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Malbrough s'en va-t-en guerre
Mironton, mironton, mirontaine
Malbrough s'en va-t-en guerre
Ne sait quand reviendra.
(...)

Vingt couplets sur les exploits guerriers du duc de Marlborough. Ainsi en va-t-il dans ce livre, des exploits de Clive, jeune américain de dix-neuf ans rêvant d'avenir, d'amour et d'université.
Clive le gentil orphelin de père, l'élève méritant, le “frérot” des puissants, l'amoureux comblé, mais surtout Clive le poisseux qui, trop confiant, confie son sort à des gens qui ne le méritent pas et se retrouve au Vietnam où il pleut du Napalm. Clive le poisseux qui ne reviendra pas, l'auteur n'en fait pas mystère dès le début du livre.

Je sens bien tout le coeur et toute l'humanité que l'auteur a mis dans ce livre et voilà bien tout le problème pour moi. Je ne doute pas de la sincérité de Bruno Veyrès et de la forte impression qu'à laissé le destin tragique de Clive sur le lycéen qu'il était quand il a croisé l'image du jeune homme à jamais figée sur papier glacé. J'ai ressenti toute l'empathie qu'il a mis à nous retracer l'implacable chemin de ce jeune homme qui ne méritait certainement pas qu'on lui vole sa vie d'une impitoyable manière.

L'écriture de Bruno Veyrès est irréprochable, il possède un “certain style” ou un “style certain” de conteur. Hélas, il m'a manqué ce petit grain de sel, cette petite note d'épice qui font d'un livre une oeuvre unique. Je n'ai pas réussi à “aimer” les personnages. Ils sont trop lisses, trop gentils, trop brillants, trop parfaits : la moindre mauvaise pensée ou action est automatiquement suivie d'une sévère autocritique et même les moins gentils des gentils sont rongés par le remord et la culpabilité de “tout ce qu'ils n'ont pas fait”. La nature humaine me semble hélas plus partagée et bien plus complexe.

Tout partait tellement bien, une belle écriture, une histoire intéressante et puis j'ai lentement mais sûrement glissé vers l'ennui au point de souhaiter que Clive passe ad patres un peu plus rapidement, ce qui n'était certainement pas le but de ce roman. Cela reste cependant une jolie lecture mais elle ne me laissera pas un souvenir impérissable.

-------- Merci à Babelio et aux Éditions du Toucan ----------
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Je remercie chaleureusement les éditions du Toucan ainsi que Babelio pour cette lecture et leur confiance.

