Je ne comprenais rien à ses humeurs changeantes, genre "je t'aime, je te quitte, j'en aime une autre, j'en aime dix autres, je te quitte mais c'est toi que j'aime, va t'en, reviens, non, finalement c'est moi qui pars".
[Journal de Gaël]
Il faudra que je lui parle. Une vraie conversation entre elle et moi.
Il faudra que je lui dise que ce n'est pas de sa faute à elle. On ne se mariera pas dans la chapelle au-dessus de la plage du Verger, on n'adoptera pas un enfant sur chaque continent comme j'avais promis... Il faudra que je lui dise quelle n'a rien à se reprocher, que c'est moi qui aurait dû assumer plus tôt ce que je suis. Tout simplement, sans essayer de rassurer tout le monde avec la parade des Amélie. Assumer ce que je suis, donc.
Un garçon qui aime les garçons.
Elle le mérite.
Mo.
Je commence à admettre (ça va mieux, ça va mieux, ça va mieux) que la vie peut s’écouler sans lui. Ça sera sûrement pas les grandes marées, niveau puissance émotionnelle, je serai loin des tempêtes, mais au moins, ça sera peut-être doux. Je me trouverai un copain qui ne change pas d'avis (et accessoirement d'amoureuse) tous les deux mois, un type solide et droit dans ses bottes de pluie.
Un amour calme. Un truc qui ne déborde pas.
Un genre de ruisseau, quoi.
Voilà les deux gros projets que j'ai pour l'année qui vient : trouver un ruisseau et finir d'oublier Gaël.