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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Merci à Babélio et à Jacques André éditeur pour l'envoi de « La chevelure blanche de l'avalanche » dans le cadre de l'opération masse critique.
Voila, ça c'était les bonnes nouvelles.

Avant de commencer, dites-moi à quoi vous pensez spontanément si on vous dit « avalanche » ?
Bah oui, j'aurais du y penser, l'indice était assez explicite. Ah, j'vous ai pas dit ? J'ai un problème avec la neige en général et encore plus quand elle se fait tête de gondole dans un titre de bouquin. Je me traine la malédiction du Yéti ou je sais pas quoi mais une fois encore bah… c'est raté.
Ca me désole de ne pas pouvoir dire que j'ai aimé ce recueil, de ne pas tenter d'éveiller l'intérêt d'un lecteur pour cet ouvrage. La poésie étant si délaissée voir méprisée, ce recueil ne mérite pas que je le malmène juste parce qu'il ne m'a pas touché, parce qu'il ne m'a pas parlé un langage que je connais. J'avoue avoir trop souvent trouvé au long des textes, que l'estampillage « Poésie » devenait parfois un label genre fourre tout et n'importe quoi, même si cette notion de poésie est plus que subjective. Certains textes dans leurs premiers mots ont des accents connus par mon ressenti et puis d'un coup ça part en cacahuète. Je décroche parce que je ne suis plus l'auteur ni dans sa pensée, ni dans quoi que ce soit qui pourrait nous relier le temps d'une lecture. Ca manque de fluidité pour moi, ça manque d'émotion, ça manque de rythme, de musique, de ruptures, ça manque de ce qui me fait vibrer en poésie. Il n'y a rien de grave, ce n'est juste pas à mon gout.
Contrairement à un recueil de Brautigan sur lequel je me suis un peu lâché récemment, « La chevelure de l'avalanche » n'a rien à voir avec ce que j'appelle une escroquerie, pour preuve, le genre de texte qu'on peut y trouver et qui est à mon gout :

« le cri n'a trouvé personne
Mais son écho a peigné
Pendant une poignée de secondes
La chevelure blanche
De l'avalanche ».

« Mademoiselle :
Si vous m'offrez
Le grain de beauté
Endormi
Entre vos seins
Je vous réciterai
(par coeur)
Toute la peau ».

Contrairement à d'autres comme celui-ci, beaucoup plus… je trouve pas mes mots…

« Tu vas t'acheter un kilogramme de sel
Même pas fin
Même pas bon marché

Du sel

Quand
Après un coin de rue
Apparaît une des créatures

De retour chez toi
Tu constates avoir acheté du sucre vanillé
Du poivre en grain
Ou des bananes

Et ta faim n'avait même plus besoin
D'un quelconque ingrédient

Non mais
Vous êtes fous

De sortir
Chercher du sel
En plein jour

Laissez tomber
Vous irez plutôt demain
Ou après demain
Il n'y a pas mort d'homme

Car de toute façon
Elles apparaîtront
Après le premier
Coin de rue

Et après
Il va vous falloir
Sortir la tristesse expirée du frigo
Et lui montrer
Où est

La poubelle ».

Voilà le genre de truc qui me laisse aussi songeur que devant la fameuse toile « point blanc sur fond blanc ». C'est le vide total.

Au milieu de tout ça il y a des textes qui allient les deux. Une manière de dire qu'il y en a pour tous les gouts dans ce recueil, même si le mien n'est représenté que très minoritairement.

Rencontre manquée donc, dommage mais pas grave.
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Je rédige cette note au fur et à mesure de ma lecture, ce qui me semble bien convenir à un recueil de poésie.

J'attends beaucoup de cette lecture d'un écrivain qui m'est inconnu chez un éditeur que j'apprécie et estime.

La présentation de l'auteur et du traducteur est déjà chargée de poésie.
Le livre est soigné.
Je reprends à mon compte les mots de l'éditeur Jacques André : les textes sont nus sous l'éclairage sans concession d'une typographie elle-même dépourvue d'artifices. Seule la chaleur du papier, ivoiré et bouffant, va permettre aux mots de reposer sur une surface douce, profonde et bienveillante.