Il y a des livres que l'on a envie de défendre parce qu'ils nous ont procurés une expérience de lecture incomparable, parce qu'ils nous ont fait vivre des émotions à nulles autres pareilles : « Tout ce que nous n'avons pas fait » de l'écrivain (et médecin) Bruno Veyrès fait partie de ceux là. le titre est révélateur, il est beau tout comme cette couverture représentant un moment de complicité entre deux jeunes amoureux. C'est en effet, un roman bouleversant sur le poids de la culpabilité, sur le fil ténu de la vie, sur le poids du destin, sur le deuil impossible d'un être cher enfin. La guerre du Vietnam a été un profond traumatisme pour l'Amérique. Une partie de la jeunesse fût sacrifiée pour des idéaux, des objectifs qui n'ont pas suscité l'adhésion, loin s'en faut, de l'ensemble de la population américaine. A quoi bon mourir si loin de l'Amérique, à l'autre bout du monde ? Dans les campus, la jeunesse favorisé s'y opposait. Alors on envoyait les moins favorisés, « les bouseux » de la campagne, les Afro-américains, les paumés.. tous ceux que l'on estimait n'être bon qu'à être de la chair à canon. La guerre est une épreuve cruelle où l'on perd ses dernières illusions sur l'absurdité du sacrifice de ces jeunes hommes. L'insouciance présente avant le départ n'est bientôt plus qu'un lointain souvenir. Clive a 19 ans lorsqu'il est envoyé au Vietnam pour y vivre l'atroce réalité d'une déflagration qui, à la période où se déroule le récit, dans les années 1968-69, secouait toute l'Amérique entre partisans et opposants à cette guerre. Pourquoi partir là-bas ? et surtout qui était choisis parmi les appelés amenés à combattre au Vietnam ? Car là encore les inégalités sociales faisaient que les plus pauvres, ceux qui ne pouvaient aller à l'université et qui aussi, par conséquent ne bénéficiaient pas de soutiens pouvant leur éviter cette guerre, se retrouvaient là-bas à se faire tuer pour rien ou si peu. C'est un roman sur le poids du destin, sur la fatalité, celle qui nous révolte parce que nous n'avons pas d'emprise sur elle; celle qui nous fait battre le coeur pour ce tout jeune homme, Clive qui meurt à 20 ans, loin des siens, à un mois de la fin de son engagement au Vietnam. Avec une plume délicate et d'une sensibilité rare, Bruno Veyrès convoque les fantômes d'un pays où la tragédie de ce conflit n'est pas encore apaisée. Nous remontons le fil du temps pour connaître la vie de Clive, ses espoirs, ses doutes, son insouciance, tout ce qui fait que l'on ne devrait pas mourir loin des siens, à cet âge où tout est encore possible, où rien n'est encore figé. Revenons plus en détail sur l'histoire de ce roman. Il y a différents personnages qui tous ont connu Clive avant son départ au Vietnam. Clive perd son père dans l'incendie d'une scierie tenu par Tom Cork le père de celui qui deviendra son meilleur ami, son « frérot », Simon et la soeur de ce dernier, Rose qui sera l'unique amour de Clive, celle avec qui tout aurait été possible, des études, le mariage, les enfants, un lopin de terre, une maison.. Il y a aussi Susan la femme de Tom Cork qui sera la dernière à entendre le son de sa voix au téléphone. Tom Cork qui faisait partie du bureau de sélection des appelés et qui ne se pardonnera jamais d'avoir laissé partir Clive là-bas.. Bruno Veyrès excelle dans la description des petits rien qui forment les moments de joie de la vie du jeune Clive mais aussi ces doutes, ces craintes. le portrait psychologique des différents personnages de ce roman est très finement réalisé. On est ému, on sourit, on pleure enfin devant l'ineptie de ce conflit lointain qui dévore les jeunes conscrits, les appelés, les volontaires pour une guerre dont ils ignoraient le but véritable. La plume sublime de l'auteur fait de ce récit une réflexion sur le sens de la guerre, sur les inégalités sociales qui faisaient que l'on pouvait ou non éviter d'aller mourir là-bas. C'est cette injustice alliée à une description de l'absurdité de ces guerres, qui forment le coeur de ce récit bouleversant. Et puis il y a la mère de Clive, sa souffrance, sa peine incommensurable. Elle représente toutes ces mères qui ont perdus un fils au Vietnam. C'est lors d'un séjour chez son correspondant américain au tout début des années 1970, que Bruno Veyrès est présenté à la mère d'un jeune appelé mort au Vietnam. « Tout ce que nous n'avons pas fait » est un roman en forme d'hommage, d'une lucidité, d'une profondeur rare sur le destin brisé de ces jeunes hommes. Un grand roman à découvrir absolument.
Lien : https://thedude524.com/2020/..
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L'année 1968, en France est l'heure au bouleversement.
A Gallina, aux États-Unis, c'est la guerre du Vietnam qui fait irruption dans la petite communauté par l'incorporation de Clive Barns, jeune américain de milieu rural, 19 ans, terminant le lycée et devant rejoindre une université d'État.
De milieu défavorisé, il ne bénéficie pas des soutiens nécessaires pour échapper à la conscription qui va l'emmener à l'autre bout du monde pour une guerre dont il ne veut pas, qu'il n'imagine pas.
Sa vie n'est qu'une succession de faits, de décisions et de choix déjà faits avant sa naissance. Son milieu, son père mort dans un accident de travail transformé en négligence par la volonté de son patron.
Son ami Simon, fils de ce même patron sent déjà l'injustice dans la vie de son copain et le prend en très grande amitié et lui offre de partager son papa car il n'en n'a plus. Preuve d'une très grande amitié qui ne dérogera pas jusqu'au bout.
Livre tout en émotions et déchirures. Une vie simple, des choix compliqués pas bien gérés et tout bascule. On y parle aussi du fossé qui s'est installé à cette époque entre les soldats américains, les vétérans du Vietnam et la population bien-pensante américaine. La plupart de ces jeunes n'avaient rien demandé et pourtant ce sont retrouvés dans l'horreur.
Un livre à l'amour, l'amitié, la tendresse des parents perdus d'avoir perdu leurs enfants.
J'ai été très émue par cette narration, on sent le malaise contenu dans l'histoire de ce jeune homme qui du début n'avait pas les cartes en main et qui n'avait qu'une envie : vivre sa vie simplement comme les autres.
Très beau livre.
Merci à Babelio pour cette masse critique privilégiée.
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Je ne sais pas qui, chez Babelio, est en charge de la sélection des heureux gagnants des "masses critiques privilégiées", mais je lui tire mon chapeau ! Cette fois encore, il ou elle a eu le nez creux et quand j'ai découvert dans ma boite mail ce titre mystérieux et poétique, imprimé sur une jolie couverture, et quand j'ai appris que ce premier roman était l’œuvre d'un auteur niçois, j'ai su tout de suite que ça pouvait le faire !
La lecture du livre ne fut qu'une agréable confirmation : ça l'a fait !
Écriture plaisante, sujet passionnant (qui m'a rappelé l'excellent "vin de la colère divine" de Kenneth Cook), et angle d'attaque plutôt original, je n'allais pas bouder mon plaisir !

