Dans cette une réécriture du conte du joueur de flûte d'Hamelin, nous rencontrons Mirella, une jeune orpheline qui survit dans la rue en portant de l'eau aux habitants. Jusqu'au jour où les rats vont commencer à arriver en ville, apportant la Peste avec eux…
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Avant toute chose, je pense qu'il est important de préciser que l'écriture est très particulière dans ce roman. Puisque l'histoire se déroule dans un contexte médiéval, l'autrice a fait le choix audacieux d'utiliser un parler d'époque (ou en tout cas qui s'en rapproche), avec du vocabulaire et des tournures de phrases qui peuvent décontenancer. Si c'est une très bonne idée en terme d'immersion dans l'univers, force est de constater que ça complique aussi la prise en main du texte. Ça cesse d'être gênant après un petit temps d'adaptation mais je pense que ça peut quand même décourager certains lecteurs, notamment les ados à qui ce texte est destiné.
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Au niveau de l'histoire en elle-même, j'ai été assez surpris dans la première moitié du roman. Bien qu'il se passe quand même des choses, j'avais beaucoup de mal à voir où on allait, sûrement parce que j'attendais un peu trop de retrouver certains éléments du conte original. le moins qu'on puisse dire, c'est que
Flore Vesco s'éloigne beaucoup de l'histoire d'origine (et c'est très bien, je déteste les réécritures de conte qui sont du copier coller) mais c'est vrai que j'étais quand même un peu perdu dans toutes ces histoires d'eau courante et de lépreux qui me paraissaient hors sujet (spoiler : ce n'était pas du tout hors sujet en fait).
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J'ai été beaucoup plus emballé par la seconde partie que j'ai trouvé plutôt originale et efficace. On comprend enfin les liens avec le conte de base, tout en découvrant le talent de l'autrice pour partir dans des directions inattendues. La fin m'a d'ailleurs beaucoup plu, je pense surtout par son côté moralement gris.
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Malheureusement, cette seconde partie n'a pas suffi pour que je passe l'excellent moment que j'attendais, même si je pense que j'en attendais sûrement trop après mon coup de coeur pour
D'or et d'oreillers. de plus, certains thèmes abordés ne m'ont pas tellement plu, pour des raisons purement subjectives pour le coup, comme le fanatisme religieux ou la menace omniprésente d'agression sexuelle qui n'était pas toujours, d'après moi, justifiée dans le récit. Ces thèmes sont cependant assez cohérents dans un contexte médiéval donc je ne peux pas vraiment les reprocher au roman.
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Alors bon, dit comme ça je ne vends pas super bien le roman mais je tiens quand même à dire que ce n'est pas du tout un mauvais roman. J'ai principalement été gêné par des choses on ne peut plus subjectives et il ne faut donc pas prendre mon avis pour argent comptant. À côté de tout ce que j'ai pu dire, la plume de l'autrice reste très efficace, drôle et presqu'insolente par moment, ce que j'aime beaucoup personnellement.