AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Bernard Lesfargues (Autre)
EAN : 9782070372713
528 pages
Gallimard (03/04/1981)
3.92/5   307 notes
Résumé :
Au collège Leoncio Prado de Lima, au Pérou, les cadets ont fondé " le cercle ", groupe secret de quatre garçons décidés à contrer la terrible discipline qui les écrase. Surnommés " les chiens ", ces jeunes gens ont institué leur propres règles. Brimades, vols, mensonges voilà le monde sur lequel règne le plus fort d'entre eux, le Jaguar. Devenus hommes, les chiens tenteront de situer les frontières entre le bien et le mal, l'honneur et la trahison, le courage et la ... >Voir plus
Que lire après La ville et les chiensVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 307 notes
En été 2001, j'ai visité le Pérou et pour préparer ce voyage j'avais acheté quelques romans d'auteurs péruviens, dont ce premier roman de Mario Vargas Llosa. Pour une raison ou l'autre sa lecture se refusait à moi, et c'est tout récemment que j'ai enfin trouvé l'énergie pour enfin aborder ce livre.

Il faut dire que l'atmosphère est assez morose tout au long du roman et que la construction chorale et les allers-et-retours dans le temps ne facilitent pas la compréhension. Mais j'y ai tout à fait retrouvé l'ambiance que j'avais ressentie à Lima, sa brume permanente qui cache toute la journée le soleil, le petit vent frisquet et humide qui souffle de l'Océan, le métissage de la population, la cohabitation des plus riches aux côtés des plus pauvres, la petite délinquance, les embouteillages, les statues des héros de la nation sur chaque place du pays, la musique et la danse - valse péruvienne, mambo et boléro -, la foule dans les rues des villes, sans oublier le pizco.
Oui l'image du pays évoquée dans ce roman est tout à fait conforme à mes souvenirs.

L'histoire, qui est passée au second plan pour ma part, est assez noire. Elle se déroule dans un collège tenu par des militaires où les classes sont organisées comme des milices. Discipline, honneur et virilité y sont glorifiés. Une bande de petits caïds réussit à voler les questions de l'examen de chimie, mais ils seront bien vite dénoncés. Mal en a pris au mouchard, ou supposé mouchard …

Roman que j'ai trouvé assez difficile d'accès mais intéressant dans sa construction et dans la peinture de la société péruvienne.
Commenter  J’apprécie          434
Inconditionnelle lectrice de Vargas Llosa, je me fais régulièrement plaisir en découvrant sa bibliographie à rebours. Ce premier roman, écrit à Paris à l'âge de vingt-trois ans, donne déjà une idée de la puissance narrative de l'auteur et de sa capacité à nous immerger dans une histoire colorée.

A Lima, Les Chiens sont les jeunes recrues d'un collège militaire aux méthodes musclées.
S'appuyant sur sa propre expérience d'internat, Mario Vargas Llosa nous fait un tableau d'une scolarité basée sur les rapports de force entre éducateurs et élèves, mais aussi au sein même des adolescents. C'est un univers quasi carcéral où tout se négocie en sous-main, un microcosme aux organisations clandestines de meutes, un mélange hétéroclite de jeunes issus de tous les milieux, depuis la bourgeoise jusqu'aux tranches les plus modestes de la population.

On rentre au Collège pour devenir un homme, pour éviter la délinquance, pour ne pas devenir "pédés" (sic). C'est l'éducation de la virilité et du machisme par bagarres organisées, représailles, délations.
On s'y fait bizuter, maltraiter, consigner. On peut être caïd ou souffre douleur. On subit des officiers, obtus la plupart du temps ou intègres avec un peu de chance.

Roman d'apprentissage par excellence, ce livre à l'écriture dense, parfois étouffante, virevolte en tours en détours, en temps et en lieux. Paragraphes de dialogues emmêlés comme une cacophonie de conversations, imbriquant insultes, provocations, menaces à caractère sexuel, jurons et humour potache. Cela demande souvent de la concentration! La vie parallèle des garçons dans leur milieu familial extérieur et dans leurs désirs amoureux en devient une recréation...