Dans les années 1970, le jeune Bruno Veyrès séjourne chez son correspondant américain à Gallina, petite bourgade du Nouveau-Mexique. Il y fait la connaissance de Lise Barns, la mère d'un jeune appelé, mort au Vietnam. "Sa chambre était dans l'état où il l'avait laissée quatre ans plus tôt, lorsqu'il avait reçu sa feuille de route. Il avait dix-neuf ans et venait de terminer le lycée. Son uniforme pendait, impeccable, dans une vitrine, la Purple Heart accrochée à son revers, au-dessus d'un drapeau américain soigneusement plié."
Une expérience bouleversante, un choc et le début d'une fascination teintée d'effroi pour ce conflit du bout du monde et pour ces "images tropicales d'une beauté démoniaque où des maisons s'embrasent et où les compresses se gorgent de sang et de boue". le début surtout d'une admiration sans borne pour les jeunes appelés (environ 30% des 2.100.000 militaires qui servirent au Vietnam, eux qui se sont laissés prendre leur vie, eux que l'on a sacrifié pour un lambeau de jungle et un carré de rizière, pour quelques îles perdues du Pacifique dont on ignorait jusqu'à l'existence avant qu'elles ne se couvrent de sang).

Cinquante ans plus tard, à l'heure d'écrire son roman, Bruno Veyrès est toujours profondément marqué par le courage de ces soldats et par le chaos dans lequel ils furent projetés contre leur volonté.
Toutes les recherches qu'il a mené sur la vie de Clive Barns l'ont conduit à écrire un livre émouvant, intéressant, fidèle à l'Amérique de cette époque troublée et largement consacré aux mois qui précèdent l'enrôlement de Clive, à son amour pour Rose et à l'amitié indéfectible qui le lie à son frère Simon. Camaraderie, insouciance, premiers émois, voilà que tout vole en éclat en ce funeste jour de septembre 1968, quand Clive est appelé sous les drapeaux.

Pourquoi lui, pourquoi pas Simon ? Etait-ce le destin, la fatalité ? Comment peut-on sciemment envoyer des garçons mourir aux antipodes quand la majeure partie des jeunes de leur âge restent au pays ? Y avait-il un recours, une autre issue ? Pourquoi Tom, le père de Rose et de Simon, notable de Gallina et membre émérite du Bureau de recrutement, n'a-t-il pas dit un mot pour s'opposer à l'incorporation de Clive ?
Lui comme d'autres regretteront amèrement leur passivité, et plus d'une fois leur exemple nous incite à réaliser que "pour la plupart des hommes, le malheur vient de ce qu'ils n'ont pas fait".

