Le goût du temps dans la bouche

Lorsque j'ai été contactée pour livre ce livre dans le cadre de la "Masse Critique", j'ai accepté avec plaisir, attirée par la 4ème de couverture. Des secrets, une famille, de la rancune... très alléchant !

Malheureusement je suis passée totalement à côté de ce livre. J'ai été noyée par le nombre de personnages, qui est le frère, la soeur, le neveu ? et les diverses temporalités.

Je me suis ennuyée pendant 200 pages, jusqu'au moment où j'ai découvert le secret de Nico et la raison de son exil en Suède, qui suscite un peu d'intérêt mais cela ne dure pas... Pourtant l'intrigue et le fil rouge conducteur sont bons, et c'est ce qui m'a poussée à m'accrocher malgré tout : découvrir ce secret et l'identité de la personne dont on ignore le nom et qui livre ses pensées tout au long du livre.

Une histoire de secrets de famille, de déchirures et de retrouvailles, étalés sur quatre générations.

Je remercie les éditions Robert Laffont de m'avoir proposé cette lecture, dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée de Babelio. Malheureusement, je n'ai pas du tout accroché.

Pourtant tous les ingrédients y sont : les secrets, les petits gestes, les moments de rires et ceux de disputes, l'éloge des heures ordinaires, toutes ces infimes briques sans importance qui, mises les unes par dessus les autres, finissent par constituer ce que l'on appelle une vie.

Mais la mayonnaise ne prend pas.

L'auteure enfile les tranches de vie les unes après les autres, avec application, mais le résultat est une juxtaposition de scènes dont l'énumération finit par lasser. La faute peut-être au manque d'un fil rouge fort entre toutes ces scènes. Cela aurait pu être le secret caché par l'arrière-grand-mère, mais il n'apparaît qu'en filigrane trop léger. Et même quand il est révélé, on ne lui accorde que quelques pages. Dommage (les deux premières pages du livre, là, wouaouh, j'étais scotché !)…

Quant au deuxième fil rouge (le pourquoi de la brouille familiale), il est davantage présent, mais d'un intérêt plus limité.

Côté style, je l'ai trouvé monotone, sans « surprises », là aussi une succession de phrases entre virgules, à la structure souvent identique. Cela participe sans doute à la lassitude ressentie.

Souvent, j'ai eu l'impression de me retrouver dans un livre pour la jeunesse, avec des scènes ou des réflexions qui m'ont semblé écrites du point de vue d'un enfant ou d'un jeune adulte. Comme si l'auteure n'avait pas réussi à s'extraire de ses propres émotions pour prendre le recul nécessaire à l'écriture.

Qu'est-ce qui fait qu'avec les mêmes bons ingrédients, on n'arrive pas toujours à reproduire le même bon plat ? Vaste question.

Lien : https://marc-torres.fr