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Citations sur La part des nuages (101)

Il en faut peu parfois pour se sentir libre. Il y a des instants, des éclats, qui vous sauvent en un quart de seconde de la putréfaction spontanée. Allumer un feu. Atteindre le sommet d'une colline. Libérer un cerf-volant. Les dernières minutes d'un marathon. Le fruit cueilli en haut de l'arbre. La première clope. Toucher la main de celle qui. Une fuite effrénée dans les rues. Sécher les cours. Tenir tête à un gros bras. Esquiver la police. Galoper. Atteindre en apnée l'autre bout de la piscine. Frauder. Résister. Arriver en haut de l'arbre. L'aube après une nuit blanche. Pisser dans un jardin. Appuyer sur l'accélérateur en laissant dans son dos les lumières de la ville. Danser avec une fille. Lever le poing dans une manifestation. Sauter du pont dans la rivière. Surprendre une bête sauvage. Explorer une maison abandonnée. Se perdre, drogué, dans la nuit. Marcher sur les mains. Aimer quelqu'un. Il en faut peu parfois pour se sentir libre.
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L'aube est rose comme une nuisette givrée. Elle pose une eau de parfum sur le petit dos rond des choses et les choses commencent à se déplier.
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Quand on s'intéresse un peu objectivement à la question, le champ des possibles donne le vertige. Des castors qui arrêtent des fleuves. L'eau qui peut fragmenter la roche. Gandhi qui libère un continent sans prendre les armes. La transplantation d'un cœur humain. Ça, ç'a de la gueule. Mais pour ce qui est parfois d'atteindre le soir, ou le lendemain. Ou de trouver une raison de sourire. Ou un moyen de s'endormir un peu. Juste s'endormir un peu. Tranquillement. Paisiblement. Là, y a plus personne.
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Ce jour-là ne fut le jour de rien. Justement. Pourtant il n'était pas pire que les autres. Pas de changement notable. Pas d'évènement. Aucune surprise naissante. Aucun début. Aucune fin. Aucun rebondissement. Rien de flagrant, si ce n'était sa concordance avec hier et demain. Lui, ne s'est pas levé transformé en cafard. Personne ne venait de mourir. Il n'a pas décidé de changer quelque-chose. Ni de faire comme avant. Ni de regarder autrement. Ni de regarder autre chose. Il s'est levé avec le jour. Il a suivi l'ascension graduée de la lumière. Il a couru derrière. Il a fait ce qu'il avait à faire. Conservé ce qui pouvait être conservé. Protégé les siens. Fait les courses. Ravalé ses insultes. Mis un pied devant l'autre. Il a été un homme. Un peu pénible. Un peu bon. Il ne fut ni honteux ni fier. Fatigué. Comme chaque soir. A l'abri comme chaque soir. Plutôt content que les choses se passent normalement.
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Il y a des moments comme ça, parcimonieux et rares, où on a l'impression de parler la même langue que l'autre. Même s'il louche tellement il est défoncé et qu'il pue de la gueule. La même langue. L'ironie de la chose faisant que, la plupart du temps, tout pousse à ne jamais rencontrer cet interlocuteur privilégié. Et en particulier s'il s'agit de soi-même.
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- On m'appelle Robin, dit le bonhomme
- Moi, on ne m'appelle pas mais je m'appelle Joseph, répond Joseph.
Robin comme le voleur des bois ?
- Non, c'est pour faire court, mon prénom c'est Robinson.
- Chouette, encore un naufrage sourit Joseph.
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À part la Lune et son trou pâle il n’y a pas grand-chose à voir. Au fond d’une ville, dans la cuvette artificielle de ses gaz et de ses ampoules, les étoiles ne sont qu’un lointain souvenir. Ou une fausse promesse.
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Il pleut. La pluie, c’est confortable. Lorsqu’on est à l’abri, bien sûr. C’est comme une couverture. Entre soi et le monde. Entre soi et la lumière.
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C’est assez simple en fin de compte. D’oublier de vivre.
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Repousser ce moment où l’instant capitule. Pousser des pieds la nuit. S’étirer tranquillement et prendre de la place. Se donner de la place. Là. Ici et maintenant. Entre chien et loup. Au mitan de la défaite des rêves. Quel droit de pli on prend à attendre de vivre. Quelle drôle de manière de courir ainsi après la fatigue et de laisser demain prendre la place d’aujourd’hui. La peau du temps est comme la membrane élastique d’une bulle de savon. Elle ne s’éprouve vraiment qu’au moment où elle explose. Restent les reflets et la lumière emprisonnée à l’intérieur.
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