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Citations sur Paris au XXe siècle (44)

M. Stanislas Boutardin était le produit naturel de ce siècle d'industrie; il avait poussé dans une serre chaude, et non grandi en pleine nature; homme pratique avant tout, il ne faisait rien que d'utile, tournant des moindres idées vers l'utile, avec un désir immodéré d'être utile, qui dérivait en un égoïsme véritablement idéal; joignant l'utile au désagréable, comme eût dit Horace; sa vanité perçait dans ses paroles, plus encore dans ses gestes, et il n'eût pas permis à son ombre de le précéder (...).
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Les bureaux occupaient le rez-de-chaussée et les annexes de l'hôtel.
"Voilà donc où va s'écouler ma vie, pensa Michel au moment d'entrer ! faut-il laisser toute espérance à la porte ?"
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Le mur murant Paris rend Paris murmurant.
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- Je ne plaisante pas, j'argumente ! Tu veux être artiste à une époque où l'art est mort !
- Oh ! mort !
- Mort ! enterré, avec épitaphe et urne funéraire. Exemple : es-tu peintre ? Eh bien, la peinture n'existe plus ; il n'y a plus de tableaux, même au Louvre; on les a si savamment restaurés au siècle dernier, qu'ils s'en vont en écaille ; les Saintes Familles de Raphaël ne se composent plus guère que d'un bras de la Vierge et d'un oeil de saint Jean ; ce qui est peu ; Les noces de Cana t'offrent au regard un archet aérien qui joue d'une viole volante ; c'est insuffisant ! Les Titien, les Corrège, les Giorgione, les Léonard, les Murillo, les Rubens ont une maladie de peau qu'ils ont gagnée au contact de leurs médecins, et ils en meurent ; nous n'avons plus que des ombres insaisissables, des lignes indéterminées, des couleurs rongées, noircies, mêlées, dans des cadres splendides ! On a laissé pourrir les tableaux, et les peintres aussi; car il n'y a pas eu une exposition depuis cinquante ans. Et c'est heureux !
- Heureux, dit M. Huguenin.
- Sans doute, car, au siècle dernier déjà, le réalisme fit tant de progrès qu'on ne put le tolérer davantage ! On raconte même qu'un certain Courbet, à une des dernières expositions, s'exposa, face au mur, dans l'accomplissement de l'un des actes les plus hygiéniques, mais les moins élégants de la vie ! C'était à faire fuir les oiseaux de Zeuxis.
- Horreur, fit l'oncle.
- Après cela, répondit Quinsonnas, c'était un auvergnat. Ainsi donc, au vingtième siècle, plus de peinture et plus de peintres. Y a-t-il au moins des sculpteurs ? Pas davantage, depuis qu'on a planté, au beau milieu de la Cour du Louvre, la muse de l'industrie : une forte mégère accroupie sur un cylindre de machine, tenant un viaduc sur ses genoux, pompant d'une main, soufflant de l'autre, avec un collier de petites locomotives sur ses épaules et un paratonnerre dans son chignon !
- Ma foi ! j'irai voir ce chef-d'oeuvre, dit M. Huguenin.
- Cela en vaut la peine, répondit Quinsonnas. Donc, pas de sculpteurs ! y a-t-il des musiciens ? tu connais, Michel, mon opinion à cet égard ! Donneras-tu dans la littérature ? Mais qui lit des romans, pas même ceux qui les font, si j'en juge par leur style ! non ! tout cela est fini, passé, trépassé !
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Tu ne sais rien de la vie, et toute la vie il faut apprendre à vivre, a dit Sénèque; je t'en conjure, ne te laisse pas aller à des espérances insensées, et crois aux obstacles !
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On peut dire qu'il ne faisait pas seulement travailler l'argent, il l'éreintait.
(...)
Il poussa le jeune homme dans "ses appartements", une chambre de seize mètres carrés.
"Pas d'antichambre, lui dit-il ! c'est bon pour les gens qui font attendre et, comme la foule des solliciteurs ne se précipitera jamais à mon douzième étage, par cette raison physique que l'on ne se précipite pas de bas en haut, je me passe de cette superfluité ! j'ai également supprimé le salon qui eût trop fait remarquer l'absence de la salle à manger.
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[...] le latin et le grec étaient des langues non seulement mortes, mais enterrées [...].
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- Que désirez-vous, monsieur, lui dit l'employé, chef de la Section des demandes.
- Je voudrais avoir les œuvres complètes de Victor Hugo, répondit Michel.
L'employé ouvrit des yeux démesurés.
- Victor Hugo, dit-il Qu'est-ce qu'il a fait?
- c'est un des plus grands poètes du XIXe siècle, le plus grand même, répondit le jeune homme en rougissant.
- Connaissez-vous cela ! demanda l'employé à un second employé, chef de la Section des recherches.
- Je n'en ai jamais entendu parler, répondit ce dernier. Vous êtes bien sûr du nom ? demanda-t-il au jeune homme.
- parfaitement sûr.
- C'est qu'il est rare, reprit le commis, que nous vendions ici des ouvrages littéraires. Mais enfin, puisque vous êtes certain...Rhugo, Rhugo...dit-il en télégraphiant.
- Hugo, répéta Michel. Veuillez demander en même temps Balzac, de Musset, Lamartine.
- Des savants?
- Non, des auteurs.
- Vivants ?
- Morts depuis un siècle.
- Monsieur, nous allons faire tous nos efforts pour vous obliger ; mais je crains que nos recherches ne soient longues, sinon vaines.
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Me voilà entraîné en pleine mer ; où il faudrait les aptitudes d'un poisson, j'apporte les instincts d'un oiseau ; j'aime à vivre dans l'espace, dans les régions idéales où l'on ne va plus, au pays des rêves, d'où l'on ne revient guère !
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Qu'eut dit un de nos ancêtres à voir ces boulevards illuminés avec un éclat comparable à celui du soleil, ces mille voitures circulant sans bruits sur le sourd bitume des rues, ces magasins riches comme des palais, d'où la lumière se répandait en blanches irradiation, ces voies de communication larges comme des places, ces places vastes comme des plaines, ces hôtels immenses dans lesquels se logeaient somptueusement vingt mille voyageurs, ces viaducs si légers.
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