Citations sur Baby Boom (10)
Tout le mystère des êtres consiste à les aimer.
Ces temps derniers, Tante Girafe avait perdu un peu la boule. C'était souvent une déviance passagère -des absences concentrées, pendant lesquelles ses yeux de porcelaine se perdaient dans le vague du jardin, ou bien au contraire, des bouffées d'enthousiasme inopinées qui lui coloraient temporairement les joues d'un peu de confiture de rose. (p.115)
Dimanche dernier, les lumières de la salle omnisport de Clermont-Ferrand se sont éteintes si brusquement que je n'ai pratiquement rien senti. Consciencieux comme je suis, dès qu'au travers de mon oeil gauche, j'ai aperçu des ombres penchées sur moi, je me suis mis en garde. (p.99)
Essayer Pépère, c’était l’adopter. Il fit don de sa personne à la France. Il devint emblématique. On battit monnaie. On nicha à Vichy.
La suite est dans les livres. Une époque avec du crêpe autour des cornes. Un temps d’escargot. Rien n’avançait plus pour le pays. Une lenteur désespérante sous un ciel bas.
"(...) La chouette de psychiatre qui est la seule à pouvoir me faire prendre mes cachets roses à cause de sa grosse poitrine est venue nous rejoindre (...)"
Jean VAUTRIN, "L'Espoir des Pouilles", in Baby Boom, 1985, éditions Mazarine (p. 104).
"(...) J'ai revu le soleil un mois plus tard. Il passait sa tignasse blonde entre les lamelles d'un store. (...)"
Jean VAUTRIN, "L'Espoir des Pouilles", in Baby Boom, 1985, éditions Mazarine (p. 104).
"(...) Nul n'a raison de refuser la nécrophagie plus que les chemins de fer, l'inceste ou la publicité. (...)"
Jean VAUTRIN, "Jesse Owens a fumé sa dernière cigarette", in Baby Boom, 1985, éditions Mazarine (p. 63).
"(...) Cathy a la gorge profonde. C'est elle qui a raison. Le cul, c'est comme le courage ou la course à pieds, ça se mérite. (...)"
Jean VAUTRIN, "Jesse Owens a fumé sa dernière cigarette", in Baby Boom, 1985, éditions Mazarine (p. 62).
Lucette, garder ses bas, elle n'en avait rien à foutre. Simplement le Sarde du mardi dix-neuf heures aurait pu s'excuser des les avoir filés. Et puis, embrasser sur la bouche, elle n'aimait pas cela. (p.192)
Voilà ce que j'ai vu. Mais personne n'est obligé de le croire. Il était attablé face à la porte et il essuyait. Il essuyait l'assiette que la serveuse venait de poser devant lui. Il essuyait les miettes de la table. Il essuyait ses couverts. Il essuyait le menu. Et il essuyait le revers de sa veste. Il essuyait même son crâne. (p.107)