Une histoire difficile, donc, faite bien souvent de lâchetés, de remords et d'injustices, mais néanmoins lumineuse par moment, notamment dans les relations puissantes qui unissent Clive, Rose et Simon. Dommage peut-être que ces trois personnages m'aient semblé un peu lisses, sans aspérité ni part d'ombre... Quelques rugosités dans la vie sans accroc de ces jeunes Américains modèles n'auraient en rien amoindri le bel hommage que l'auteur a souhaité leur rendre.
Un texte à la fois fort et sobre, qui nous parle de courage et de jeunesse brisée, qui sur la fin remue les tripes et qui met en lumière toute l'absurdité d'une guerre inepte, menée par des gosses qui n'avaient rien demandé...

Un grand merci à Babelio et aux Éditions du Toucan ! (pensez donc à moi pour le prochain roman de Bruno Veyrès ! ;-)
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Tout ce que nous n'avons pas fait pour :
....éviter la guerre froide entre les US et l'URSS....pour éviter que les US prennent parti avec le Vietnam du Sud contre Hô-Chi-Minh et le Vietnam du Nord ?..pour éviter que ces jeunes américains partent se battre en vain !...pour qu'à Galina , le jeune Clive Barns puisse aller à l'université....
Récit de regrets, de remords, de culpabilité attachant , émouvant qui raconte avec un style brillant la malchance de ce " bouseux" qui avait déja perdu son père à cause d'un pseudo accident dans l'entreprise de Tom Cork, de ce garçon amoureux de Rose, ami de Simon : les enfants gâtés d'un riche notable !
Celui qui au moment du recrutement a refusé d'entrer dans la Garde Nationale ou de fuir à l'étranger pour échapper à son destin et revenir vite auprès de sa bien aimée ...celui qui a voulu accomplir son devoir de patriote, vivre auprès de vrais frères d'armes dans la jungle vietnamienne, avec ceux qui comme lui n'avaient pas eu la chance d'avoir des parents influents, pas celle d'aller étudier mais celle d'aller au combat servir de chair humaine dans une guerre lointaine et surtout celle d'aller périr avec 17 672 soldats au champ d'honneur !
Lise Barns, sa mère qui avait été veuve très jeune a attendu comme Clive que Tom Cork fasse un geste pour lui éviter le départ...elle a sanctuarisé la chambre de son fils pour le garder à ses cotés même après le pire....c'est elle qui a fait tout ce qu'elle pouvait et....qui s'accroche encore à ses souvenirs avec obstination et amour !
Alors, oui "pour la plupart des hommes, le malheur vient de ce qu'ils n'ont pas fait ", mais les regrets, les remords se " ramassent à la pelle et les souvenirs aussi ..." mais on ne peut pas réecrire le passé aussi douloureux soit il !
Tous mes remerciements à Babelio pour ce livre offert par la Masse Critique ainsi qu'aux éditions du Toucan.
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Alors qu'il séjournait aux États-Unis dans les 1970, Bruno Veyrès fait la rencontre de la mère d'un jeune appelé à combattre au Vietnam. Il découvre la chambre désertée de ce jeune, son uniforme pendu dans une vitrine et dès cet instant, se fascine pour la guerre qui se joue en Asie. Près de 40 ans plus tard, le terrible destin de ce jeune homme envoyé se battre le hante encore. S'inspirant des propos recueillis auprès des proches qu'il avait rencontré dans les années 70, il créait le personnage de Clive Barns, un adolescent de 18 ans, vivant dans un coin reculé de l'Idaho.

Clive vit seul avec sa mère, depuis le décès brutal de son père, survenu dans l'incendie d'une usine. Dès lors, monsieur Cork, le propriétaire de l'usine, également papa de Simon, un garçon du même âge que Clive, détruit par cette nouvelle, se présentera comme le père de substitution du jeune homme. Simon et Clive grandissent comme des frères et ce dernier ira même jusqu'à courtiser Rose, la soeur de Simon. Mais très vite, la réalité reprend ses droits : la guerre du Vietnam n'attend pas, l'Amérique doit envoyer de nombreux jeunes combattre l'avancée du communisme. Et Clive, mal né, issu d'une famille rurale, gaillard robuste et sportif, sera dépêché d'office pour servir son pays. Il partira dix-huit mois dans un bataillon d'infanterie combattre sur la ligne de front.