Excellente chronique de la société latino américaine, qui s'ajoute à la bibliographie de l'auteur concernant son cycle péruvien.

Je ne m'en lasse pas!
Commenter  J’apprécie          412
Lima, Pérou. le collège Leoncio Prado est une académie militaire réputée. Discipline et rigueur pour ces gamins venus des déserts péruviens ou des beaux quartiers de la ville. Ici ils deviennent des hommes. Rien ne doit ternir la prestigieuse réputation de l'établissement. La vie à l'intérieur est bien différente. Les cadets (élèves) sont bien décidés à contrer la discipline imposée. le cercle, groupe d'élèves en révolte et surnommé les chiens va instituer ses propres règles sous la direction du redouté "jaguar". Celui-ci va imposer un monde encore plus redoutable. Brimades, sévices corporels, sexuels, vols, beuveries, trafics, seront le quotidien de cette section. le vol raté des sujets d'examen de chimie sera dénoncé par l'esclave, le souffre douleur de la section, auprès de la hiérarchie militaire. Il le paiera de sa vie, tué d'une balle dans la tête au cours d'un exercice d'assaut. Tout sera fait par la direction de l'établissement pour préserver la réputation de l'institution mais aussi de ses dirigeants. L'élève malheureusement s'est tiré une balle dans la tête avec son propre fusil, en tombant. C'est sans compter sur l'unique ami de l'esclave qui accusera le jaguar de meurtre et dénoncera auprès de l'instructeur Gamboa responsable de la section la terreur imposée dans la section. Gamboa, homme rigide, appliquant à la lettre le règlement, dérangera sa hiérarchie. Une chape de silence sera scellée entre le jaguar et son mouchard, Gamboa sera muté. Lorsqu'ils ne sont pas consignés, les cadets retrouvent la liberté, apparente, de la vie civile. Cinémas, plage, camarades, amourettes. Et aussi, bagarres, sexe, pauvreté, bandes rivales et voleurs, parents désunis, père volage. Cet ouvrage, sombre, d'une rare violence est largement autobiographique. Mario Vargas Llosa fut en effet envoyé par son père (il ne le connut qu'à l'age de 10 ans) à l'académie militaire de Lima. L'auteur avait 14 ans lorsqu'il entra dans cette institution à former des "hommes". Auteur majeur de la littérature latino - américaine, Vargas Llosa décrit admirablement, durement, crument, cruellement cette civilisation de violence et de sexe. L'épilogue de l'ouvrage ne laisse aucune fenêtre d'espoir. Sont-ils vraiment devenus des hommes ? Qu'est ce que devenir un homme ? le soleil de Lima est bien pâle et voilé.
Commenter  J’apprécie          222
La Ciudad y Los Perros
Traduction : Bernard Lesfargues
Préface : Albert Bensoussan

ISBN : 9782070372713

Premier roman édité par Vargas Llosa, "La Ville et les Chiens" est aussi celui qui se rattache le plus à la veine autobiographique. Mis à part que, sauf si l'on cherche à se renseigner dans une biographie, on éprouve pas mal de difficultés à calquer l'image de l'écrivain péruvien sur un personnage bien précis. Finalement, on conclut qu'il a beaucoup à voir avec le cadet Alberto, surnommé "le Poète", qui, désormais en cinquième année au Collège Leoncio Prado, à Lima, s'y fait un peu d'argent de poche en écrivant à la demande pour ses condisciples petits romans pornographiques ou simples lettres d'amour.

Bien que ne préparant pas forcément à embrasser la carrière des armes, le Collège Leoncio Prado est dirigé par des militaires et applique une discipline et des bizutages en conséquence. Son objectif : faire des jeunes qu'on lui confie, le plus souvent après qu'ils aient passé un temps dans des établissements tenus par l'Eglise, se véritables "hommes." En ce pays et sur ce continent machistes, c'est tout un art.

