J'ai beaucoup hésité avant de mettre un commentaire à propos de ce roman que mon épouse m'a proposé de lire . Il faut dire que le sujet est sensible pour moi puisque , dés ma naissance j'ai été élevé par ma grand - mère maternelle , ma mère , fille - mère comme on disait à l'époque ,étant " montée " à Paris travailler. Vous tenez déjà trois protagonistes , mémée Lucette , Marie et Jean , en l'occurence Jean - François. Il n'y avait pas de père , légère différence mais il y avait une tante attentive , un oncle et deux cousins habitant Paris .Ou là , mais voici qu'on tient tata Françoise...Bon , continuons , j'avais été confié à ma grand - mère pour " quelques temps " ( on aurait pu préciser " et plus si affinités" ) comme Jean et ne l'ai quittée que pour me marier !!! Entre temps , bien entendu comme Jean , j'ai reçu quelques rares cartes - postales , quelques rares cadeaux de Noël ,quelques très rares visites , j'ai appris que ma mère s'était mariée, que j'avais un frère bien longtemps après l'événement et des " étrangers " m'ont appris que je changeais d'identité devant tous les élèves du lycée réunis pour la distribution du courrier , une des très rares lettres reçues à un nom qui allait devenir le mien et dont personne n'avait jamais voulu me parler .J'ai reconnu beaucoup de similitudes entre mon histoire et celle de Jean et j'ai voulu aller rapidement à la fin pour savoir à quel moment l'auteure cesserait d'être aussi superficielle , aussi factuelle , aussi " neutre d'émotion ." On sent le " réchauffé " à travers des écrits qui manquent cruellement de profondeur .Pour moi , c'est un pâle témoignage , un pari qui ne pouvait être gagnant que s'il y avait eu une analyse fine des sentiments des uns et des autres . Jamais la moindre explication crédible quant au départ de Marie , de sa vie parisienne , de ses questions , de ses interrogations quant à la vie que mène son fils , on peut ne " pas avoir le temps " et tout de même écrire régulièrement...pour expliquer car , tout de même qu'est - ce qu'il parle bien , Jean , on croirait un adulte....ça , du reste , bon...Mais Jean ,parlons - en . Ce petit ,il vit un séisme, un abandon ,une séparation , un deuil .Et comme dans tous les deuils , il y a des phases , la tristesse , la colère, la résignation , l'acceptation....Là , on survole allègrement toutes les souffrances pour , finalement dire qu'en ce temps - là , la vie des femmes n'était pas facile , ce que j'admets bien volontiers , mais celle de l'enfant ne l'était guère non plus malgré toute l'affection dont il était par ailleurs entouré . Donner la vie implique un minimum de respect et d'amour...Alors , oui , la mère de Jean meurt , créant, et c'est légitime , chez l'enfant un lourd sentiment de culpabilité. Mais dans ce livre , c'est beau , l' " incomprise " , disparaît, les enfants vont habiter avec la tante adorée et l'on a un beau " happy end ".Et là , je dis " stop ", stop à l'indécence , stop à la bêtise. Jean est marqué à vie par cet abandon , il y aura pour lui un traumatisme et des questions perpétuelles. On ne peut pas , on n'a pas le droit d'occulter sa vie d'homme, sa vie à venir , vous savez , celle pour laquelle l'homme ayant inspiré l'histoire ignorait s'il serait "un bon mari et un bon père ". Pour ma part je répondrai " oui " après avoir eu la chance de rencontrer Les très bonnes personnes au bon moment...Par contre je n'ai pas pu appeler ma "mère , maman "et je ne me suis pas intéressé à elle quand , l'âge aidant , elle aurait eu besoin de moi . Je n'étais pas à ses obsèques. J'assume et non , qu'on ne me parle pas de ce monde où tout serait retrouvailles , embrassades , pardon , pleurs ,réconciliation et autres jérémiades. Je ne dirai jamais que " j'ai raison " mais qu'on me laisse assumer " mes raisons ".Un traumatisme que je garderai jusqu'à la mort malgré la vie merveilleuse qui est mienne.
J'ai cru lire quelque part que ce livre était " un feel- good", j'hallucine , je rêve , c'est un cauchemar...
Quant à la vie dans les années 60 ? Des accumulations de petits événements , c'était tout de même autre chose , franchement , j'y étais , entre la vie parisienne et la Creuse , il n'y avait pas que " le twist "...
L'écriture, belle rédaction, un peu " scolaire " mais efficace ..
Allez , je suis en colère, pas d'étoiles, volontairement , je prends un joker. Aurélie Valognes n'a pas besoin de moi , ses livres connaissent de gros succès c'est donc qu'ils plaisent . Pour moi , c'est vraiment un rendez - vous manqué , une rencontre sans lendemain et sans espoir . Il existe tant de superbes romans sur l'enfance et l'adolescence...
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Jean, notre petit héros naît en 1962.
Sa mère, Marie, très jeune, rêve d'une autre vie que celle de serveuse de bar , au service d'un homme plus âgé qu'elle qui ne la respecte pas.
Elle emmène Jean lorqu'il a 6 ans, le dépose chez sa mère, Lucette, et part pour Paris en promettant de venir le chercher.
