Jours sans faim

C'est sous le pseudonyme de Lou Delvig que Delphine de Vigan signe son premier roman en 2001. Ce récit est d'inspiration autobiographique. Sous les traits de Laure, jeune fille anorexique de 19 ans, l'écrivaine raconte son long calvaire pour vaincre son anorexie.

Il est intéressant de voir comment ce premier roman s'emboite parfaitement avec le dernier : Rien ne s'oppose à la nuit. Ce premier livre explique en détail, les conséquences de ce qui est évoqué dans son dernier roman : les problèmes familiaux, une mère incapable de s'occuper de ses enfants, qui sont livrés à eux-mêmes et souffrent de carences affectives.

Quand Laure arrive à l'hôpital, elle est en phase terminale de la maladie. Son cas est extrêmement grave, son corps est squelettique. Laure raconte la rencontre avec son docteur qui va être déterminante pour mener son combat contre la maladie et reprendre la vingtaine de kilos qui lui manquent pour retrouver une silhouette normale. L'anorexie est une maladie complexe que l'on ne peut pas guérir avec des médicaments, Laure doit lutter en permanence pour ne pas se laisser gagner par ce besoin euphorique de contrôler son corps, de ne pas reprendre du poids. Une équipe médicale est là pour accompagner les malades. Laure a une relation privilégiée avec son docteur, qui a réussi à obtenir une bonne communication avec sa jeune patiente. Il va peu à peu lui faire comprendre que c'est elle qui dirige son destin, qui doit trouver la force de guérir pour reprendre une vie normale.
Avec ce roman, on vit la maladie de l'intérieur et on peut se rendre compte de toute la complexité de ce processus qui fait qu'un jour, notre vie ne tient plus qu'à un fil, que tout notre corps nous fait souffrir et que l'on a froid en permanence.
Pourquoi Laure refuse-t-elle de s'alimenter ? Pourquoi dans les chambres voisines, des malades comme elle se battent pour s'alimenter, ou au contraire pour moins manger ?
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On souffre pour le/les personnages...C'est tellement bien écrit !

Extrêmement poignant. Un manifeste de vie ce livre.

De la très haute littérature, j'adore tout de Mme de Vigan

Une pure merveille que je ne peux que conseiller

J'ai tellement aimé ce livre. Je pourrais sans doute le lire inlassablement et être toujours autant émerveillé par cette si belle histoire. Je recommande fortement cette lecture qui vaut le détour.

Un récit poétique, intime qui met en avant la lutte d'une jeune femme contre l'anorexie. Au fil des pages, on alterne histoire de vie et parcours hospitalier ; elle aborde ainsi le poids qu'elle porte sur ses maigres épaules. Les signes cliniques de l'anorexie sont bien repris et expliqués nous permettant de nous rendre compte de la souffrance ressentie et des difficultés liées à cette pathologie. On y retrouve la notion de contrôle, le rapport à la nourriture, les relations interpersonnelles, l'hyperactivité, le repli sur soi, la frilosité, l'horreur face à la prise de poids… Un récit court, sobre et poignant.

🌸 Résumé :
Laure a 19 ans, elle est anorexique. Hospitalisée au dernier stade de la maladie, elle comprend peu à peu pourquoi elle en est arrivée là et parvient à remonter aux causes de sa maladie. “Jours sans faim” raconte trois mois d'hôpital, trois mois pour rendre à la vie ce corps vidé, trois mois pour capituler, pour guérir. La guérison de Laure, c'est aussi l'histoire de sa rencontre avec le médecin qui la prend en charge, peut-être le seul qui soit capable d'entendre sa souffrance, cette part d'enfance à laquelle elle n'arrive pas à renoncer. Delphine de Vigan a écrit ce roman pour exorciser cette histoire en la réinventant.

🌸 Mon Avis : Un roman dur mais très touchant . Un récit poignant. Impossible de rester indifférent face à la plume de Delphine de Vigan. Jours de faim est ce genre de voyage dont on ressort changé(e). A travers le personnage de Laure, Delphine nous livre un témoignage poignant et ne se refuse rien. Elle raconte sa maladie, ses rencontres, sans filtre. Ce roman pourrait être considéré comme un journal intime où l'auteure se met totalement à nu. "jours sans faim" fait écho à "rien ne s'oppose à la nuit" qui raconte son enfance. Ici, on apprend comment elle a pu s'en sortir pendant son adolescence avec une famille telle que la sienne. Avec des mots simples, Delphine de Vigan nous touche en plein coeur. On découvre que l'anorexie est vraiment une maladie et non pas un simple choix de ne plus se nourrir comme on pourrait le penser
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Laure est une jeune femme avec une particularité : elle pèse seulement 36 kilos pour 1m75, avec toutes les conséquences que cela implique : le duvet sur la peau, la sensation de froid lancinante, la peau sur les os, l'hyperactivité, la dénutrition… Elle accepte d'être hospitalisée, car elle le sens bien, c'est une question de vie ou de mort. Elle a toujours voulu vivre, on pourrait même dire que derrière son anorexie, c'est cette faim de vie qu'elle tente de réprimer tant elle est puissante.

Delphine de Vigan décrit très bien dans son petit ouvrage la descente aux enfers puis les batailles menées à l'hôpital, pour reprendre du poids. Elle l'a connu, et c'est d'ailleurs d'elle qu'elle parle, à la troisième personne. La plume de l'écrivain est élégante, subtile et très fine. Elle nous plonge dans son univers, voyeurs un peu malgré nous. Des anorexiques disent même de son roman "C'est exactement cela". Cela ? le gavage par la sonde, l'isolement, les angoisses qui ont entraîné l'anorexie, la vie très réglementée de l'hôpital.

La particularité de ce roman à caractère autobiographique, c'est la description de la relation, unique, avec le thérapeute, qui a contribué à la guérison. L'autre marque de la plume de Delphine de Vigan est cette interprétation de l'anorexie comme addiction, ce qui est reconnu dans le milieu médical mais rare sous la plume des témoins ayant déjà écrit sur cette pathologie. La jouissance ressentie par le jeûne est bien plus forte que tout, elle est semblable à une drogue, alors qu'on est ici dans la restriction pure. Descriptions aussi de personnes hospitalisées en gastro entérologie, obèses, potomanes, ulcéreux, entre autres anorexiques.

Ce qui est encourageant dans ce livre, malgré sa dureté apparente, c'est le chemin de lumière envisagé : car oui, Laure parvient à remplir son objectif. Et si elle n'est pas guérie (si tant est qu'il fût possible de guérir de l'anorexie), son hospitalisation prend la forme d'un parcours initiatique, jonché d'obstacles, dont le dénouement est heureux.

Avec Rien ne s'oppose à la nuit, un des plus beaux livres de D. de Vigan, tellement touchant, une écriture subtile, émouvante, plein de profondeur. Un petit livre à ne pas rater, une écriture sublime