Cinq années sont nécessaires pour obtenir son diplôme de fin d'études. Vargas Llosa nous plonge dès le départ dans l'ambiance de la dernière classe, celle qui va bientôt être libérée si tout va bien pour ses notes. L'action, qui va et vient en de fréquents retours en arrière - avant Leoncio Prado et après - se situe entre quatre cadets : le Jaguar, chef incontesté et meneur d'hommes, toujours prêt à se rebeller et appliquant à merveille les techniques de combat, rackettant aussi ceux qui sont trop faibles pour lui rendre ses coups et ses menaces ; Alberto, notre Poète, qui se fait respecter mais est tenu par tous, y compris par ses professeurs, plus pour un intellectuel que pour un futur militaire ; le Boa, ainsi appelé pour diverses raisons dont un sexe impressionnant, et qui, malgré la brutalité dont il fait preuve dans un monde qui ne lui réclame que cela - car être brutal, c'est se conduire en homme - ne s'en est pas moins attaché à une petite chienne qui s'est installée un jour au collège sans qu'on sût trop d'où elle venait et que les cadets, toujours obsédés par le sexe et le mauvais goût, ont baptisée "la Malencouille" ; et enfin l'Esclave, dont le surnom dit absolument tout, un être doux, paisible, qui pourrait se battre mais n'y tient pas et a le plus grand mal là supporter les consignes qui s'éternisent, d'autant qu'il est amoureux d'une jeune fille de son quartier, Teresa.

Mais justement, une punition va s'éterniser et mettre le feu aux poudres parce que le Jaguar a chargé l'un des cadets du petit "Cercle" qu'il a créé, le dénommé Cava, un serrano d'origine [= un fils de paysan mâtiné fortement de sang indigène] de dérober les résultats d'un examen de chimie que tout le monde tient à passer sans problèmes. le larcin s'effectue la nuit, alors que veille la garde traditionnelle mais Cava, pris entre l'excitation de l'adrénaline et la peur toute bête, après avoir retiré la vitre du bureau où dorment les résultats tant espérés, casse tout simplement ladite vitre en ressortant, sa mission par ailleurs réussie. Une fois la chose découverte, éclate la colère des dirigeants qui se traduit par une privation de sortie jusqu'à ce que le coupable se dénonce - ou soit dénoncé ...

Peu à peu - et c'est en cela que réside une bonne part du charme du roman - les cadets, qui nous paraissent au début presque tous comme des brutes ou des lâches, prennent un visage et adoptent une personnalité qui, comme pour tout être humain, a aussi bien ses qualités que ses défauts. Les retours en arrière que j'évoquais plus haut donnent une idée de leur vie familiale antérieure : un père qui manque, une mère trop sévère, pas ou peu d'argent au foyer, rêves et espérances, flirts avec les filles des quartiers où ils habitent, etc, etc ... L'on finit par s'attacher à eux, y compris au blond et félin Jaguar qui, en définitive, terminera dans la délinquance, comme son frère aîné avant lui, à moins qu'il ne devienne un véritable "caïd" de la pègre locale et n'y réussisse fort bien. Même le Boa, partagé entre la brutalité qu'il se doit d'afficher et son affection pour la Malencouille, finit par nous devenir familier et presque sympathique.

Autre personnage qui aura son mot à dire dans le drame qui va bientôt se nouer - car la dénonciation n'est rien à côté de ce qui va suivre : le lieutenant Gamboa. Il est de ces gens que l'on retrouve dans n'importe quelle carrière et qui sont en général respectés par les adolescents parce que, bien que sévères, ils se montrent toujours justes. En filigrane tout d'abord, puis de plus en plus nette, croît sous les yeux du lecteur l'idée que se font de l'honneur - car tous croient à l'honneur - les cadets impliqués et Gamboa. le plus étrange, c'est qu'on se retrouve à partager leur point de vue tandis que, de leur côté, ils s'aperçoivent qu'ils ont beaucoup de choses en commun, effectivement, sur cette question.

