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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le fabuleux destin de Mirella

"L‘estrange malaventure de Mirella" est une réécriture d'un conte des frères Grimm, « Le joueur de flûte de Hamelin ».
Dans ce conte, les rats envahissent la ville de Hamelin (Hameln, au nord de l'Allemagne) et répandent la peste. En échange de la promesse d'une forte somme d'argent, un mystérieux joueur de flûte envoûte les rats grâce à sa musique, les entraîne hors de la ville et provoque leur noyade dans une rivière tumultueuse à proximité.
Mais, l'argent ne lui ayant pas été remis, le joueur se venge en emmenant tous les enfants de Hamelin qui disparaissent à tout jamais.
Dans le roman de Flore Vesco, s'il y a bien un joueur de flûte, celui-ci joue un rôle secondaire et il n'a pas les pouvoirs magiques que lui prête le conte.
C'est, comme l'indique le titre du roman, une certaine Mirella qui en est le personnage principal : Mirella est une jeune fille de quinze ans aux origines mystérieuses qui, après avoir été élevée dans un orphelinat, survit avec difficulté en tant que porteuse d'eau, obligée de masquer sa féminité pour échapper à la concupiscence masculine.
Les rats prolifèrent dans la ville, deviennent de plus en plus agressifs et la peste se répand. C'est alors que Mirella se découvre d'étonnants pouvoirs ; elle va apprendre ses origines, puis devoir surmonter ses peurs pour venir à bout des rats et affronter l'émissaire de la Mort, dont elle est la seule habitante de Hamelin à percevoir l'existence...
Flore Vesco a mis en scène des personnages pittoresques (dont certains sont parfaitement odieux, notamment l'ignoble bourgmestre !) et elle écrit un récit alerte qui ne manque pas d'humour.
Ajoutons pour terminer que l'auteure a donné une petite teinte médiévale à la langue qu'elle a employée en usant d'un certain nombre de termes d'ancien français, ce qui contribue de manière non négligeable au plaisir de la lecture de son récit.

P.-S. : merci à Lucine de m'avoir incité à lire ce très bon roman !


Challenge multi-auteures SFFF 2020
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Connaissez-vous la Légende du joueur de flûte d'Hamelin, désignée sous le nom de Rattenfänger (l'attrapeur de rats) qui se déroule sous le règne de Rodolphe de Habsbourg en l'An 1284.

En voici la véritable histoire racontée avec un parlez comme au temps jadis. Cela fait médiéval !

La peste va envahir Hamelin, et celle-ci ne va pas tarder à sombrer sous l'afflux des rats.

Ce sera sans compter sur un étranger de passage, Gastun, beau parleur, mais mâlin ; la magnifique Mirella, courageuse, débrouillarde, aventureuse et bourrée de talent.

La noirceur de Peest- l'homme en noir, la mort - qui traînera par les rues la peur mais aussi son indéniable charme envoûtant.

Une flûte aux sons mélodieux et magique entraînera tous les "pesteux" dans une giguedouille incontrôlable. Une vraie danse macabre.

Mais ce serait malséant de vous conter en détail cette belle histoire.

ALLEZ TOUS -- Ribaud ! Niquedouille ! Maroufle ! Espèce de Coquefredouille ! Fieffé Coquebert ! Bougre de Godinette!
(J'adore ces mots, mais en ce temps là c'étaient des insultes, en l'occurrence gentilles que je vous adresse )
vous promener à travers les pages de ce livre, et découvrir cette fabuleuse légende revisitée de bien belle façon.

Agréable lecture jeunesse et "méfiez vous des contes. Qui sait , derrière ces badines historiettes, quelles terribles vérités sont cachées ?".


