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3,72

sur 526 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
sur ce coup, je suis mitigée, je ne peux pas dire si j'ai aimé ou pas, c'est moitemoite ! je dirais : pas terrible, malgré le côté original de la situation que vit cet homme, mais je me suis ennuyée comme ce n'est pas possible, plus de 500 pages autour ou dedans une voiture à tenter de trouver une issue au deuil et à la fusion de son entreprise, ce n'est franchement pas passionnant. Malgré tout il y a des situations et des personnages qui m'ont plu, mais ça s'arrête là. Donc je n'irai pas plus loin, et c'est dommage je me faisais une joie de lire ce chaos calme et aussi la suite qui est sortie dernièrement que je ne lirai pas.
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La Feuille Volante n° 1378 – Août 2019.
CHAOS CALME - Sandro Veronesi - Bernard Grasset
Traduit de l'italien par Dominique Vittoz
Pietro et son frère sauvent deux femmes de la noyade et Pietro s'étonne que non seulement celle qu'il a sauvée lui a donné l'impression qu'elle voulait mourir, qu'un homme inconnu l'a dissuadé d'intervenir et aussi que personne ne le remercie pour son geste. Il apprendra bien plus tard les circonstances particulières de ce sauvetage et les conséquences qu'il aura pour lui mais gardera de ce moment un souvenir érotique particulier. Quand il rentre chez lui il trouve sa compagne morte d'une rupture d'anévrisme, c'est à dire au moment même où il sauvait cette inconnue. Il y a de quoi culpabiliser mais, dans les jours qui suivent, il constate que, bien qu'il aimait sa femme, il ne souffre pas, se sent bien et passe son temps à attendre Claudia, sa fille de dix ans, devant son école milanaise, une sorte obsession qui lui fait oublier d'aller au bureau où il est directeur d'une chaîne TV où pourtant une fusion menace l'avenir de chacun. Il vit ainsi dans une sorte de "chaos calme" qui lui sert de protection, une sorte de bulle où il s'enferme et chacun vient vers lui, malgré son deuil, pour se confier en tombant le masque que la comédie sociale impose à tous ceux qui souhaitent la jouer et ils se révèlent tels qu'ils sont en réalité. La perspective du changement radical dans leur travail y est pour beaucoup. Pour ce qui le concerne, il prend conscience qu'il a jusque là négligé l'éducation de Claudia, souhaite rattraper le temps perdu et mener une existence complètement différente de celle d'avant. Parmi ceux qui viennent parler avec lui, sa voiture étant transformée en une sorte de confessionnal, il y a son frère, un couturier un peu perdu dans la fumée des paradis artificiels, Marta, sa belle-soeur un peu nymphomane et dont l'équilibre mental est un peu affecté ou ses collèges de travail vivant mal leur prochain licenciement et même son supérieur. Il refait son chemin à l'envers et, assis sur un banc, derrière le volant de sa voiture à l'arrêt, à la piscine ou au gymnase avec Claudia, il observe autrement la vie, les gens qui passent, une femme sexy qui promène son chien ou les habitants de ce quartier et prend des décisions définitives pour la sienne. Une façon de tourner la page...
Je suis partagé à propos de ce livre bien écrit et qui se lit agréablement malgré quelques longueurs et de nombreuses digressions, notamment religieuses. Quand on a dû subir un profond bouleversement, notre réaction peut parfois nous surprendre entre la révolte, l'envie de l'autodestruction, les larmes, les apparences qu'on veut sauvegarder, les messages subliminaux qu'on s'invente pour se rassurer. Ici Pietro a peut-être auparavant négligé sa famille au profit de sa carrière et quand l'une s'effondre et que l'autre menace de le faire, il se met à relativiser les choses et se raccroche à ce qui lui reste au point de refuser tout ce après quoi auparavant il courrait. Pourtant, dans ce roman où le rêve se mêle à la réalité, l'ironie à l'analyse psychologique et aux réflexions sur la vie, Pietro ne se contente pas de rester assis sur son banc et quand il retrouve cette femme inconnue qu'il a sauvée de la noyade, le chaos prend une tout autre dimension et le calme est bien loin. A ce moment Éros prend la place de Thanatos et le titre en forme d'oxymore ne se justifie plus.
Malgré la longueur (505 pages) je ne suis pas vraiment entré dans ce roman qui se termine en forme de fable, d'invitation à changer de vie, à aller de l'avant, et cet intermède de trois mois pendant lequel il est resté toute la journée devant l'école de sa fille a été transitoire, un peu comme s'il a été un début d'exorcisme de son deuil. Il avait pris seul cette décision un peu folle mais c'est sa fille qui le fait redescendre sur terre où il sera peut-être moins important mais un homme nouveau, responsable de cette enfant qui n'a plus que lui.
Ce roman a été largement primé en Italie et en France et porté à l'écran en 2008 avec Nanni Moretti dans le rôle de Pietro.
©Hervé Gautier.http:// hervegautier.e-monsite.com
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Nous sommes à Milan. Pour Pietro Paladini l'été a été très rude. Alors qu'il était en train de sauvé de la noyade une inconnue, sa femme, Lara, faisait un arrêt cardiaque chez eux, sous les yeux de leur fille, Claudia, 10 ans, à cinq jours de leur mariage. La rentrée qui signe un retour à la normalité n'en ai pas un. La routine reprend ses droits et lui attend toujours. Il attend au pied de l'école de sa fille. Il n'arrive pas à quitter ce trottoir, il ne peut pas s'éloigner de sa fille. C'est sa façon de faire son deuil, de faire passer son angoisse. Est-il triste ? Est-ce que sa femme lui manque ? Il doit se réinventer, être présent pour Claudia est ce qui lui importe le plus.

