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Jules Verne propose là une oeuvre qui déteint de ses romans les plus connus. Dans Les naufragés du Jonathan, c'est la politique (et les idéaux de sociétés), plus que la technologie qui est questionnée au travers de l'utopie d'une nouvelle société repensée.
Un navire de colons en perdition s'échoue sur les récifs de l'île Hoste au large du Cap-Horn en 1881, malgré les tentatives d'aide de Kawr-djer, un blanc installé sur les terres de Patagonie et qui y vit en paix avec ses idées d'anarchistes, sans Dieu, ni maître, accompagné de son fils Halg et d'un indien Karroly.
A son bord, une communauté de naufragés qui va avoir besoin de fixer des règles de vies communes dans ce nouveau lieu de vie et qui se confrontera très vite aux travers humains qui ne manquent pas ressurgir. Kawr-djer voit ainsi à des idéaux soumis à l'épreuve du groupe. Les hommes ne peuvent se gouverner eux-mêmes spontanément sans règles, lois et même sanctions. Les différentes tentatives de gouvernance oscillent entre « socialisme », « anarchisme » et « autoritarisme », requérant chacune à aux limites de la communauté, ses peurs, ses doutes et courtes vues d'esprit.
Ce livre rejoint de nombreux autres du genre sur la quête d'une société idéale défait de ses travers et abus de pouvoir et le style Jules verne y trouve toute sa place avec une grande maturité sur la question, habitués que nous sommes à le voir plus féru de sciences et de technologie.
Il est salutaire de lire de tant en tant de telles oeuvre, car elles sont intemporelles et sous leurs airs presque naïves, elles ont malgré tout beaucoup de leçons et de valeurs à nous rappeler.
Donc, oui, 20 000 lieux sous les mers, le tour du monde en 80 jours, Voyage au centre de la terre et tant d'autres sont des incontournables, mais on peut encore découvrir ou redécouvrir Jules Verne par ces écrits moins connus et parfois plus enrichissants. Une vieille lecture pour moi que j'ai eu plaisir à relire entre deux nouvelles lectures.
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Nous sommes en 1881. Tout au bout du continent américain, les terres de la Magellanie n'appartiennent à personne et ne sont peuplées que d'indiens misérables vivant de chasse et de pêche. Parmi eux vit un homme blanc seulement connu sous le nom de "Kawr-djer", le "bienfaiteur". Celui-ci s'est dévoué à ses populations qu'il soigne et secourt autant qu'il le peut. Il vit avec Karroly, un Indien qui pilote les bateaux de passage dans les canaux du détroit de Magellan, et le fils de celui-ci, Halg, auquel le Kawr-djer a transmis son savoir et ses idées libertaires. Car si le Kawr-djer s'est isolé loin de toute civilisation, c'est pour pouvoir vivre en paix ses idées anarchistes : ni Dieu, ni maître. Une nuit de tempête, le Kawr-djer, Karroly et Halg viennent en aide à un navire en perdition au large du Cap Horn. Malgré les efforts du Kawr-djer, du maître d'équipage et de Karroly, le Jonathan s'échoue sur les récifs de l'île Hoste. Très rapidement, le Kawr-djer va voir ses belles idées sur la capacité des hommes à se gouverner eux-mêmes mises à mal par la réalité.

