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Quand l'Occident s'invite en Orient, il est devenu commun de s'attendre à des tensions politiques et meurtrières, à un choc des civilisations comme aurait pu le dire Samuel Hutington.
Dans le dernier roman de Sophie van der Linden, il n'est pas question de choc (si ce n'est esthétique et sensible), même si on ressent ces tensions, il n'est nullement question de meurtres, d'égorgements ou de sauvageries.
Le roman est court et se passe au 19ème siècle au coeur de l'empire Ottaman. Un peintre français, venu en Orient pour récupérer des fustanelles, et une Sultante tissent des liens complexes qui nous dépassent, un peu comme ceux entre l'Occident et l'Orient. Le premier est assigné à résidence jusqu'à la production d'oeuvres exigées par cette dernière. Malgré ses efforts et la multitude de scènes qui s'offrent à lui, l'artiste ne trouve pas l'inspiration. Il faudra toute la sensualité de l'énigmatique Sultane pour qu'elle se libère et dévoile chez le peintre tout son être.
Avec ce roman, nous sommes très éloignés de la représentation violente que les médias, attisés par certains politiques et intellectuels réactionnaires, donnent de l'Orient. Sophie Van der Linden, grâce à son écriture poétique et envoûtante, nous propose de découvrir un Orient sensible à travers une histoire faite de méfiance et d'attirance. C'est l'apprentissage d'un lieu, d'une époque et d'une culture, sans jugement et avec une très grande intelligence d'approche. En résumé, un très beau livre !

Mes remerciements vont à l'équipe du site Babelio et aux éditions Gallimard pour m'avoir permis de découvrir la sensibilité de cette auteure.
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Georges-Henri François, peintre, fait partie d'une mission en Orient. le voyage et le Caire le déçoivent. Il est fasciné par le plissage et le blanc des fustanelles. Aussi il va quitter ses compagnons pour en trouver dans un lieu éloigné. Après plusieurs jours de voyage, il arrive dans une fabrique. Ici règne "la sultane", une femme noire qui commande et dirige toute la communauté. le peintre va découvrir une autre facette de l'Orient, différente de l'idée que s'en font les Occidentaux du vingtième.
La fin est assez brusque sans réelles explications sinon les querelles intestines qui changent le cours des choses.
La lecture est agréable. A cette relecture, j'ai retrouvé les paysages vus par le peintre. Pour le reste, je crois que je suis restée en Occident avec la sensation de ne pas avoir tout compris.
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Des mots pour décrire un tableau ... Puis un peintre devient héros du récit, chevauchant à travers poussière, lumière et couleurs, quittant Constantinople pour une mystérieuse fabrique de fustanelles particulièrement réputées, aux confins balkaniques de l'Empire Ottoman. Arrivé au Domaine, peu de mots, un paysage fermé, confiné, des murs vides ... La Sultane, maîtresse des lieux, lui demande de peindre les panneaux des salles de réception, en échange des fustanelles. Habitué à peindre les corps et les étoffes, il pense se plier à des conventions religieuses en ne peignant que des motifs végétaux ... Mais ce n'est pas ce que l'on attend de lui ... Il évoque ensuite des paysages, mais pourquoi peindre ce qu'encadrent les fenêtres ? Il accompagne alors une chasse et y trouve ce que l'on espérait de lui ... Car, tout au long du roman, le peintre voit et regarde "en peintre" : il voit des couleurs, des motifs, des drapés, des clairs-obscurs, des scènes orientalistes plus qu'orientales ... La Sultane, par ses refus successifs de peintures censées lui plaire, et par son étonnante liberté, le conduira à une véritable création, à un vrai regard, dépouillé du filtre des convenances ou des traditions picturales. Et l'écriture de Sophie van der Linden participe de ce regard à la fois neuf et nourri de peinture : pour reprendre la très pertinente expression de Nathalie Dutier (Encres vagabondes), "il y a un continuum entre le velouté de la langue de Sophie van der Linden et celui des paysages peints par Georges-Henri François".
Les images proposées par l'écriture ou par la peinture évoquée en suscitent tant d'autres dans l'imaginaire du lecteur que ce court roman au texte épuré mais raffiné évoque pour moi aussi bien de riches univers littéraires - comme celui de Mathias Enard avec "Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants" - que des oeuvres graphiques hors du commun comme celle de François Place et ses "Géographies d'Orbae" . La spécialiste de l'image quitte l'analyse du rapport texte/image dans l'album illustré pour le roman où le rapport texte/image existe aussi, suscité par l'écriture, par le pouvoir d'évocation des mots, par le rythme envoûtant du texte, par cet art de la peinture littéraire que Sophie van der Linden maîtrise avec grand talent.
Un mot de la collection Sygne, nouvelle venue chez Gallimard : elle se veut un "espace pour des voix neuves, venues d'autres disciplines". On la dirait créée pour ce texte et son auteure, qui réussit un roman orientaliste en malmenant les codes du genre, un roman pictural où les mots créent les images, une déambulation à la fois introspective et sensuelle à travers un ailleurs que nous connaissons mais regarderons autrement désormais.

