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Citations sur Le vent du nord (21)

Mais une autre conversation suivait son cours dans la voiture, une conversation singulière, sans paroles, sans gestes.
Cette conversation cessait, reprenait, cessait, reprenait: premiers balbutiements d'une timide adoration.
"Je ne savais pas.... - Moi non plus je ne savais pas, mais je vais.... - C'est moi qui vais.. - Je voudrais te dire bientôt... bientôt j'en serai capable... - Je souhaiterais rouler ainsi indéfiniment dans cet autocar... - Je te sens contre moi, je... - Regarde-moi, regarde-moi bien... - Mais c'est ce que je fais... -As-tu dit quelque chose?... - J'ai envie de te prendre dans mes bras... Mes mains tremblent du désir de te toucher... - Je voudrais que tu poses ta main sur moi et ne la retires pas... - Que dis-tu?... - Je pense que tu as des mains bienfaisantes... J'en suis sûre... J'aspire après tes caresses.... - Les autres t'observent... Je ne sais pas qui tu es ; il faut que je le sache... - Je me demande qui tu peux être, toi?... - Maintenant, c'est le moment.... - Ne renonce pas ; il faut aller de l'avant... de l'avant..."
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Entre les branches vertes, surgit la tête noire d'un chien: de sa gueule pendent les entrailles du taureau. Les babines retroussées, et les yeux qui brillent d'un éclat sinistre, font un spectacle, qui n'est pas de ce monde. Derniers restes de cet animal plein de feu...
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Le petit Trask tremble d'impatience. Il essaie de l'influencer par son désir: "Raconte donc l'histoire des baguettes!"
Sa pensée ne s'écarte pas d'elle un seul instant: "Les baguettes! les baguettes!" dit-il tout bas, et il ne cesse de répéter ces mots. En la voyant tournée vers le peuplier, il sent battre son coeur avec violence.
Il regarde les branches du peuplier: elles lui appartiennent, en somme à lui, Trask, car il y a en lui cette musique de flûte, et sur sa langue la saveur de l'écorce fraîche. Et puis il y a ces baguettes que l'on finit par fabriquer, et que l'on tient par la main pour jouer. Et, à présent, dans la tête du petit Trask les images se multiplient. Il voit des nappes d'eau transparentes, pleines de baguettes striées, tandis que des brebis blanches s'ébattent et boivent; après quoi leurs agneaux sont noirs. Le soleil pique; les ombres sont précieuses. Jacob le rusé fabrique quantité de baguettes, et les plus belles brebis blanches sautent droit dans l'eau et boivent celles ou plongent les baguettes, et tous les agneaux sont ou bien tachetés, ou bien noirs, de sorte qu'ils reviennent de droit à Jacob.
"Raconte!..." insiste le désir du petit Trask. On dirait qu'il s'agit de sa vie: "Je vous dirai ensuite ma leçon, mais raconte tout de suite!"
Le petit Trask ne se rend même pas compte de ses voisins; il ne voit pas leur agitation. Il ne voit pas davantage les inspecteurs. Il ne voit que la jeune fille apeurée, qui s'appuie contre la vitre, et dont le visage a une expression inquiète.
- Viens! dit une voix au fond de lui même. Viens!
Et la jeune fille s'émeut.
Le petit Trask est fort.
Elle se détourne de la fenêtre et du peuplier, et vient vers le petit Trask, comme en rêve. Il la voit venir, tandis qu'il l'appelle: "Viens! Viens!", tout bas, en lui-même.
Maintenant son visage ne rougit plus. Elle est pâle, et son front est couvert de sueur. Il y a une place à l'extrémité du banc, à côté de lui, et elle s'y assied, puis elle se tourne vers lui; il voit les gouttes de sueur sur son front.
"Les baguettes" murmure-t-il dans un souffle, à côté même de la jeune fille. C'est à elle qu'il parle.
Les mots qu'il dit sont des paroles magiques, et ils ont réellement un effet magique. Elle cède à l'impulsion de ces mots.
Que devine-elle tout à coup? A quoi se raccroche-t-elle? Elle se relève d'un bond. Tous les regards se fixent sur elle avec surprise; ils vont comprendre qu'après tout elle n'est pas si incapable que cela!
Elle s'avance devant la rangée des bancs. Son pas est libre, dégagé. En un clin d'oeil, elle a repris la maîtrise de ses nerfs. La joie l'emplit; la peur de tout à l'heure a disparu. Ce qu'elle croyait perdu ne l'est pas. Voici les petits! La voici, elle, comme auparavant!
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« Il est là, celui qui n’a pas de nom, et qu’elle a abandonné dans un pays profané et taciturne. Jamais personne n’a été aussi seul, aussi abandonné. Il vient d’arriver dans ce monde et il est couché dans la lumière du jour. […] Nul n’est jamais sorti aussi nu du sein de sa mère. » (p. 141)
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C’est dans le bois de bouleaux que réside le secret de la vie… C’est là que je veux établir ma demeure !
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La lourde cuve posée sur le fourneau bout si fort que toute la surface de l'eau n'est plus que bulles crépitantes. Les volutes de vapeur s'amassent sous le plafond.
Le père a fait un feu d'enfer, tant parce qu'il est rentré tout mouillé de son travail dans la forêt que pour faire chauffer l'eau du bain d'Anne et de Berit.
C'est le samedi soir.

[Tarjei VESAAS, "Le Vent du Nord", nouvelles -- "Samedi soir" [incipit], Gyldendal Norsk Forlag, 1952 -- traduit du nynorsk au français par Mme Metzger, La Table Ronde, 1954, page 101]
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Si tu trouves le travail trop pénible, il vaut mieux le dire tout de suite.
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Inutile de vouloir trop en faire le premier jour.
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Ne suis-je pas un homme ?
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Caresse-moi ! Caresse-moi !… Il faut que nous en sachions plus l’un sur l’autre.
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