Jean et Lucette vont tout doucement s'adopter l'un l'autre et nous livrer une très belle histoire avec la tante Françoise, ses trois garçons, Lucien, l'ami de Lucette et facteur du village.
J'ai été très étonnée qu'Aurélie Valognes nous restitue si fidèlement le décor des années 60.
C'est à la fin du roman que j'ai appris dans son joli mot qu'elle a romancé l'histoire de son père qui l'a aidée à camper le décor du récit dans lequel figurent de nombreux détails de la vie quotidienne à cette époque.
Elle rend en même temps hommage à ces femmes qui étaient privées de droits, de respect, d'éducation, de choix de la maternité et elle se rend compte qu'elle a une chance inouïe d'être une jeune femme au 21ème siècle.
Le récit est très bien raconté, avec des chapitres courts, un écriture sincère.
Le petit bonhomme de l'histoire parle beaucoup et emploie des expressions d'enfants qui respirent le "vécu".
Je n'ai pas été étonnée de savoir que l'auteure a trois jeunes enfants.
J'ai lu "Mémé dans les orties", "Nos adorables belles-filles",
celui-ci est plus touchant mais tourné vers le côté optimiste de la vie quand même.
Une belle lecture que j'ai achevée au début de la nuit avec beaucoup d'émotion.
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Toujours un "régal" de lire cette auteure : assurément un bon moment et du savoir vivre au sens le plus pur.
Ne pas hésiter à ouvrir ce livre.
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Ils entendent de nouveaux chanteurs, comme Joe Dassin ou Johnny. Quand ils les découvrent en vrai, à la télé, Lucette rouspète pas mal : elle n'est pas très contente avec leur déhanché. Elle dit qu'ils ont la danse de Saint-Guy. Jean n'a jamais su qui s'était ce Guy. En tout cas, pas quelqu'un de sa famille ! (p.204)
(...)
Quand Serge se prend de passion pour Bonne nuit les petits, c'est Mémé Lucette qui ronfle la première. Jean somnole et son frère remue le popotin en rythme devant le poste. Il a la danse dans le sang, ce petit. C'est peut-être lui saint Guy! (p.330)
Alors que Lucette s'éclipse un instant pour se dégourdir les jambes, Jean, de son doigt gauche, écrit "Maman" sur la buée de la vitre, puis, d'un revers de la main, l'efface et trace de son index droit "Ma mère". C'est à ce moment-là précisément que, pour Jean, Marie, tombée de son piédestal, est devenue sa mère.
Jean se fait la promesse que la mémoire, la légèreté de Marie ne seront jamais éteintes tant qu'il la fera vivre en partageant sa part d'enfance joyeuse avec Serge, lui qui n'a pas encore connu le bonheur, le vrai.
Alors sur cette plage où tout manque, le soleil, les cousins, les parcours de billes, les copains, même Anita qu'il n'a pas revue, il n'a pas le droit de se sentir seul, perdu, sans sa mère.
Tant qu'il est entouré, tant qu'il y a de l'amour, il pourra tout. Il est de retour chez lui, il a grandi, et il peut encaisser toujours plus. Il n'a plus peur. Les chances d'être heureux sont là, partout, il suffit de les respirer, comme l'air frais marin, et d'en embellir leurs vies. Désormais il a un nouveau frère à adopter et une grand-mère qui a besoin de lui comme jamais. Encore une fois il fera face. Jean doit être fort autant que sa grand-mère est faible. p.311
- Mais, dites-moi, Monsieur le boucher, le foie de veau, ça vient d'où ?
...
- Bah, le foie de veau, ça vient du veau.
...
- Oui je vois bien. Mais ce ne sont pas les veaux qui courent dans les prés, quand même ?
- Bah, si ! Ce sont les mêmes.
- Ah bon, mais alors ils sont morts ?
...
- C'est vous qui les tuez ?
...
- Non, ce n'est pas moi qui les tue. Ce veau-là... il est mort de vieillesse.
- Mais, s'il est mort de vieillesse, sa mère, elle a dû être drôlement triste, alors ?
- Bah non, parce que, sa mère, elle est morte aussi.
...
- Dis-donc, Mémé, elles n'ont vraiment pas de chance dans cette familles, les vaches ! p.71 et 72
La jeune mère claque la porte derrière elle et repart. Lui reste, seul, chez sa grand-mère.
Pour l'été. Pour toujours.
Jean ne le sait pas encore, mais, ce jour de juillet 1968, sa nouvelle vie commence.
Quoi de mieux que la lecture à voix haute pour sublimer un texte ? Avec le livre audio de 'L'Envol' (Audiolib), Aurélie Valognes s'est prêtée au jeu d'interpréter avec sa voix son propre livre. Elle nous raconte dans cette vidéo cette expérience très particulière et émouvante, en compagnie de l'autre voix de ce livre audio : Françoise Cadol (voix française d'Angelina Jolie et Tilda Swinton notamment).
Retrouvez ce livre audio sur Babelio : https://www.babelio.com/livres/Valognes-LEnvol/1490804?id_edition=1795122
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