"La Ville et les Chiens" est un roman tout à la fois dur et poétique, où l'auteur pointe du doigt cette malédiction qu'est, en Amérique latine, la tradition ibérique, qui s'y est fort bien adaptée, du machisme et de la virilité à tout prix. C'est aussi un hymne à la réorganisation de la société péruvienne et une déclaration d'amour et de tendresse de l'auteur à son pays. Certains auront peut-être du mal à y entrer mais, une fois franchis les chapitres d'exposition, l'adrénaline monte aussi en nous et nous n'avons que deux désirs : voir comment tout cela se terminera déjà au Collège mais aussi à quel personnage correspond en fait tel ou tel flash-back. A découvrir. ;o)
Commenter  J’apprécie          111
Roman polyphonique, où l'histoire se déroule du point de vue de plusieurs protagonistes sans beaucoup de repères sur qui est le narrateur et quand il raconte les faits. On retrouve une littérature typiquement sud-américaine par le style, remplie d'onirisme, de longues digressions, de monologues, de descriptions foisonnantes. Il n'est pas toujours facile de s'y retrouver, d'autant plus que chacun des personnages apparaît sous différents noms, prénoms, surnoms, au fil du récit. Mais si on réussit à se faire entraîner par ce récit (il m'aura fallu un bon tiers du livre quand même) alors l'histoire de ces adolescents en école militaire, et de leur vie aussi bien à l'intérieur du camp que dans la ville (Lima), est intéressante et émouvante par le drame qui nous est conté.
Le Cercle est un groupe fermé de jeunes cadets, élèves bizuths (surnommés les chiens) du collège militaire de Leoncio Prado, auquel appartiennent en particulier le Jaguar et le Poète, l'un venant des milieux populaires, l'autre de la petite bourgeoisie. Pendant ces trois ans de collège, ils vont tour à tour s'entraider, se défier, aimer la même jeune fille à l'extérieur du collège, se déchirer suite à un drame qui coutera la vie à un des membres du Cercle. A l'issue de leurs « classes », le clivage social reprendra le dessus.
Ce premier roman de Mario Vargas Llosa montre comment le brassage social, inexistant dans la capitale péruvienne, existe à l'intérieur du collège : blancs, noirs, indiens, métis, riches et pauvres s'y côtoient pour vivre un enfer quotidien. A travers cet exemple il donne des renseignements instructifs pour celles et ceux qui souhaitent en apprendre plus sur la société latino-américaine en général et péruvienne en particulier.
Commenter  J’apprécie          220

Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Le sujet me tenait à cœur et je lui demandai : « Combien de temps de prison attraperais-tu, si on te prenait ? — Je sais pas, dit-il, ça dépend du fric que j'aurais sur moi à ce moment-là. » Et il me raconta qu'une fois on avait attrapé mon frère au moment où il s'introduisait dans une maison de La Perla. Un flic qui passait par là tira son revolver et lui dit en le menaçant : « En route pour le commissariat, à cinq mètres devant moi, ou je te descends, espèce de voleur ! » Mon frère, avec un culot monstre, éclata de rire et lui dit : « T'as pas bu, des fois ? J'entre ici pour me pieuter avec la cuisinière. Si tu veux t'en assurer, t'as qu'à mettre la main dans ma poche, et tu verras. » Le flic hésita un bon moment, mais la curiosité fut plus forte et il s'approcha. Il lui mit le revolver sur l'œil et tout en fouillant dans sa poche il lui disait : « Si tu bouges d'un millimètre, je te crève l'œil. Tu en meurs ou tu restes borgne, alors du calme. » Quand il retira la main il tenait une liasse de billets. Mon frère rit et lui dit : « Tu es un cholo et moi de même, nous sommes frères. Garde cet argent et laisse-moi filer. Je viendrai voir la cuisinière une autre fois. » Le flic lui répondit : « Je vais pisser derrière ce mur. Si t'es encore là quand je reviens, je t'embarque au commissariat pour tentative de corruption de l'autorité. »
Commenter  J’apprécie          60
Et il me raconta qu'une fois on avait attrapé mon frère au moment où il s'introduisait dans une maison de La Perla. Un flic qui passait par là tira son revolver et lui dit en le menaçant : « En route pour le commissariat, à cinq mètres devant moi, ou je te descends, espèce de voleur ! » Mon frère, avec un culot monstre, éclata de rire et lui dit : « T'as pas bu, des fois ? J'entre ici pour me pieuter avec la cuisinière. Si tu veux t'en assurer, t'as qu'à mettre la main dans ma poche, et tu verras. » Le flic hésita un bon moment, mais la curiosité fut plus forte et il s'approcha. Il lui mit le revolver sur l'œil et tout en fouillant dans sa poche il lui disait : « Si tu bouges d'un millimètre, je te crève l'œil. Tu en meurs ou tu restes borgne, alors du calme. » Quand il retira la main il tenait une liasse de billets. Mon frère rit et lui dit : « Tu es un cholo et moi de même, nous sommes frères. Garde cet argent et laisse-moi filer. Je viendrai voir la cuisinière une autre fois. »
Commenter  J’apprécie          61
Le dimanche matin, après le petit déjeuner, il y a messe. L'aumônier du collège est un prêtre blond et jovial qui prononce des sermons patriotiques où il raconte la vie irréprochable des grands hommes, leur amour pour Dieu et pour le Pérou, il exalte la discipline et l'ordre et compare les militaires à des missionnaires, les héros aux martyrs et l'Eglise à l'Armée. Les cadets ont de l'estime pour l'aumônier, ils pensent que c'est un homme, un vrai : ils l'ont vu, plus d'une fois, habillé en laïc, rôder dans les bas-fonds d'El Callao, l'haleine empestant l'alcool et l'oeil vicieux.
Commenter  J’apprécie          80
[...] ... - "Nous avons répété le même exercice plus de cinq fois cette année," dit le capitaine. "Et ceux de cinquième l'ont fait plus de quinze fois depuis qu'ils sont au collège. Sans compter qu'ils ont réalisé des exercices plus complets, comportant plus de risques. Je fixe les exercices en accord avec le programme élaboré par le major. Je n'ai jamais effectué de manoeuvres qui ne figurent pas au programme.

- Cela ne m'intéresse absolument pas," dit lentement le colonel. "Ce qui m'intéresse, c'est de savoir quelle erreur, quelle méprise a provoqué la mort de ce cadet. Ici, nous ne sommes pas dans une caserne, messieurs !" - Il leva son poing blanchâtre. - "Si un soldat ramasse une balle, on l'enterre et point final. Mais il s'agit d'élèves, de fils de famille, pour une chose comme celle-là, nous pouvons avoir les pires complications. Imaginez que ce cadet ait été le fils d'un général !

- J'ai une hypothèse, mon colonel," dit Gamboa. - Le capitaine se retourna pour le regarder avec envie. - Cet après-midi, j'ai soigneusement révisé les fusils. La plupart sont vieux et peu sûrs, mon colonel, vous le savez. Certains ont la hausse déréglée, le guidon, d'autres l'intérieur du canon légèrement abîmé. Cela ne suiffit pas, bien entendu. Mais il est possible qu'un cadet ait modifié la position de la hausse, sans s'en rendre compte, et qu'il ait mal visé. La balle a pu suivre une trajectoire rampante. Et le cadet Arana, par une coïncidence malheureuse, se sera trouvé dans une mauvaise position, mal protégé. Enfin, il s'agit seulement d'une hypothèse, mon colonel." ... [...]
Commenter  J’apprécie          21
Il descendait ensuite jusqu'au bout de l'avenue Brasil et il s'asseyait sur l'un des bancs de ce petit parc semi-circulaire par laquelle elle se termine, au bord de la falaise, au-dessus de la mer couleur de cendre de la Magdalena. Les parcs de Chiclayo - très peu nombreux, il les connaissait tous par coeur - étaient vieux eux aussi, comme celui-ci, mais leurs bancs n'avaient pas cette rouille, cette mousse, cette tristesse que leur imposaient la solitude, l'atmosphère grise et le mélancolique murmure de l'Océan.
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Mario Vargas Llosa (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mario Vargas Llosa
Avril 2011 Mario Vargas Llosa parle de Pedro Camacho - "La tante Julia et le scribouillard"
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
autres livres classés : pérouVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (878) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
367 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..