La description de la psychologie de chacun des personnages qui gravitent autour de Pietro Paladini est décrite avec attention et finesse. Des personnes qui gravitent autour de lui, lui raconte leurs problèmes, leur vie. Il est témoin, il est l'oreille, il est l'écoute de la vie qui se déroule devant lui. Et comme Pietro, nous aussi, nous sommes témoins de ces vies, de la vie qui continue malgré la perte d'un être cher.

Pour cette lecture, je suis clairement sortie de ma zone de confort, tant par le style que par le thème abordé. Je ne saurais dire si j'ai aimé ou non. Plusieurs fois, j'ai voulu abandonner, trouvant certains passages très longs. Ce qui m'a fait continuer : cette réflexion sur le deuil. Elle est propre à chacun. Nous sommes tous différents et nous réagissons tous différemment. le dernier chapitre m'a beaucoup touché et interrogé. Une lecture qui fait réfléchir et provoque une introspection.
Si j'ai eu des difficultés à rester concentrer durant ce récit très lent, j'ai eu aussi beaucoup de mal à en sortir.

"Chaos calme" porte très bien son nom.
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Un jeune père de famille milanais à qui tout réussissait devient brutalement veuf, durant des vacances au bord de la mer, sa femme ayant succombé à une attaque cérébrale. Une grande période de désarroi commence pour lui, chargé de faire en sorte que la vie continue pour sa fillette. Il cesse d'aller à son travail, alors que son entreprise est en voie d'être rachetée, et passe désormais ses journées dans sa voiture garée tout près de l'école de sa fille, restant en contact téléphonique avec ses collègues, observant les habitants du quartier, nouant des liens avec eux, y compris quand il s'assied dans le jardin public voisin, où il finit par recevoir ses diverses connaissances.
C'est le récit d'une dépression "post-traumatique", ou d'un deuil dépressif, où le personnage s'installe sans bien s'en rendre compte, en retrait du monde, mais à la fois en maintenant des liens distendus avec les autres.
La lecture n'est pas inintéressante, mais un peu longuette...(plus de 500 pages). On se demande quelle dynamique aura été trouvée pour l'adaptation cinématographique...
Lu en V.O.
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ce roman parfois loufoque nous entraîne en terre inconnue. Je m'attendais à de la tristesse, il n'y en pas. du désespoir, si , mais qui n'attriste pas, qui agace, dérange parfois. Certains passages m'ont gênée mais c'était le but je pense (la scène de sexe entre le narrateur et la femme qu'il a sauvé) puisqu'on comprend que les deux protagonistes de la scène ont besoin de ça pour se sentir vivants. La scène qui m'a vraiment mise mal à l'aise est celle où il compare le regard de sa fille posé sur lui à celui qu'elle posera sur l'homme qui la déflorera. Je me suis demandé si un papa pourrait avoir cette pensée. Mais il ne faut pas oublier non plus que ce livre est drôle, plein de rebondissements et que la relation fraternelle y est magnifiquement dépeinte. Et cette attente de souffrir qui ne vient pas , cette peur que Claudia ne craque brutalement, loin de son papa...