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Le Moyen-âge est une période de l'Histoire que peu de gens apprécient, enfin je parle pour moi et mon entourage… et bien Flore Vesco a réussi à capter mon attention en quelques phrases seulement. D'abord par la langue – un savant mélange de vieux français, de mots et tournures affabulés -, savoureuse et joueuse à souhait, on plonge instantanément et profondément dans le Hamelin du 13 ème siècle, gris et sale, ne fleurant pas toujours bon, où la triste misère côtoie l'opulente bourgeoisie, où les enfants livrés à eux-mêmes travaillent pour survivre, où l'on chasse les sorcières et les lépreux… Puis par l'histoire du célèbre Joueur de flûte de Hamelin, complètement réinventée qui, sous la plume de l'auteure prend de la couleur, de l'épaisseur, du rythme, de la fougue, des sensations, des turbulences… Un souffle différent venant particulièrement de la belle et charismatique Mirella, quinze ans, orpheline, porteuse d'eau. L'empathie est immédiate. Car Flore Vesco esquisse une jeune fille d'une grande modernité. D'ailleurs la résonance avec l'époque actuelle est flagrante tout au long du roman. Ainsi, comme dans le conte, les rats envahiront la ville, la peste sera dévastatrice, un joueur de flûte arrivera, mais la suite sera toute autre… La mort personnifiée fera une entrée fracassante contrée par la flamboyante téméraire et bienveillante Mirella.

Un roman truculent et étourdissant, une galerie de personnages haute en couleur, une bonne dose d'ironie, beaucoup d'intelligence et de pertinence, un style épique, et une héroïne – magicienne – inoubliable!


Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Flore Vesco nous livre sa version officieuse de la légende du joueur de flûte de Hamelin. Et quelle version! Je dois souligner dans un premier temps la qualité de l'écriture avec l'emploi de termes de vieux "françois". Pas de panique, c'est très agréable à lire, tout à fait compréhensible, un tout petit lexique est imprimé en fin de roman mais je n'ai quasiment jamais eu besoin de regarder, l'ensemble se comprend très bien dans le contexte. J'aime ce style en général, normal que j'ai bien accroché. Nous découvrons par ce récit, le bourg de Hamelin au moyen-âge: l'auteur nous donne à réfléchir sur bien des sujets de l'époque et on se dit qu'il ne faisait pas forcément bon vivre en ce temps-là et être une femme. Elle évoque notamment la condition de la femme, l'hygiène de vie, les épidémies, la chasse aux sorcières, la recherche inévitable d'un coupable aux maux de la société. Mirella, une jeune-fille courageuse de 15 ans à la chevelure rousse flamboyante, est notre personnage principal et par ailleurs porteuse d'eau. Nous allons découvrir une histoire magnifiquement imaginée, chaque mot, chaque phrase nous transporte aux côtés de la mignotte donzelle qui nous est fort sympathique à nous lecteurs. Flore Vesco prend la liberté d'ajouter une pointe de fantastique dans tout ce décors ce qui, ma foi, n'en rend la lecture que plus pétillante.
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Je découvre assez tard ce livre et l'autrice; aussi je me dispenserai de rappeler le conte de Grimm et la façon dont l'autrice s'en empare pour le transformer. La véritable héroïne est ici une jeune fille à la chevelure flamboyante (c'est fou ce que les rousses inondent la littérature contemporaine, le contre-pied de l'époque pas si lointaine où elles étaient rejetées) qu'elle cache ainsi que ses formes qui attireraient des regards concupiscents. Pauvre mais joyeuse, la jeune porteuse d'eau aime chanter et danser mais aussi aider les autres. Elle est la seule à voir l'homme en noir, messager de la mort, peut-être à cause de son étrange naissance.
Elle va ,après bien des mésaventures, triompher des forces ennemies.
Une chose m'a agacée: le pseudo langage médiéval, teinté de vieux français; ça ne gêne la lecture qu'au début mais m'a paru très artificiel, en tant qu'adulte. J'ignore si cela gêne les grands ados.J'espère que l'humour (souvent noir) et le féminisme plairont. Les critiques sont toutes enthousiastes et les plus grands prix de littérature jeunesse reviennent à Flore Vesco
Qui sait depuis quand est réapparue la collection Médium+ aux éditions de l'Ecole des loisirs?
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Dans cette une réécriture du conte du joueur de flûte d'Hamelin, nous rencontrons Mirella, une jeune orpheline qui survit dans la rue en portant de l'eau aux habitants. Jusqu'au jour où les rats vont commencer à arriver en ville, apportant la Peste avec eux…

Avant toute chose, je pense qu'il est important de préciser que l'écriture est très particulière dans ce roman. Puisque l'histoire se déroule dans un contexte médiéval, l'autrice a fait le choix audacieux d'utiliser un parler d'époque (ou en tout cas qui s'en rapproche), avec du vocabulaire et des tournures de phrases qui peuvent décontenancer. Si c'est une très bonne idée en terme d'immersion dans l'univers, force est de constater que ça complique aussi la prise en main du texte. Ça cesse d'être gênant après un petit temps d'adaptation mais je pense que ça peut quand même décourager certains lecteurs, notamment les ados à qui ce texte est destiné.