C'est une histoire poignante. Poignante parce que réaliste, poignante parce que vécue par des milliers de familles, des milliers de mères qui ont dû se séparer de leurs fils, des milliers de petites amies qui ont dû dire au revoir à l'être aimé, des milliers de frères, de proches, séparés par un continent et peu sûrs de pouvoir se revoir un jour. J'ai été très touchée par cette histoire, au point d'en verser quelques larmes. On se rend compte de l'atrocité de cette guerre, autant pour les soldats envoyés au front, qui doivent vivre dans la peur quotidienne de se faire tuer par un ennemi, que pour les familles et les proches restés au pays, qui, sans nouvelle, s'inquiètent constamment de recevoir une mauvaise nouvelle du front.

Mais derrière l'horreur décrites de ces scènes, se terrent quand même de beaux moments d'amour, d'amitié et d'entraide. La camaraderie qui relie Clive et Simon m'a touchée, tout autant que celle que Clive liera avec ses frères d'armes sur les lignes de front. Les émotions sont exacerbées, peur, colère, tristesse, amour… sont venus tour à tour me chercher, me toucher et bouleverser mon petit coeur tout mou.

Un roman historique qui nous rappelle les horreurs occasionnés par la guerre du Vietnam. Un récit déchirant qui met en scène le destin brisé d'un jeune homme envoyé en ligne de front. Bouleversant !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Lors de son séjour dans une famille aux Etats unis, un jeune étudiant français est logé dans la chambre du fils aîné, mort au Vietnam. Bouleversé par cette histoire, il entreprend de nous raconter le destin de ce jeune homme, Clive, et de ceux qui l'ont connu et aimé: sa mère, veuve très tôt, son beau-père et surtout la famille Cork.Tom Cork est le propriétaire de la scierie qui fait vivre la ville. Les destins des deux familles sont irrémédiablement liés puisque le père de Clive est mort dans l'incendie ayant eu lieu à la scierie. De plus, malgré le fait que Clive ne soit qu'un "bouseux", il devient très vite le meilleur ami de Simon, le fils Cork, puis l'amoureux de Rose, la soeur de Simon. Tom s'est toujours senti coupable de la mort du père de Clive, en dépit des conclusions favorables de l'enquête d'alors. Lorsque Clive est appelé sous les drapeaux, Tom voudrait le protéger mais ne le fait pas, pour de mauvaises raisons qu'il regrettera toute sa vie…
Quel magnifique roman ! Ce livre nous rappelle l'horreur que fut cette période et la tragédie de cette jeunesse sacrifiée. Mais il nous conte aussi une histoire humaine extrêmement émouvante: tout ce qui mène à ce drame inéluctable est décortiqué avec justesse et profondeur. J'ai beaucoup aimé l'écriture et la construction du récit. Merci Babelio, ce fut un grand moment de lecture, comme je les aime.
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rgosum 01 février 2020

