Une famille, ça se pardonne, avant que ce ne soit trop tard. On pourrait quand même pouvoir se dire les choses, sans se brouiller à vie. À commencer par se dire qu’on s’aime et se rappeler pourquoi. Juste être reconnaissant de ce qu’on a.
Certains ont des coups de foudre, eux avaient eu un coup de croc. Ils avaient autant envie de se revoir que de se planter une fourchette dans le gosier. Quoique, la planter dans le gosier de l'autre eût pu être distrayant.
Pour se calmer intérieurement, Tanguy partageait avec sa sœur la passion des bruits blancs. Plus que le son de l'aspirateur, qui avait couvert le bruit des disputes de leurs parents toute leur enfance, lui préférait rester de très longues minutes à se laver les mains : le bruit de l'eau qui coule l'apaisait profondément.
C'était l'accumulation de cadeaux ratés qui créait cette impression d'oppression sans fin.
Ce placard aux horreurs était bien la preuve d'une incompréhension familiale. Tout le monde s'offrait des cadeaux certes, mais pas avec la même attention.
Année après année, la liste des sujets tabous s'allongeait, réduisant celle des conversations possibles.
Rappelle-moi un truc, Anne... Noël, c’est tous les ans ?
Page 10
Dans leur famille, c'était en effet une certitude. Les disputes faisaient partie de la tradition.
- Vous comprenez pourquoi je ne veux pas vous tutoyer ? Je préfère vous dire merde avec élégance !
P194
Je suis reconnaissante que la vie m'ait donné cette famille. Alors, oui, elle n'est pas parfaite, mais c'est la seule que l'on a , et il faut en prendre soin. Elle est surtout ce que l'on en fait.