Un poème m'apparaît confus, un autre plus clair, un autre incompréhensible, un autre limpide, souvent, d'autres noirs, tristes, amoureux, érotiques, amusants.
Et puis certains sont simplement superbes.

Le rouge et le sang sont là, souvent. le coeur aussi.

Les mots s'enchaînent, les verbes se placent, les phrases se créent et le sens se devine, se faufile, s'illumine, prend forme comme une impression variable ou bien reste dans une abstraction agréable.

Là est la beauté des poèmes de Paul Vinicius.
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Je remercie tout d'abord babelio ainsi que l'éditeur pour la réception de cet ouvrage.
Et maintenant la critique.
C'est bien compliqué de noter ce recueil de poésie, d'abord parce que justement ce n'est pas un recueil "première fournée " mais un recueil de textes choisis, soit si je comprends bien, un best of. Et bien que grand fan de Michaux, ma lecture de "l'espace du dedans" m'a semblé déconcertante et peu propice à une découverte de l'auteur.
J'en retrouve ici les caractéristiques. On pourrait séparer le recueil en trois parties distinctes que je nommerai ainsi : La lumière du zoo, L'Aube et l'aurore, L'a-mort et le sang.
Le tout reste lié par le goût de la chair, sous forme de la femme et de l'amour physique mais aussi de la blessure et de la souffrance charnelle.

Prenons les parties une par une

La lumière du zoo

Je dois dire que cette partie m'a vraiment séduit. J'en ai ennuyé ma compagne à force d'exclamations bruyantes. On sent une beauté donnée à l'ordinaire de façon très singulière, une jungle du quotidien et son bestiaire fantastique. Dans cette partie, malgré tout les déboires que l'on y croise, un renversement vient toujours nous tatouer la banane sur le visage.
Le rythme joue le jeu sans souci et participe à cette ambiance de zoo de l'ordinaire.
Cette partie seule, je l'aurais certainement notée 4.

L'Aube et l'aurore.

Avant tout, je tiens à dire que j'aime énormément Bukowski, Burroughs, Artaud et d'autres auteurs empreint de la mythologie de la soirée alcoolisée ou sous toxiques et de l'ivresse festive ou solitaire.
Ce n'est pas le thème qui m'a donc dérangé ici. J'ai simplement eu beaucoup de mal à ce que ces textes fonctionnent sur moi. Ce que j'aime chez les poètes alcoolisés, c'est leur lucidité sur des thèmes généraux, leurs points de vue singuliers qui révèlent une ironie sociale. Et j'ai peut-être mal cherché, mais ici je n'ai pas eu l'impression de voir autre chose que de l'autobiographie. Il y a de beaux passages, des trouvailles intéressantes, mais finalement ça ne fonctionne pas avec moi et j'ai attendu de passer à la partie suivante en regrettant les créatures m'ayant entraîné au fond des pages.

L'a-mort et le sang

Et là, ça va saigner. de mémoire pas un texte sans hémoglobine ou mention d'un élément du système cardio-vasculaire et c'est cohérent. Dans cette partie l'auteur traite de la mort des proches, de la vieillesse, du temps, de la vie et comment la vivre au-delà de la condition humaine. Cette partie est pour moi, plus intime et à la fois plus générale sur cette thématique, le trop intime qui me dérangeait sur les textes précédents sert une thématique universelle. Rien de nouveau sous le soleil, mais ce n'est pas ce que l'on demande. C'est beau, le rythme retrouve des embardées qu'on avait perdu dans la monotonie alcoolique. Les images reviennent, sans avoir la force de celles ouvrant le recueil, mais assez pour maintenir un grand intérêt jusqu'à clore le recueil.

En effet, assez compliqué de mettre une note tant le contenu est disparate. On retrouve souvent un goût de la belle phrase, un phrasé intéressant, l'omnipresence du corps et un jeu de funambule entre charme et grivoiserie. J'ai aimé ce recueil, et si je croise le chemin d'un autre texte de monsieur Vinicius je le lirai certainement !
Cependant, la partie centrale m'a réellement paru laborieuse, c'est pourquoi je ne peux allouer un 4 à ce livre.
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