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Critique de karmax211


Premier opus de sa Trilogie du XXe siècle, - À la recherche de Klingsor - est un roman difficilement classable tant il joue sur de multiples registres.
Pour tenter de l'étiqueter ( Dieu, que ce mot est vilain ! ), on peut se risquer à le situer entre un Dan Brown et son - Da Vinci code -, qu'il surclasse de très loin, et un - Umberto Eco - et son - Il nome della rosa - dont il pourrait être un élève appliqué.
C'est, disons, un thriller, un polar, très érudit, une oeuvre ouverte sur des questions historiques, philosophiques, métaphysiques, scientifiques et autres encore...
En 1942, un jeune physicien étasunien brillant doit, après des déboires sentimentaux qui ont ébranlé le microcosme élitiste conformiste de l'université de Princeton, quitter celle-ci, s'engager dans l'armée où il devient un enquêteur, spécialiste des questions de physique.
Il se retrouve après la fin de la Seconde Guerre mondiale et après le procès de Nuremberg, chargé de découvrir et de retrouver la trace de celui qui avait la mainmise sur tous les programmes scientifiques nazis, parmi lesquels figurait celui relatif à l'élaboration de la bombe atomique... une éminence grise du Führer connue sous le pseudo de Klingsor.
Pour parvenir à ses fins, le lieutenant Francis P. Bacon va se faire aider par l'un de ces scientifiques qui a, de loin, participé à ce programme, et de plus près, fait partie des "conspirateurs" de l'opération Valkyrie, laquelle, menée par le colonel von Stauffenberg tenta d'éliminer Hitler le 20 juillet 44 dans son bunker de Rastenburg.
Cet homme, le narrateur, a pour nom Gustav Links.
Bacon et links font "s'apparier" ( dans le respect des codes du genre ) pour mener, l'enquête et traquer l'énigmatique Klingsor.
Leur duo va très vite se transformer en trio avec l'arrivée de la très belle voisine blonde de Bacon, la jeune allemande Irene.
Les pièces de l'échiquier sont en place ; la partie peut commencer.
Sur fond d'hypothèses, d'énoncés, de lois, et séquencée par les trois actes de Parsifal, l'opéra de Wagner inspiré de l'une des plus grandes épopées allemandes, le -Parzival- du poète Wollfram von Eschenbach, l'histoire, un peu comme des poupées russes, va nous faire pénétrer au coeur de la confrérie des grands savants de cette première moitié du XXe siècle, dont le génie et les découvertes ont à jamais changé la physionomie de l'aventure humaine, et parmi lesquels notre enquêteur va s'entretenir avec Max Plank, Werner Heisenberg, Niels Bohr ou Kurt Gödel, pour ne citer que les plus connus.
L'enquête est une partie d'échecs sur fond d'opéra wagnérien.
Les coups de chacun des joueurs ne sont jamais des coups neutres. Qu'ils soient offensifs ou défensifs, chacun est un pas en avant pour provoquer la défaite de celui avec lequel ou contre lequel on joue.
Et peu importent les sentiments... seule la victoire est belle ?
Dans une structure narrative et une écriture très efficaces, Jorge Volpi nous entraîne dans quelques-unes de ces petites histoires qui ont fait la "Grande". Il maîtrise ses sujets, qu'il s'agisse de tout ce qui a trait au scientifique, au philosophique, à l'historique, au métaphysique, aux arts, et au polar.
Son bouquin interpelle, questionne le lecteur, l'intéresse, le surprend, le grandit.
J'ai beaucoup aimé ce premier volet et espère lire les deux autres qui constituent sa Trilogie.
Quelques mots de l'auteur pour conclure :
"Mon obsession formelle a toujours été, en littérature comme en politique, de briser les frontières, note Jorge Volpi. Dans presque tous mes livres, et notamment dans ma Trilogie du XXe siècle, j'ai voulu mélanger histoire, science et politique. Je veux prouver que le roman est aussi une voie pour la connaissance, un genre qui ne se limite pas à raconter des histoires mais fait de ces histoires un point de départ pour la réflexion."
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