Merci donc à Masse critique pour ce magnifique moment de lecture.
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Le livre nous plonge au coeur d'un épisode unique survenu au cours d'un voyage d'un peintre. Une petite aventure qui nous fait entrer dans la tête de ce peintre se sentant enfermé par un marché conclu par lui-même et son hôte de passage. Comme enfermé par lui-même à cause de son désir d'acquérir un bien qu'il juge inestimable. Nous n'avons qu'une brève indication de son parcours antérieur et aucune de son futur. Cela m'a frustré quelques secondes puis j'ai trouvé cela fin. En effet, le livre est comme un conte, une histoire à un moment donné dans un lieu précis. le récit survole la compréhension des cultures occidentale et orientale ainsi que leur confrontation. C'est un point que j'ai trouvé décevant. Plus positif, les descriptions de quelques paysages et peintures sont bien réalisés.
Au final, il y a (pour moi) du bon et du mauvais et mon avis reste mitigé.
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Nous sommes au début du XIXème siècle. Un peintre parisien, à la veille de faire un « bon mariage » intègre une mission diplomatique qui l'amène en Orient où le Caire l'a fortement déçu.
« En compagnie d'autres artiste français qui participaient comme lui à une mission diplomatique, le peintre avait séjourné des semaines dans la capitale de l'Empire, au terme d'un voyage les ayant d'abord tous menés au Caire »

Le peintre aime peindre les tissus, l'art du pli, du tombé et se découvre une passion pour les fustanelles dont il n'arrive à rendre ni la blancheur, ni l'élégance des ombres. Sur un coup de tête, il décide d'aller à la fabrique et en ramener en France.
Après un voyage épique, le voici devant un bâtiment de pierre, dans un univers minéral où il rencontre une femme que l'on appelle la Sultane et son janissaire. Une étrange relation, un étrange ballet rythmé par les temps de fabrique où il n'est pas le bienvenu au début, s'installe. « Toute l'activité humaine du bâtiment s'y trouvait concentrée, dans la lumière ocre d'une multitude de chandelles attachées par de grossières ficelles à des machines en bois et en bronze. Ce n'était plus une activité artisanale, pas encore de l'industrie ; une effervescence très organisée ».
Le temps n'a plus la même valeur. le peintre est troublé par la personnalité de cette beauté noire. « La haute et solde stature, la richesse des habits, le maintien gracieux, ici, en ces terres reculées, auraient suffi à l'ébranler, mais la peau noire de la femme acheva de le plonger dans un trouble qu'il eut toutes les difficultés à dissimuler. » Ainsi, Après avoir regardé avec un intérêt certain ses croquis, lorsqu'elle lui demande, en paiement des fustanelles et de sa liberté de peindre des panneaux, il prend garde de ne faire figurer aucune représentation humaine, selon sa vision occidentale de l'art oriental. La sultane le pousse dans ses retranchements pour obtenir autre chose de lui et de sa peinture. le déclic se fait lorsqu'il participe à une chasse avec le janissaire.
Le séjour se termine en queue de poisson. La fabrique est abandonnée en deux temps trois mouvements. Il en va ainsi dans les Balkans et le peintre repart en France sans être certain d'avoir tout compris.
C'est un voyage initiatique vers l'art oriental pour le peintre réaliste sous la conduite de la sultane qui lui permet de découvrir, entre attirance et méfiance, un orient inconnu et véritable.

L'aventure, l'exotisme ou plutôt, l'orientalisme sont à toutes les pages de ce livre qui, tel un conte, raconte les aventures d' un peintre français dans les Balkans. Et, comme dans les contes, les personnages n'ont pas de noms mais sont désignés par leur fonction.
Sophie van der Linden raconte la sensibilité orientale dans une écriture poétique et descriptive entre rencontres et promenades. Les commentaires très réalistes des aquarelles de Georges-Henri François émaillent et illustrent le roman.

Une lecture qui m'a permis, avec un très grand plaisir, de m'envoler loin du confinement. L'islam n'est pas qu'une religion, c'est aussi une culture, différente de notre culture occidentale, mais pas moins belle, ni dense. Tel est pour moi, ce qui ressort de ce conte.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Un peintre voyage dans l'empire Ottoman, début 19ème, avant de revenir à Paris se marier. Il tombe amoureux de la fustanelle, jupe masculine de coton blanc. Il décide alors de trouver la fabrique pour en acquérir une et pouvoir la peindre. Ce voyage va l'amener dans un territoire sauvage, il rencontre une sultane et devra lutter contre ses habitudes d'artistes pour retrouver une liberté de création.

Sophie van der Linden offre une oeuvre poétique, à l'écriture ciselée. Un voyage hors du temps, un regard sur la création, l'art. Un petit bijou qui nous transporte le temps de la lecture.

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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Un peintre, au XIXème siècle est envoyé à Constantinople. Alors qu'il devait rentrer chez lui avec ses compagnons, il décide de faire un détour pour acheter des fustanelles, une sorte de jupe blanche incroyablement plissée qui fascine le peintre par ses ombres et reliefs. Il arrive dans un grand domaine, coupé du monde, dirigé par une femme qui se fait appeler Sultane et qui lui demande des peintures en échange des fustanelles.

Ce roman très court, 150 pages à peine, nous plonge dans les mystères de l'Orient. La peinture est partout, dans les yeux du peintre comme dans les paysages qu'il voit et ses réflexions. Il y a également tout un autre pan du roman, plus politique, mais qui est plus sous-entendu qu'explicite. Ça ne facilite donc pas la lecture, vu que le roman est très court et que le contexte socio-politico-historique est très peu clair.

L'écriture est donc soignée et poétique, mais au final, le roman se perd dans certains passages concernant la peinture et n'est peut-être pas assez précis sur le côté historique et politique.

Un roman qui plaira plus aux passionnés de peinture qu'à ceux qui ont envie d'évasion !
Lien : https://girlkissedbyfire.wor..
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