Citations sur Aux Cinq Rues, Lima (21)
Il s’était étendu sur le terrorisme en justifiant sa politique « à poigne » par un exemple qui fit dresser les cheveux sur la tête de plusieurs convives : « Qu’importe si sur vingt mille morts il y a quinze mille innocents, pourvu qu’on tue cinq mille terroristes. »
"Le pire du pire, mon frère, serait que celui qui se trouve derrière cette opération soit qui tu imagines.
- Je n'imagine rien, Luciano. Sois plus clair, je t'en prie.
- Le sinistre Docteur, en personne, dit Luciano en baissant la voix. Il est tout à fait capable de monter un coup comme celui-là, aussi tordu. Surtout s'il y a beaucoup d'argent à ramasser.
- Le propre conseiller de Fujimori ? s'étonna Quique.
- L'homme fort de ce gouvernement, celui qui fait et défait tout, le véritable patron du Pérou, lui rappela Luciano
On dit qu'il y a des tueurs à gages colombiens pas chers qui sont venus travailler au Pérou parce qu'ils manquaient de boulot en Colombie. Et il paraît qu'ils font la peau à n'importe qui pour deux ou trois mille sols, pas plus.
Il avait commencé par lui confier des broutilles, des enquêtes, des filatures, de menus travaux. Juliette ne l'avait jamais déçu. C'était une journaliste née et de la même trempe que lui, capable de tuer sa mère pour un scoop, surtout s'il était sale et scabreux.
Il ne le lui remit pas tout de suite (le dossier), mais le posa sur ses genoux et lui planta à nouveau dans les yeux ses pupilles de rongeur, où Enrique crut déceler à présent quelque chose de diffus, menaçant peut-être.
Drôle d'animal, Serafin. Juan Peineta n'avait jamais réussi à savoir si le chaton l'aimait ou s'il ressentait de l'indifférence à son égard. Peut-être qu'il l'aimait à la manière des chats, c'est-à-dire sans la moindre effusion sentimentale.
Tout ça est clair pour moi, sauf que je ne sais pas encore le principal, dit Ceferino Arguello en avalant sa salive. Je sais bien que ma voix tremble, Riquiqui, et que je suis encore une fois mort de trouille. Parce que je n'ai pas les couilles pour affronter la vie comme toi. Je suis un trouillard et j'en suis fier. Je veux pas être un héros, ni un martyr, je veux seulement vivre jusqu'à la fin de mes jours, avec ma femme et mes trois enfants. Pourquoi tu me racontes tout ça, putain ? Tu vois pas que tu me mets dans la merde ? Maintenant que je me sentais enfin en sécurité, tu reviens me coller au poteau. On peut savoir ce que tu attends de moi, Riquiqui ?
Dès qu'elle sentit le type derrière elle dans le bus menant de Surquilo aux Cinq Rues lui coller au train avec de mauvaises intentions, la Riquiqui sortit la grande aiguille qu'elle portait à sa ceinture. Elle la serrait dans sa main en attendant le prochain cahot car c'était dans les cahots que le salaud en profitait pour approcher sa braguette de son postérieur. Ce qu'il fit en effet, et alors et alors elle se retourna pour le regarder de ses immenses yeux fixes - c'était un petit monsieur insignifiant, d'un certain âge, qui détourna le regard sur le champ - et, lui mettant l'aiguille sous le nez, elle l'avertit :
"La prochaine fois que tu te colles à moi, je te plante ça dans l'immonde quéquette que tu dois avoir. je te jure qu'elle est empoisonnée."
Et en même temps, crois-le ou non, j'ai été remplie d'une secrète félicité. j'avais enfin trouvé le véritable assassin de Roland Garro. Il était là devant moi.
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"Le voyeurisme est le vice le plus universel qui soit, dans tous les peuples et dans toutes les cultures..Mais surtout au Pérou..
Je suppose que vous le savez mieux que personne: nous sommes un pays de commères..Nous voulons connaître les secrets des gens et , de préférence, les secrets d'alcôve.En d'autres termes, et pardon pour la grossièreté, qui baise avec qui et comment ils le font.......Fourrer son nez dans l'intimité des personnalités en vue : Des puissants, des célébrités, politiciens, hommes d'affaires, sportifs, chanteurs , des Importants ........."