Blake et Mortimer, Tome 19 : La Malédiction des Trente Deniers, Première Partie : Le Manuscrit de Nicodémus

Voici le 19ème volume des aventures de Blake et Mortimer, dont je suis fan inconditionnelle, même après le départ pour l'au-delà de leur créateur E.P. Jacobs.

Nous retrouvons avec plaisir les personnages aux plus belles heures de la série qui survit bien à son créateur. le livre ouvre pourtant sur un avant-propos de Jean van Hamme, rendant hommage à René Sterne, le dessinateur très précocement décédé. C'est son épouse, Chantal de Spiegeleer qui a continué et achevé le chantier de cette nouvelle aventure qui se déploie sur plusieurs tomes (pas trop, j'espère ?). Et on sent une "patte" féminine, dans cet ouvrage, c'est bien sympathique.

L'histoire nous conduit en Grèce. C'est curieux comme il arrive des tas d'aventures aux héros de polars lorsqu'ils sont en vacances. C'était le cas de Maigret, Hercule Poirot, d'autres encore, une façon de nous faire admettre, pure licence poétique, que des enquêtes peuvent être menées par des personnalités totalement étrangères aux autorités policières locales.

Avec Blake et surtout Philip Mortimer, nous partons dans des paysages magnifiques, à bord d'un yacht de milliardaire...pas très net - ce qui me fait irrémédiablement penser à Tintin, d'ailleurs, dans le salon du magnat de la Presse figure un tableau représentant l'ancètre au chapeau emplumé qui ressemble fort au Chevalier de Hadoque. Les références nous ramènent au Mystère de la Grande Pyramide. Les fans apprécieront, même si le graphisme des personnages s'est simplifié au cours des années. ici, c'est l'action qui prédomine, dans des paysages et des couleurs nuancées particulièrement bien rendus.

Le scénario démarre sur les chapeaux de roues, lui. On retrouve Olrik, ses sbires, et on fait la connaissance d'un très joli personnage, la jeune Eleni. La quête contestée entre les bons et les méchants est celle de la tombe de Judas l'Iscariote, afin d'y découvrir les deniers de sa trahison, sensés receler des pouvoirs surnaturels...

Entre foi et raison, il ne s'agit pas de science-fiction, mais de la lutte pour la maitrise du monde, référence James Bond contre SMERSH. le héros en est le professeur Mortimer et l'ouvrage nous abandonne en plein suspens et en bien mauvaise posture, reprise dans la couverture : Philip est abandonné en pleine mer, sans eau, sans vivres et sans rames.....Comment va-t-il s'en tirer ?

Avec le concours de Francis Blake, bien entendu, mais quand ?
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Dommage que les auteurs ait voulu se rapprocher des autres albums du passé. On y retrouve pêle-mêle, un peu d'intrigue policière (espionnage ?), des personnages trop transparents, on sait vite de qui se méfier, une légende biblique “arrangée”, des décors maritimes proches de la Toison d'Or de Tintin, et un final dans le deuxième tome qui aurait pu passer il y a cinquante ou soixante ans, mais ça ne marche plus maintenant. Tout au moins pour le lecteur que je suis devenu.
J'ai été d'autant plus déçu que Jean van Hamme, grand scénariste s'il en est, nous a habitué à d'autres narrations beaucoup plus élaborées, comme L'affaire Francis Blake par exemple, ou nombre d'autres séries qu'il co-signe avec des dessinateurs de talent.
Un hommage particulier aux dessinateurs qui restent dans la lignée de l'oeuvre de Jacobs, avec les malheureuses péripéties que l'on connaît.

Enfin, quand on lit un album ou une aventure de Blake et Mortimer, on attend autre chose qu'un bon scénario et un dessin digne de Jacobs. On y attend tous les codes, tout ce qui fait Blake et Mortimer. Et, de ce côté également, on n'est pas déçu. de longs dialogues, des grandes cases de narrations, une courtoisie désuete entre les deux héros, une intrigue savamment découpée par planches, bref une atmosphère et un cadre très codifiés que les auteurs ont parfaitement su retranscrire ici. Au final, malgré le gros défaut des dessins du premier tome, on retrouve avec plaisir une nouvelle aventure de Blake et Mortimer qui contentera les amateurs du genre et pourra attirer ceux qui - qu'ils soient damnés, les malheureux - ne connaissent pas encore la série.
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Etrange album que celui-là ! Scénario excellent, mélangeant beaucoup d'idées formidables, une aventure menée tambour battant, des nazis de retour, l'envol d'Olrik vers de nouvelles aventures ... oui mille fois oui ... mais le dessin c'est non ! Ce n'est pas digne de Jacobs ... à mon sens en tout cas, chacun son avis après tout ... beaucoup d'approximation (même si j'admets le travail formidable de l'épouse pour reprendre le boulot de son époux), des erreurs de graphisme, des erreurs trop évidente de distance et surtout une horrible première couverture ... déçu par ces points, mais il n'en reste pas moins que le livre est agréable à découvrir et sans doute plus fouillé que le second tome qui courte en tout sens, mais sans finalité !

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