Ce roman de Jules Verne ne jure pas avec le reste de la bibliographie de cet auteur : aventure et dépaysement garanti. Cependant, Jules Verne y a intégré toute une réflexion sur les systèmes politiques qui est très intéressante. Avec beaucoup de nuances, il montre la beauté des idées généreuses et leurs limites . C'est à la fois très intéressant et agréable à lire. Jules Verne sait donner un bon rythme à son histoire ainsi qu'une vraie profondeur psychologique à son héros. Ma seule réserve sera sur la façon dont il présente les indiens, symptomatique de son époque. Dès le premier chapitre, j'étais plutôt choquée :
"Quelques minutes plus tard, par une coupure de la falaise, apparut un adolescent d'environ dix-sept ans, que suivit de près un homme dans la maturité de l'âge. Assurément, tous deux étaient Indiens, à en juger par leur type bien différent de celui de ce blanc, qui venait de prouver son adresse par un si brillant coup de fusil. Bien musclé, larges épaules, torse puissant, grosse tête carrée portée sur un cou robuste, taille de cinq pieds, très brun de peau, très noir de cheveux, des yeux perçants sous une arcade sourcilière peu fournie, barbe réduite à quelques poils, tel était l'homme, qui paraissait avoir dépassé la quarantaine. Les caractères de l'animalité, mais d'une animalité douce et caressante, le disputaient à ceux de l'humanité, chez cet être de race inférieure, qu'on eût été tenté de comparer, plutôt qu'à un fauve, à un bon et fidèle chien, à l'un de ces courageux terre-neuve, qui peuvent devenir le compagnon, mieux que le compagnon, l'ami de leur maître. Et ce fut bien comme un de ces dévoués animaux qu'il accourut à l'appel de son nom."
Tout y est ! de la grande supériorité de l'homme blanc et l'infériorité des sauvages qui ne s'élèvent qu'à peine au-dessus des animaux.

En résumé : malgré quelques lignes malencontreuses sur les "sauvages", ce roman de Jules Verne est à la fois un bon roman d'aventures et une réflexion pleine de finesse sur les limites des idées libertaires et anarchistes.

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Voici un roman qui détone franchement dans l'oeuvre de Jules Verne. Il est vrai qu'il a été profondément remanié par son fils, dont on peine à distinguer les ajouts.

Au fin fond de la Patagonie, vit un vieil homme à l'intelligence et aux connaissances prodigieuses, surnommé le Kaw-djer. Personne ne connait sa véritable identité, mais on sait qu'il s'agit d'un homme jadis célèbre. Anarchiste, il a décidé de se retirer de la civilisation pour vivre en compagnie des indiens son idéal de liberté. le naufrage d'un bateau de colons vient bouleverser sa vie. Sans commandement, mal organisés, ils ont désespérément besoin de son aide. Réussira-t-il à construire la société utopique dont il a toujours rêvé, ou le besoin de lois et d'ordre prévaudra-t-il ?

Le lecteur averti reconnaitra dans le Kaw-djer la figure de Jean de Habsbourg-Toscane, et l'un des mystères de la fin de l'empire Austro-hongrois.

1889. le prince Rodolphe d'Autriche-Hongrie, fils de l'empereur François-Joseph et héritier du trône, est retrouvé mort avec sa maitresse dans le pavillon de chasse de Meyerling. Bien vite, des rumeurs commencent à circuler sur sa mort. Selon l'une d'entre elle, il s'apprêtait à renverser son père avec l'aide d'un de ses cousins, l'un des princes les plus progressiste de la dynastie : Jean de Habsbourg-Toscane.

On ne saura jamais la vérité sur cette affaire. Une seule chose est sûre : une dispute éclata entre l'empereur et l'archiduc, à l'issue de laquelle ce dernier abandonna la totalité de ses titres et privilèges. En réponse, l'empereur le déchut de la nationalité austro-hongroise, et lui interdit de résider dans l'empire.

Devenu simplement Jean Orth, le prince utilisa ce qui lui restait d'argent pour affréter un navire, avec comme objectif la Patagonie. On ne revit jamais le navire, ni Jean Orth, ni aucun membre de l'équipage. Là encore, des rumeurs contradictoire se mirent bien vite à circuler. Personne ne sut jamais ce qu'il était advenu de Jean de Habsbourg-Toscane, prince déchu par sa propre volonté... Mais l'histoire inspira visiblement Jules Verne !
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Dans une île de Magellanie où s'est retiré le Kaw-djer, un anarchiste mystérieux et misanthrope, bienfaiteur des indiens, le naufrage d'un bateau d'émigrants vient bouleverser la vie de celui-ci. Au point qu'il doit renoncer à ses convictions les plus fortes, ni dieu ni maître, afin de secourir ces immigrants bien incapable d'organiser par eux-mêmes leur survie. Un roman de Jules Verne où la vulgarisation scientifique cède la place à la réflexion politico-philosophique. Agréable.
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Tres bien écrit, les débuts d'une civilisation, mais j'ai abandonné au moment de la guerre!
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Un roman peu connu sur l'échec d'une utopie anarchiste
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