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Citations sur Une jeunesse au temps de la Shoah : Extraits d'Une vie (25)

La mauvaise conscience générale permet à chacun de se gratifier d'une bonne conscience individuelle : ce n'est pas moi qui suis responsable, puisque tout le monde l'est.
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Aujourd'hui, soixante ans après, un nouvel engagement doit être pris pour que les hommes s'unissent au moins pour lutter contre la haine de l'autre, contre l'antisémitisme et le racisme, contre l'intolérance. Les pays européens qui, par deux fois ont entraîné le monde entier dans des folies meurtrières ont réussi à surmonter leur vieux démons. C'est ici, où le mal absolu a été perpétré, que la volonté doit renaître d'un monde fraternel, d'un monde fondé sur le respect de l'homme et de sa dignité.
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En quelques heures, nous nous sommes ainsi retrouvées démunies de tout ce qui avait fait jusqu'alors ce qu'était chacune de nous.
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« Un matin, alors que nous sortions du camp pour aller travailler, la chef du camp, Stenia, ancienne prostituée, terriblement dure avec les autres déportées, m'a sortie du rang : « Tu es vraiment trop jolie pour mourir ici. Je vais faire quelque chose pour toi, en t'envoyant ailleurs. » Je lui ai répondu « Oui, mais j'ai une mère et une soeur. Je ne peux pas accepter d'aller ailleurs si elles ne viennent pas avec moi » A ma grande surprise, elle a acquiescé : « D'accord, elles viendront avec toi. » ou encore : « A Bergen-Belsen, le hasard a voulu que je retombe sur la Lagerälteste , cette ancienne prostituée qui nous avait déjà sauvé la vie à Birkenau (…) Elle m'a reconnu tout de suite et m'a dit de venir la voir le lendemain matin, avant que la journée ne commence, ce que j'ai fait. Elle m'a aussitôt placé dans la cuisine des SS (…) »
thibault
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Aujourd'hui encore, plus de soixante ans après, je me rends compte que je n'ai jamais pu me résoudre à sa disparition. D'une certaine façon, je ne l'ai pas acceptée. Maman se tient près de moi, et je sais que ce que j'ai pu accomplir dans ma vie l'a été grâce à elle. C'est elle qui m'a animée et donné la volonté d'agir. Sans doute n'ai-je pas la même indulgence qu'elle. Sur bien des points, elle me jugerait avec une certaine sévérité. Elle me trouverait peu conciliante, pas assez douce avec les autres, et elle n'aurait pas tort. Pour toutes ces raisons, elle demeure mon modèle, car elle a toujours su affirmer des convictions très fortes tout en faisant preuve de modération, une sagesse dont je sais que je ne suis pas toujours capable.
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L'atmosphère de crématoire, de fumée et de puanteur de Birkenau, je ne l'oublierai jamais. Là-bas, dans les plaines allemandes et polonaises, s'étendent désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence ; c'est le poids effrayant du vide que l'oubli n'a pas le droit de combler, et que la mémoire des vivants habitera toujours.
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Aussitôt m'est venue la pensée que ce qui nous arrivait était irréversible : "On est là pour ne plus sortir. Il n'y a aucun espoir. Nous ne sommes plus des personnes humaines, seulement du bétail. Un tatouage, c'est indélébile." C'était sinistrement vrai.
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L'été 1934, Raymond Aron lui raconta ce qu'il avait vu à Berlin, la violence der ues, les autodafés de livres organisés par les étudiants de l'université, bref la montée du nazisme. Personne ne voulait le croire.
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Cette image d'enfant favorite, voire un peu capricieuse, m'a longtemps collé à la peau. À tel point qu'à notre retour de déportation, lorsque ma sœur aînée a revu une amie, celle-ci aura eu l'inconscience de lui lancer :" J'espère qu'au moins la déportation aura mis un peu de plomb dans la cervelle de Simone!" Lorsque Milou m'a rapporté la réflexion, j'ai été abasourdie. Quelle bizarre époque que ces années-là, où les gens n'avaient pas toujours conscience de l'impact de leur propos. Pour tant cette amie ne pouvait ignorer ce que nous avions vécu là-bas. Voulait-elle, comme tant d'autres, nier la réalité parce que celle-ci lui était insupportable ? Peut-être, mais en dépit de l'indulgence dont je suis capable, les remarques de ce genre n'appartiennent pas à la catégorie de celles que j'oublie volontiers.
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Là-bas, dans les plaines allemandes et polonaises, s’étendent désormais des espaces dénudés sur lesquels règne le silence ; c’est le poids effrayant du vide que l’oubli n’a pas le droit de combler, et que la mémoire des vivants habitera toujours.
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