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Je trouve cette histoire, tendre, touchante, drôle. Ce roman est bien construit, et simplement : on suit Pietro au fil des saisons. Mais il est aussi construit en "boucle", la fin la dévoile, et nous laisse émus d'une certaine pudeur, délicatesse qu'il est toujours bon de retrouver dans l'écriture contemporaine. J'ai terminé cette histoire comme suspendue dans le vide, un instant.
Sandro Veronesi ose beaucoup : la sensualité et le sexe sont présents mais tellement drôles donc tellemement rares !
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Chacun peut se retrouver dans ce chaos : comme l'auteur qui se gare en double file, et commet, en quelques minutes seulement, toutes les infractions qu'il ne s'autorise pas le reste de la journée. On le suit dans les dédales de toutes ses réflexions, même les plus saugrenues !
Le livre de la maturité ?
Club de lecteurs de la médiathèque des Chartreux
Lien : http://www.mediatheque-agglo..
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Voyage immobile à Milan, intense méditation sur le deuil. Pietro est rentré de vacances veuf. Il ne retourne pas travailler, stationne devant l'école de sa fille. Il attend que la douleur le terrasse, se demande « si ce n'est pas pour aujourd'hui ; si l'explosion à retardement n'est pas prévue pour ce jour de rentrée, le premier jour où le cours normal des choses reprendra le dessus sur la douce promiscuité de l'urgence qui nous a bercé pendant deux semaines».

Mais ce chaos calme se prolonge, la douleur ne vient pas. C'est celle des autres qui vient à Pietro. Patron, famille, amis, parents d'élèves (...) viennent s'épancher, tour à tour sur le siège passager de sa voiture. Une histoire fragile, parfois drôle qui met en exergue la singularité du deuil.
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un roman agréable à lire avec des phases très différentes et quelques fois étonnantes, avec des passages introspectifs intéressants.
Un peu inégal parfois, mais quand même un bon moment passé.
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Le jour où Pietro Paladini sauve une inconnue de la noyade, sa femme meurt. Sans le préméditer, dès lors, il passe ses journées en face de l'école de sa fille. Cela lui permet de se sentir proche d'elle, d'échapper à l'ambiance mortifère de son entreprise en proie à une fusion délicate et de réfléchir sur ses émotions, de ce choc et de la détresse qui ne semblent pas encore le submerger.

Je ne sais pas si c'est le style habituel de l'auteur, mais dans ce roman, il n'est pas rare que les phrases narratives prennent plus d'une page. En ce qui me concerne, en général j'aime beaucoup, je trouve que cela donne une dimension émouvante à la suite d'idées qui s'enchaînent… mais dans le livre parfois on perd un peu le fil et on se demande le rapport avec l'instant présent !
Les réflexions existentielles ou terre à terre de Pietro sont intéressantes, mais un peu lassantes au fil du roman.

D'ailleurs, on ne sait pas trop où l'histoire nous emmène et on se pose encore la question après la dernière page - je déteste me plonger dans une histoire et en sortir avec la sensation « tout ça... pour ça ».
Et en effet, si certaines idées sont pleines de justesse et certains passages assez touchants (surtout la première scène), globalement cela tirait un peu en longueur et je ne sais pas ce que je ressors de ce roman au final...
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