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Critique de Ortie27


Irène, Irène
L'amour est voleur les soirs de fête
Irène, Irène
Elle a pris son coeur, elle est partie avec”
Connaissez vous cette chanson de Souchon qui porte le même titre que le roman de Vilas ? 
Elle parle d'une fille, lassée, qui quitte un homme, classique.
Sa solitude s'appelle Irène.
Voilà le point commun avec l'héroïne de Manuel Vilas, la solitude, non ce n'est pas son Irène qui aurait quitté Marcelo, son mari.
"Marce, son amour, son grand amour, s'était mué en silence. le silence est la fin de la musique.
 Le silence est le cadavre de la musique.
 Elle voyait ses mains gratter, plongées dans le silence. 
Je ne comprends pas le silence, mais ce n'est qu'une carence passagère, une méconnaissance due à l'ignorance d'un esprit incomplet comme le mien, un manque d'adresse."
Son Irène à lui quitte Madrid et fait un voyage autour de la méditerranée.
Elle monologue et se remémore ou plutôt fait vivre une part d'elle, la part vivante, durant 300 pages. Des pages poétiques, des pages folles, des pages tendres. 
Dans sa tête, Cervantès, Fellini, de la voix de Leonard Cohen (Dance Me to the End of Love), et bien d'autres, sa fascination pour Virginia Woolf (Les vagues), “Ne pas s'éloigner de la mer qui immunise contre la douleur.”
A cinquante ans, Irène est veuve, Marce est décédé des suites d'un cancer nous dit-on. 
Une femme énigmatique, séduisante en rotation parcourant au volant de somptueuses voitures de luxe des nationales pour éviter les péages, pas par manque d'argent, Irène est fortunée, on pourrait dire qu'elle dilapide la fortune de son mari, si il l'avait gagné grace à son magasin Meubles pour tous. 
Voyager pour regarder les paysages, pour retrouver des chambres d'hôtel, humer, se nourrir aux tables de restaurants prestigieux, pour séduire hommes et femmes, faire l'amour pour que Marce apparaisse en flamme en haut d'un escalier.
Pour calmer son obsession du temps, omniprésente. Elle sait en un coup d'oeil quelles sont les valeurs des montres que portent les “corps” qui passent dans sa vie. L'aiguille des secondes et cette manière qu'elle a de couler dans la prochaine seconde, le cliquetis. 
Tout est poésie pour Irène et ses respirations et inspirations ne tourne autour que d'un seul poème :
Constance de l'amour au-delà de la mort De Quevedo :
“Voiler pourra mes yeux l'ombre dernière
Qu'un jour m'apportera le matin blanc
Et délier cette âme encore mienne
L'heure flatteuse au fil impatient…” 
L'obsession caractérise Irène, l'obsession de l'amour, de la survie de la beauté.
Son monde intérieur est fastueux, il lui cache avec vivacité la sombre forêt. Efface les drames avec qui depuis elle doit marchander pour vivre de sa liberté qui l'anime.
Irène vous la croiserez dans un hôtel de luxe, vous vous direz d'elle qu'elle est imbue d'elle-même, folle à lier et nymphomane.
Irène est bien plus folle encore qu'elle en a l'air, profonde et torturée percluse de liberté. 
Par quel prisme regardez-vous Irène ?

Je n'ai pas lu Ordesa et Algegria de l'auteur, j'ai bien envie maintenant.

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