Au niveau de l'histoire en elle-même, j'ai été assez surpris dans la première moitié du roman. Bien qu'il se passe quand même des choses, j'avais beaucoup de mal à voir où on allait, sûrement parce que j'attendais un peu trop de retrouver certains éléments du conte original. le moins qu'on puisse dire, c'est que Flore Vesco s'éloigne beaucoup de l'histoire d'origine (et c'est très bien, je déteste les réécritures de conte qui sont du copier coller) mais c'est vrai que j'étais quand même un peu perdu dans toutes ces histoires d'eau courante et de lépreux qui me paraissaient hors sujet (spoiler : ce n'était pas du tout hors sujet en fait).

J'ai été beaucoup plus emballé par la seconde partie que j'ai trouvé plutôt originale et efficace. On comprend enfin les liens avec le conte de base, tout en découvrant le talent de l'autrice pour partir dans des directions inattendues. La fin m'a d'ailleurs beaucoup plu, je pense surtout par son côté moralement gris.

Malheureusement, cette seconde partie n'a pas suffi pour que je passe l'excellent moment que j'attendais, même si je pense que j'en attendais sûrement trop après mon coup de coeur pour D'or et d'oreillers. de plus, certains thèmes abordés ne m'ont pas tellement plu, pour des raisons purement subjectives pour le coup, comme le fanatisme religieux ou la menace omniprésente d'agression sexuelle qui n'était pas toujours, d'après moi, justifiée dans le récit. Ces thèmes sont cependant assez cohérents dans un contexte médiéval donc je ne peux pas vraiment les reprocher au roman.

Alors bon, dit comme ça je ne vends pas super bien le roman mais je tiens quand même à dire que ce n'est pas du tout un mauvais roman. J'ai principalement été gêné par des choses on ne peut plus subjectives et il ne faut donc pas prendre mon avis pour argent comptant. À côté de tout ce que j'ai pu dire, la plume de l'autrice reste très efficace, drôle et presqu'insolente par moment, ce que j'aime beaucoup personnellement.
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C'est avec cette Estrange malaventure que je découvre – avec plaisir – l'univers décalé et original de Flore Vesco. Dire que l'aventure de la jeune Mirella est un ovni est un euphémisme : le style est aussi étonnant que l'histoire. Attention, estrange livre que voilà !


Bon, avant toute chose, deux ou trois mises au point.

Contrairement à ce que j'ai pu voir passer dans certains retours de lecteurs et lectrices, Flore Vesco n'écrit pas ici en ancien français. Si si, je vous assure. Si c'était le cas, je vous promets, vous n'y comprendriez goutte. On peut à la limite rapprocher le langage utilisé par Flore Vesco d'un texte tel que Gargantua de Rabelais. Mais on est alors plutôt au XVIe siècle, plus au Moyen Age.
Dans le même ordre d'idée, le texte laisse parfois apercevoir l'image de la jeune fille rousse dont tout le monde se méfie avec la perspective des bûchers de sorcières… Or, là aussi c'est un cliché qu'on attribue à tort au Moyen Age puisque les procès et la chasse aux sorcières ont surtout eu lieu à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle… Je rappelle tout de même que, grossièrement, le Moyen Age s'étale du Ve au XVe siècle. Dix siècles c'est déjà pas mal, on ne va pas lui ajouter quelques centaines d'années en plus.
Et enfin, et c'est une supplication aux blogueurs du monde entier – francophones du moins – : évitez d'utiliser le terme “moyenâgeux” à moins que vous ayez explicitement envie d'ajouter une connotation négative à votre discours ! Si vous voulez être plus neutre, c'est “médiéval”. Merci bien.

