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Citations sur Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! Peti.. (20)

la violence symbolique imposée aux femmes au cours des siècles précédents est donc réutilisée contre de nouvelles générations de femmes – et leurs possibles alliés
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En réalité, la langue n’est qu’un terrain de plus où s’est menée la guerre du savoir : non le savoir gratuit, celui qui enrichit intimement la personne, mais le savoir comme clé du pouvoir – le seul que connaisse la clergie. Qu’on veuille bien réfléchir à cela, ne serait-ce qu’à cela : il pourrait y avoir des femmes magistrates, parlementaires, universitaires… depuis le XIIIe siècle. Il pourrait y avoir des ministres, des députées, depuis le XVIIIe siècle. Or elles ne sont parvenues à ces postes, à ces fonctions, qu’au XXe – et l’on est encore loin du compte. Aucun effort n’était à négliger. Aucun ne l’a été.
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Les grammairiens ne cessent de réemployer les phrases les plus aptes à traduire l’idéal social et politique qu’ils défendent
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Sauf exceptions bien sûr, on continuera d’employer des substantifs masculins pour parler de femmes, en croyant de plus en plus que « en France, c’est comme ça ». Quitte à infliger le même sort aux mots qui dépendent de ces substantifs (articles, pronoms, adjectifs, participes), et donc à occulter totalement le sexe de la personne dont on parle, ou à provoquer la surprise au bout de quelques lignes. Ou quitte à multiplier les fautes de français, en mettant dans la même phrase certains mots au masculin et certains au féminin (Madame la maire est sortie, le professeur est arrivée…).
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Quant à la formule "le masculin l'emporte sur le féminin", il est impératif de la mettre au plus tôt au ban de l'école. Inutile linguistiquement, cette règle est désastreuse socialement. Incrustée dans les têtes des enfants, non pas par des parents illettrés mais par l'école, lieu d'émancipation par le savoir, elle vient en quelque sorte justifier que les hommes dominent les femmes.
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Dans l'Encyclopédie (1753), l'article consacré à ce terme, signé de Diderot, commence par cette déclaration de guerre: "substantif masculin". Avant de se poursuivre par cette explication:
"On n'accorde ce titre aux femmes, aux jeunes enfants, aux serviteurs, que comme à des membres de la famille d'un citoyen proprement dit. Mais ils ne sont pas vraiment citoyens."
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la plupart des pays, y compris de langues romanes, ont adopté human, ou les mots fondés sur cette racine [pour que les droits de la déclaration universelle adoptée par les Nations Unies ne concernent pas que les hommes] : on dit derechos humanos en espagnol, diritti humani en italien, drets humans en catalan. Le Québec, lui, a préféré droits de la personne humaine. Il n'y aura bientôt plus que la France (et quelques-unes de ses anciennes colonies) pour conserver ce vocabulaire désuet et trompeur [droits de l'Homme].
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En réalité, la langue n'est qu'un terrain de plus où s'est menée la guerre du savoir : non le savoir gratuit, celui qui enrichit intimement la personne, mais le savoir comme clé du pouvoir - le seul que connaisse la clergie.
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Les accords victimes de la masculinisation de la langue française sont d'abord ceux qui concernent les adjectifs et participes passés se rapportant à plusieurs substantifs de genre et/ou de nombre différents. On a constaté plus haut que l'ancienne langue ne voyait là aucun problème, se contentant d'accorder le ou les mots en question (jusqu'au verbe conjugué) avec le dernier substantif exprimé.
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On l'a vu, la masculinisation de la langue a maille à partir avec cet élitisme, notamment pour ce qui concerne le lexique : des cohortes d'académiciens sont descendus dans l'arène pour interdire autrice, avocate, écrivaine, médecine, magistrate, ministre, présidente..., mais aucun n'a jamais contesté coiffeuse, crémière ou assistante... métiers bons pour les femmes. Celles qui occupent un poste de direction dans une université ou une administration sont-elles conscientes de ce biais de classe lorsqu'elles déclarent : "Ah non, moi, je suis directeur ! Directrice, ça fait directrice d'école ! " Ou bien " Ah non, moi je suis maître de conférences ! Maîtresse, ça fait maîtresse d'école !" Que leur ont donc fait les maîtresses et directrices d'école, à part leur permettre d'arriver où elles sont ? Ces métiers seraient-ils si méprisables ? Les femmes qui les exercent le seraient-elles ? Pourquoi soutenir le point de vue de gens qui n'ont toujours pas avalé ce qu'il fallut des siècles pour imposer : que les filles aussi soient instruites ? Que des femmes aussi puissent enseigner ?
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