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Bon je tiens tout d'abord à m'excuser pour cette note mais je ne suis pas du tout le bon public pour la poésie. J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge multi-défi 2016 et franchement j'ai eu beaucoup de mal à choisir une oeuvre. J'ai pris le plus court que je trouvais car moi et la poésie ça fait 10....
Non comment dire sans offenser personne les vers étaient jolis mais ça ne représentait rien pour moi donc j'ai eu l'impression de lire des mots sans queue ni tête alors que je sais c'est tout le contraire. J'ai lu les rares critiques de cet auteur et je n'en doute pas une seule seconde qu'il soit doué.
Par contre je suis contente d'une chose j'ai bien compris que sa poésie était sombre et démontré un monde torturé je dirais.
Bon c'était un item que je devais lire, je l'ai fait mais je réfléchirais la prochaine fois à sortir mon joker.
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Ces poèmes marquent le début de l'essor des villes industrielles et ouvrières au détriment des campagnes.
Aujourd'hui, avec l'avènement du télétravail dû au confinements, on serait plutôt sur un retour vers les campagnes où l'espace est plus accessible.
Ces poèmes du début du siècle passé sont assez sombres et marqués par la mort et j'ai préféré la 1ère partie sur les campagnes rythmée par les chansons de fous.

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Si la NRF a choisi de réunir en un seul volume ces deux recueils, publiés pourtant à deux ans d'intervalle (1893 et 1895), c'est qu'elle jugeait que les deux recueils étaient, par leurs thèmes, reliés logiquement. A la lecture de beau volume, on ne saurait donner tort aux éditeurs. Emile Verhaeren, poète belge, flamand de naissance et écrivant en français, s'y fait le témoin d'un siècle d'exode rural et d'industrialisation de son pays, lorsque les villes concentrent, de plus en plus et au détriment de campagnes laissées pour compte, les hommes et les activités économiques. Verhaeren se fait géographe, mais pas seulement ; en homme de lettres, il dépeint des hommes et des femmes dont il décrit les passions et les peurs, les folies et les désespoirs.

Paradoxalement, c'est par un oxymore que les deux recueils commencent. le poème La ville ouvre le recueil des Campagnes hallucinées ; La plaine inaugure Les villes tentaculaires. Clairement, les deux espaces géographiques sont liés : la ville est l'aboutissement logique de la campagne, son horizon indépassable, son grenier à bras. Lorsque la ville dresse ses usines, exhibe son port et ses lumières, regorge de bruits tintamarresques, la campagne, symbolisée par la plaine (on voit ici les origines flamandes de Verhaeren) se meurt lentement, ravagée par l'ennui et la misère.

La plaine est un pays de tristesse. le recueil des Campagnes hallucinées se compose de poèmes aux ambiances lourdes : tout y est étriqué, on y étouffe : le bas ciel gris écrase, les chemins boueux retiennent les membres, le diable n'est jamais très loin, surveillant les hommes et les femmes d'ici. A la campagne, le donneur de mauvais conseils a du travail : il est la personnification de la mesquinerie, de la lâcheté, de l'abandon de soi. le désespoir est omniprésent dans ces poèmes. Personne ne danse à la kermesse, fors les fous, en tout cas pas les mendiants qui errent de bourgs en bourgs et auxquels, même morts, les gens des campagnes ne tendent pas la main. Au bout du chemin, ceux des campagnes ont trois choix possibles : la mort, qui se soûle du sang des hommes et s'attaque d'abord aux pauvres, car ils n'ont que cela à lui offrir ; la peur omniprésente, qui est source de toutes prudences et de toutes lâchetés mais qui ne préserve pas de la misère (personnifiée par les rats dans l'une des Chansons de fou) ; le départ vers la ville, enfin, auquel tous consentent, laissant seulement la bêche fichée en terre, laissant derrière eux leurs pauvres chaumières trouées et les anciens, laissés au cimetière, entre les regrets et la colère.

La ville qui accueille ces bras nouveaux a quantité de lieux bruissants de vie. En ville, plus de fous qui chantaient qui la folie, qui les meurtres, qui la misère ; les statues les remplacent, symboles figés des vertus et gloires du passé : en vrac, on retrouve le conquérant, l'apôtre, le bourgeois. Il y a bien-sûr les âmes en peine, en ville : les promeneuses sont les veuves que la mort de leurs maris a autant rassemblées qu'isolées, les prostituées sont les proies obligées que des cohortes d'hommes vont voir, après le travail ou après le spectacle, bêtes fauves attirés par la viande fraîche. Il y a la mort, toujours, en ville, et les cortèges funéraires qui la célèbrent parcourent la ville, nombreux, des hôpitaux aux cimetières, des logis modestes aux églises de quartier. Mais Emile Verhaeren sait surtout, dans ce recueil, décrire les lieux de la ville : le port, l'usine, la bourse, l'université. Partout, Verhaeren exerce sa verve, oscillant, là aussi, entre la célébration du génie humain et la dénonciation des odieux défauts : le vil égoïsme des financiers, la mangeuse de bras qu'est l'usine (laquelle remplace le moulin flamand : là aussi, Verhaeren trahit ses origines en évoquant le travail du tissu), les marins et les soldats morts qui font du port cette porte ouverte sur le monde. La ville, seul horizon, désormais, de l'humanité, demande finalement Verhaeren ?
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Une claque poétique aussi grosse que Les Fleurs du Mal, qui fait pourtant partie de mes favoris. Que de nerfs et de suie dans ces descriptions et ces récits qui n'ont rien à envier aux grands romans de la même époque ! Un véritable voyage qui n'a rien perdu de sa pertinence : on y retrouve l'angoisse des campagnes esseulées et la puissance mortifère des villes, ces nouvelles divinités. A lire absolument, pour prendre une grande leçon d'humilité littéraire et humaine.
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