Maintenant que tout ça est dit et n'enlève rien aux qualités d'écriture et de conteuse de Flore Vesco, je peux l'annoncer : j'ai aimé cette malaventure fort originale et plaisante !
Parce que si on met de côté les petits clichés médiévaux, l'ambiance est franchement bien croquée : le petit bourg de Hamelin, ses échoppes, son bourgmestre corrompu, ses orphelins va-nu-pieds, ses rats, son joueur de flûte… son insécurité latente, sa misère et la menace quotidienne de la faim et des maladies. Bon, encore une fois, c'est limiter le Moyen Age à ses aspects les plus sombres et les moins reluisants… mais il faut avouer que c'est efficace, ça plante bien son décor.

Et dans celui-ci, au milieu des orphelins qui se tuent chaque jour à la tache, évolue une jeune adolescente débrouillarde et courageuse, notre héroïne : Mirella. Une gamine pas comme les autres. Déjà, parce que, comme je vous le disais, elle a de longues boucles rousses qu'elle tente tant bien que mal de cacher et surtout, parce qu'elle semble douée de capacités que tous les autres n'ont pas. du genre un peu surnaturelles.
Disons qu'elle voit quelque chose de bien particulier et c'est ce don qui va lui permettre de tirer son épingle du jeu alors que l'épidémie de peste s'abat sur le village. Parce qu'une invasion de rats ce n'est pas suffisant, il faut surtout qu'ils amènent avec eux la maladie et la mort.

Réécrire le Joueur de flûte de Hamelin en lui ajoutant une petite peste (la maladie, pas l'héroïne… quoi que…) bien efficace c'est déjà plutôt intéressant dans la littérature jeunesse mais ça l'est encore plus quand on se rend compte que Flore Vesco n'hésite pas à insérer quelques détails franchement sombres à son histoire : ainsi, Mirella nous dit plusieurs fois, plus ou moins à demi-mots, qu'elle a déjà dû subir les assauts de plusieurs hommes depuis que son corps s'est transformé (pour devenir celui d'une jeune femme), la peste emporte des parents laissant derrière eux des enfants orphelins et affamés peut-être eux aussi bientôt victimes de la terrible maladie, le petit protégé de notre héroïne se blesse méchamment et c'est pas joli-joli… bref, il y a du détail glauque, triste, dur… l'autrice ne nous épargne rien.

Oui, mais elle le fait… avec humour. Noir certes, mais avec humour tout de même. Et dans un parler désuet, à « tendance médiévale ». L'association des scènes les plus terribles racontées avec force cynisme, c'est assez délicieux. Un peu comme les Soeurs Carmines d'Ariel Holzl, par exemple.
Flore Vesco y ajoute quelques remarques et réflexions bien senties sur le charlatanisme de certains chirurgiens-bouchers d'alors, la misogynie de l'Eglise et de ses représentants… là encore, c'est plutôt osé dans un titre jeunesse mais si bien amené !
Il faut en revanche se laisser emporter par l'histoire, par le rythme et surtout par la musicalité du style. Les premières pages ne sont pas forcément évidentes à parcourir et à digérer. Au début, il m'a fallu relire plusieurs fois certaines phrases pour être sûre de comprendre mais le vocabulaire un peu vieilli et la syntaxe chantante s'adoptent vite et c'est un plaisir étonnant.

Qui aurait cru qu'une histoire d'invasion de rats et de peste dans un petit patelin médiéval m'aurait autant fait sourire… C'est une réécriture intelligente, modernisée et cyniquement bien écrite ! Je ne sais pas quel effet ce texte surprenant a sur un lectorat adolescent mais il est clair qu'il ne laisse pas les adultes indifférents !
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Ayant lu de nombreux avis enthousiastes (et profitant de la réouverture des bibliothèques de ma ville !), j'ai décidé de partir à la découverte de Flore Vesco avec cette "Estrange malaventure de Mirella".
Cette auteure propose une réécriture très moderne du "Joueur de flûte de Hamelin". J'ai beaucoup aimé le mélange du ton (très incisif et plein d'humour) et les termes moyenâgeux employés. Leur utilisation et les petits détails parsemés dans le texte nous plonge vraiment dans l'époque sans que le procédé ne soit excessif. La jeune héroïne de 15 ans fait d'ailleurs face à des situations tout à fait crédibles et non édulcorées.

