qu'elle ne soit qu'une silhouette, un fantôme qui passe et ne s'arrête pas...
Les souvenirs mal enfouis vous torturent et s’enfuient par votre bouche juste lorsqu’ils ne le devraient pas. Et viennent l’agressivité, la rancune, la douleur, toutes choses punies de solitude et d’isolement car les gens en ont peur. Ils se sentent menacés et vous restez éternellement dans votre cellule et votre rancœur avec la lumière d’espérance.
Une anorexie représentait un suicide long et douloureux, peut-être une sorte d'appel au secours, un temps mort pendant lequel on réfléchit à ses propres raisons en les imprégnant de lucidité et en les parant de faux compliments.
Talons qui frappent le sol, voix qui s'emmêlent, petite lueur d'espoir qui s'allume dans mes yeux gonflés.
Non, ce n'est pas pour moi, plus rien n'est pour moi désormais, je n'existe plus, enterrée, perdue.
Je regarde le haut de la fenêtre dont seul le dernier carreau laisse apercevoir un carré de ciel avec des feuilles d'arbres, les vitres opaques cachent la vue, si réjouissante, d'une cour déserte et grillagée, symbole d'une puissance, d'un emprisonnement méchant, inutile.
J'aurai voulu avoir plein d'amis tout en conservant ma solitude, mais cela m'est apparu comme une impossibilité psychologique. Alors j'ai choisi la solitude, je pourrais résister à tout, eux ils auront toujours besoin de quelqu'un, moi non j'aurai mes propre pensées.