Citations sur Autour de la lune (51)
< < Ah çà ! dit-il, c'est très bien d'aller dans la Lune, mais comment en reviendrons-nous ? > >
Ses deux interlocuteurs se regardèrent d'un air surpris. On eût dit que cette éventualité se formulait pour la première fois devant eux.
< < Qu'entendez-vous par-là, Nicholl ? demanda gravement Barbicane.
- Demander à revenir d'un pays, ajouta Michel, quand on n'y est pas encore arrivé, me paraît inopportun.
- Je ne dis pas cela pour reculer, répliqua Nicholl, mais je réitère ma question, et je me demande : Comment reviendrons-nous ?
- Je n'en sais rien, répondit Barbicane.
- Et moi, dit Michel, si j'avais su comment en revenir, je n'y serais point allé > >
Alors, ami Barbicane, s'ils sont aussi forts que nous, et même plus forts, ces Sélénites, pourquoi n'ont-ils pas tenté de communiquer avec la Terre ? Pourquoi n'ont-ils pas lancé un projectile lunaire jusqu'aux régions terrestres ?
- Qui te dit qu'ils ne l'ont pas fait ? répondit sérieusement Barbicane.
Mon ami, dit Barbicane, si la Lune est habitée, ses habitants ont apparu quelques milliers d'années avant ceux de la Terre, car on ne peut douter que cet astre ne soit plus vieux que le nôtre. Si donc les Sélénites existent depuis des centaines de mille ans, si leur cerveau est organisé comme le cerveau humain, ils ont inventé tout ce que nous avons inventé déjà, et même ce que nous inventerons dans la suite des siècles. Ils n'auront rien à apprendre de nous et nous aurons tout à apprendre d'eux.
-[...] La chaleur n'est qu'un mouvement moléculaire, une simple oscillation des particules d'un corps. Lorsqu'on serre le frein d'un train, le train s'arrête.
Mais que devient le mouvement dont il était animé. Il se transforme en chaleur et le frein s'échauffe.
Pourquoi graisse-t-on l'essieu des roues ? Pour l'empêcher de s'échauffer attendu que cette chaleur, ce serait un mouvement perdu par transformation.
Comprends-tu ?
-Si je comprends ! répondit Michel [...]. Ainsi, par exemple, quand j'ai couru longtemps, que je suis en nage, que je sue à grosses gouttes, pourquoi suis-je forcé de m'arrêter ?
Tout simplement parce que mon mouvement s'est transformé en chaleur !
Sous l’influence de l’air, de l’eau, de la lumière, de la chaleur solaire, de la chaleur centrale, la végétation s’emparait des continents préparés à la recevoir, et certainement la vie se manifesta vers cette époque, car la nature ne se dépense pas en inutilités, et un monde si merveilleusement habitable a dû être nécessairement habité.
(Chapitre 18, “Questions graves”).
Une embarcation accosta, celle de J.-T Maston. J.-T Maston se précipita à la vitre brisée...
En ce moment, on entendit une voix joyeuse et claire, la voix de Michel Ardan qui s'écriait avec l'accent de la victoire :
"Blanc partout Barbicane, blanc partout !"
Barbicane, Michel Ardan et Nicholl jouaient aux dominos.
L'astre brillait dans toute sa splendeur, au milieu d'innombrables constellations dont ses rayons ne pouvaient troubler la pureté.
Un joli pays ! dit Michel. N'importe ! Je voudrais déjà y être ! Hein ! mes chers camarades, sera-ce assez curieux d'avoir la Terre pour Lune, de la voir se lever à l'horizon, d'y reconnaître la configuration de ses continents, de se dire : là est l'Amérique, là est l'Europe ; puis de la suivre lorsqu'elle va se perdre dans les rayons du Soleil !
Tous leurs sentiments se concentraient dans une pensée unique : Voir ! Représentants de la terre, de l'humanité passée et présente qu'ils résumaient en eux, c'est par leurs yeux que la race humaine regardait ces régions lunaires et pénétrait les secrets de son satellite .
Ces étoiles, c' étaient des doux yeux qui regardaient dans cette nuit profonde, au milieu du silence absolu de l' espace.