Bruno Veyrès a écrit un beau livre, très fort émotionnellement, sur cette jeunesse sacrifiée sur l'autel d'un néo-colonialisme qui n'ose pas dire son nom, lors de la guerre du Vietnam.
C' est un premier roman, et il est plutôt réussi. L'auteur s'appuie sur sa propre expérience d'étudiant français venu séjourner aux États-Unis, dans l'Idaho, au coeur des Rocheuses. C'est là qu'il a pu reconstituer, grâce aux témoignages de ses proches, la trop courte vie de Clive, parti 4 ans plus tôt lors d'une embuscade, en pleine jungle nord-vietnamienne. Une mort qui a meurtri à jamais Rose, la petite fiancée, Simon, le frère de coeur de Clive, Lise, la mère déjà durement éprouvée par un autre deuil. Deux familles à jamais bouleversées...
C'est un récit à plusieurs voix, chacune contribue à dresser un portrait des principaux personnages, tous attachants. En premier lieu Simon, brillant étudiant, et Clive, celui que Simon appelle "frérot". le roman raconte aussi cette amitié indéfectible qui lie les deux garçons, issus de milieux pourtant opposés.
Il y a aussi Tom Cork, chef d'entreprise et notable de la ville, père de Simon et de Rose, qui ne se pardonnera jamais d'avoir été en partie responsable des malheurs qui se sont abattus sur Lise. "Tout ce que nous n'avons pas fait" ... c'est bien ce qui hantera Tom jusqu'à la fin de sa vie.
C'est aussi un roman qui dénonce l'injustice pour ceux qui sont issus de milieu modeste, des "bouseux" comme Clive, et qui seront désignés pour aller au combat, alors que les bien-nés, les chanceux comme Simon, resteront au pays pour y poursuivre leurs études.
Un livre émouvant, poignant même dans ses derniers chapitres, qui évoque une jeunesse jusque là insouciante, mais qui, confrontée à cette guerre lointaine et meurtrière, se révolte.
Merci aux Éditions du Toucan et à Masse Critique pour cette belle découverte, j'encourage de nombreux lecteurs à la partager
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Bruno Veyrès nous plonge dans les années 1970 aux États-Unis avec « Tout ce que nous n'avons pas fait ». L'existence de Clive est dévoilée par le narrateur, ce qui donne une touche originale et humaine à cette histoire. Les objets, la chambres et des documents personnels permettent de faire connaissance avec un jeune homme sensible qui n'a pas vraiment eu de chance dès les débuts de sa vie.

" La tunique de la malchance collait à la peau de Clive, cette poisse dont on ne se défait pas et qui invite les gens heureux à passer leur chemin. "

Le style impeccable rend les personnages très « vivants » pour le lecteur. Bruno Veyrès évite les dangers de la sensiblerie en accompagnant ce jeune Clive. La couverture témoigne de la nostalgie et l'émotion qui planent sur tout le roman.

Les passages sur la guerre du Vietnam rappellent les blessures de ce conflit encore à vif pour les Américains. L'auteur souligne aussi les inégalités sociales de l'époque. Clive est victime des contradictions d'une société en mutation. Mais à côté du contexte historique, des moments simples et intimes font passer les lecteurs dans une spirale de sensibilité.

" le Vietnam est le terrain où il doit accomplir son devoir, son tour of duty, pour être accepté. Les défavorisés de l'Amérique, ceux que McNamara ramasse dans les banlieues, sont conditionnés pour faire ce que la nation attend d'eux, c'est leur prix à payer pour être intégrés. "

Les protagonistes sont chamboulés entre le banal et l'extraordinaire. Leur caractère et leur évolution font avancer l'histoire jusqu'à l'issue que l'on sait tout de suite qu'elle va être fatale. Je déplore quand même l'idée d'un destin inéluctable qui se retrouve dans certains chapitres. Je reste malgré cela sur la bonne impression laissée par ma lecture.

Les thèmes abordés tels que la culpabilité, la fatalité et les remords s'entrechoquent afin de faire réfléchir sur le sens de la vie.
Un roman ambitieux et percutant dans lequel l'empathie est un atout méritant le détour.

« Tout ce que nous n'avons pas fait » est un récit poignant, très bon roman que je recommande et l'écriture est d'une qualité indéniable !

Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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Figure de la jeunesse sacrifiée au Vietnam, martyr d'une vie trop grande pour lui, le destin de Clive met en lumière les petites lâchetés de chacun, tout ce qui n'a pas été fait pour le sauver, lui épargner des mois de souffrance et un avenir sacrifié.
A travers une écriture fluide et vivante, Bruno Veyres nous offre un premier roman délicat aux personnages attachants. Des angoisses d'une mère qui attend le retour de son fils au front, à l'amour d'un frère adoptif plus chanceux qui n'a pas eu à combattre, en passant par les descriptions détaillées des conditions de vie au Vietnam, rien n'est épargné au lecteur qui avance aux côtés du jeune Clive. Il ressort de ce roman un sentiment d'amour partagé intense pour ce jeune garçon au coeur tendre auquel s'ajoute la terrible culpabilité des personnages et leurs regrets, vibrants et intenses. Un premier roman de qualité à l'écriture racée.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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