L'histoire est très bien construite, on voit que l'auteure a réfléchi son texte dans les moindres détails. Et je dois avouer que cette histoire sur fond de peste raisonne étrangement en cette fin de confinement.
Mon seul (petit) bémol concerne la fin que j'ai trouvé un peu expédiée. Mais c'est vraiment une belle découverte et je vais m'empresser de lire d'autres oeuvres de Flore Vesco !
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Je pensais découvrir Flore Vesco avec ce livre, mais il s'avère que je l'ai déjà lue, dans le recueil de nouvelles Elle est le vent furieux de chez Flammarion auquel elle a participé. Cela dit, nous sommes ici dans tout autre chose… En effet, vous pensiez tout savoir sur le conte du joueur de flûte, celui qui fait fuir les rats et enlève les enfants d'Hamelin ? Flore Vesco nous prouve ici que non et qu'une autre version est possible. La version de Flore Vesco met en scène une jeune fille, Mirella, orpheline et porteuse d'eau. Mirella sait depuis toujours se faire discrète dans cette bourgade du Moyen-âge qui aurait tôt fait de la brûler vive, comme une sorcière, tant ses cheveux sont d'un rouge flamboyant et ses dons de chanteuse remarquables. Si en plus, ils savaient, alors que la peste ravage la population, qu'elle a l'attention de cet homme noir qui arpente la ville et murmure un souffle mortel à l'oreille des habitants… Cette collection poche de l'école des loisirs reprend des titres de la collection Médium, destinés aux plus de douze ans. En général, ces titres d'une grande qualité (et maturité) me correspondent plus. J'ai particulièrement aimé plonger dans ce moyen-âge là, violent et lointain, la façon très intelligente de Flore Vesco de remanier ce conte, dont la fin m'a toujours laissée jusque là sur ma faim. Son style mélange savamment quelques termes anciens et des chansons, sans perdre pour autant le lecteur, qui s'émerveille au contraire de cette plongée dans un temps ancien qui semble tout à coup accessible. Je ne suis pas très étonnée de tous les prix que ce récit a reçu lors de sa sortie en grand format, notamment le Prix vendredi en 2019 et le Prix Sorcières en 2020. J'aurais véritablement adoré lire ce type de romans lorsque j'étais adolescente. Mirella est une héroïne courageuse, lucide et déterminée à laquelle on ne peut qu'avoir envie de ressembler. Je ressors de cette lecture, très enthousiaste, et je vais m'empresser d'ouvrir son nouveau roman, D'or et d'oreillers qui vient de sortir en grand format.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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C'est avec moult malice que Flore Vesco revisite le célèbre conte des frères Grimm, le joueur de flûte de Hamelin (rappelé en prologue). Pour mieux nous plonger dans cette trouble période, elle utilise une langue de style médiéval, avec un vocabulaire et des tournures à base d'ancien français. le premier chapitre reconstitue parfaitement le quotidien de l'époque, entre famine, crasse, "rudes hivers", maladies (oh le pauvre sort des lépreux...) et autres "diableries/sorceries". C'est dans un monde bien cruel que s'efforce de survivre la jeune Mirella, orpheline porteuse d'eau cachant sous ses guenilles sa flamboyante chevelure et son corps de jouvencelle.

L'histoire est truffée de personnages truculents (le sanglant chirurgien-barbier, le cupide et peureux bourgmestre, le triste fossoyeur, l'irascible aubergiste Lottchen), ne manque pas d'humour (noir) et l'on sent que l'auteure s'est amusée à l'écrire. Cependant l'écriture, originale, finit par lasser et surtout, l'action est un peu trop lente à mon goût. Si l'invasion des rats porteurs de peste est saisissante, il faut attendre la moitié du livre pour voir apparaître le joueur de flûte (Gastun). Mais c'est le mystérieux "homme en noir" qui apportera véritablement de l'intérêt à l'intrigue.

Celle-ci bascule alors en mode fantastique, avec des éléments surnaturels apportant un peu de magie dans cet univers bien glauque. Mirella a un don pour composer des chansons envoûtantes, rendant les situations pénibles plus faciles à supporter. A partir du moment où est révélé le secret de sa naissance, tout s'accélère pour celle que les habitants considèrent comme un suppôt du Diable, une sorcière bonne pour le bûcher. Pour autant, hors de question pour cette héroïne au fort caractère de se laisser faire! Fédérant autour d'elle les laissés-pour-compte, elle saura gagner une précieuse liberté.
Lien : https://www.takalirsa.fr/l-e..
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