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Citations sur Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! Peti.. (20)

On l'a vu, la masculinisation de la langue a maille à partir avec cet élitisme, notamment pour ce qui concerne le lexique : des cohortes d'académiciens sont descendus dans l'arène pour interdire autrice, avocate, écrivaine, médecine, magistrate, ministre, présidente..., mais aucun n'a jamais contesté coiffeuse, crémière ou assistante... métiers bons pour les femmes. Celles qui occupent un poste de direction dans une université ou une administration sont-elles conscientes de ce biais de classe lorsqu'elles déclarent : "Ah non, moi, je suis directeur ! Directrice, ça fait directrice d'école ! " Ou bien " Ah non, moi je suis maître de conférences ! Maîtresse, ça fait maîtresse d'école !" Que leur ont donc fait les maîtresses et directrices d'école, à part leur permettre d'arriver où elles sont ? Ces métiers seraient-ils si méprisables ? Les femmes qui les exercent le seraient-elles ? Pourquoi soutenir le point de vue de gens qui n'ont toujours pas avalé ce qu'il fallut des siècles pour imposer : que les filles aussi soient instruites ? Que des femmes aussi puissent enseigner ?
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Les académiciens qui ont modifié le français, avant d'inaugurer la litanie des "Ne dites pas... mais dites...", n'avaient pas en ligne de mire le vulgum pecus. Ceux des temps modernes ne s'en soucient pas davantage, bien que ledit pecus ait fait irruption dans le paysage depuis longtemps. Plus la langue est compliquée, plus elle comporte d'illogismes, et plus il y a besoin d'experts - ou de pseudo-experts - pour observer les entrailles de la bête et prescrire ce qu'il convient de faire. Depuis quelques années, les sites prescrivant "le bon usage" se sont multipliés. La rubrique "Dire, ne pas dire" de l'Académie française n'est plus qu'une parmi d'autres. A cette particularité près qu'elle diffuse des usages archaïques, et qu'elle est - comme le site lui-même et le fameux dictionnaire que personne ne lit - entretenue aux frais des contribuables, par des fonctionnaires qui seraient plus utiles sur d'autres postes.
Les responsables de l'enseignement public, qui ont en charge l'instruction de millions d'enfants, gagneraient à reprendre le dossier en main. Est-il bien raisonnable de sacrifier le plus grand nombre des élèves sur l'autel du français châtié, pour que quelques centaine puissent un jour épater leurs contemporain.es avec un savoir de cuistres, et quelques dizaines espérer briller aux championnats du monde de l'orthographe ? Non seulement l'État devrait cesser de financer une institution qui se moque allègrement de ses lois (il en existe depuis 1986 sur la "féminisation des titres", et depuis 2000 sur "l'égal accès des femmes et des hommes" aux fonctions supérieures), mais il serait grand temps qu'il revienne sur les complications semées à loisir dans notre langue depuis quelques siècles. Autrement dit, il est temps que les choses se passent en France comme dans les autres pays de langues romanes, et qu'on y écoute les linguistes qui appellent depuis des décennies à ces réformes.
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la plupart des pays, y compris de langues romanes, ont adopté human, ou les mots fondés sur cette racine [pour que les droits de la déclaration universelle adoptée par les Nations Unies ne concernent pas que les hommes] : on dit derechos humanos en espagnol, diritti humani en italien, drets humans en catalan. Le Québec, lui, a préféré droits de la personne humaine. Il n'y aura bientôt plus que la France (et quelques-unes de ses anciennes colonies) pour conserver ce vocabulaire désuet et trompeur [droits de l'Homme].
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Quant à la formule "le masculin l'emporte sur le féminin", il est impératif de la mettre au plus tôt au ban de l'école. Inutile linguistiquement, cette règle est désastreuse socialement. Incrustée dans les têtes des enfants, non pas par des parents illettrés mais par l'école, lieu d'émancipation par le savoir, elle vient en quelque sorte justifier que les hommes dominent les femmes.
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En réalité, la langue n'est qu'un terrain de plus où s'est menée la guerre du savoir : non le savoir gratuit, celui qui enrichit intimement la personne, mais le savoir comme clé du pouvoir - le seul que connaisse la clergie.
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La langue française .../... n'est pas sexiste. En revanche, elle est genrée. Et elle ne connait que deux genres. p.129
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Est-il bien raisonnable de sacrifier le plus grand nombre des élèves sur l'autel du français châtié, pour que quelques centaines puissent un jour épater leurs contemporain-es avec un savoir de cuistres, et quelques dizaines espérer briller aux championnats du monde de l'orthographe? p113
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Plus la langue est compliquée, plus elle comporte d'illogismes, et plus il y a besoin d'experts-ou pseudo-experts-pour observer les entailles de la bête et prescrire ce qu'il convient de faire. p.112
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En réalité,la langue n'est qu'un terrain de plus où s'est menée la guerre du savoir: non le savoir gratuit, celui qui enrichit intimement la personne, mais le savoir comme clé du pouvoir-le seul que connaisse la clergie. p.102
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Sous l'ancien Régime, les femmes mariées conservaient généralement leur nom, ne prenant celui de leur mari que lorsque ce que ce dernier portait un titre prestigieux (et prenant alors jusqu'à celui-ci, comme la fictive Présidente de Tourvel ou la très réelle Présidente d'Arconville). De la même façon, les hommes de la noblesse prenaient le titre de leur épouse quand il était plus élevé que le leur (c'est ainsi que Louis de Gonzague devint Duc de Nevers, et Albert Gondi comte de Retz).
[...]
Au sortir de la Révolution, en revanche, en lien avec la batterie de lois, qui dès 1789, enregistre la modification du rapport de force entre les sexes en faveur des hommes, l'habitude se prend pour les femmes mariées d'abandonner leur nom et jusqu'à leur prénom: on dira désormais Mme Émile de Girardin, traduction mécanique de la dépendance absolue des épouses instaurées par le Code civil.
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