JOCASTE.
Que je suis malheureuse!
Tu connais, chère Égine, et mon coeur et mes maux.
J'ai deux fois de l'hymen allumé les flambeaux;
Deux fois, de mon destin subissant l'injustice,
J'ai changé d'esclavage, ou plutôt de supplice;
Acte II, scène 2
OEDIPE.
Tel est souvent le sort des plus justes des rois!
Tant qu'ils sont sur la terre, on respecte leurs lois,
On porte jusqu'aux cieux leur justice suprême;
Adorés de leur peuple, ils sont des dieux eux-mêmes;
Mais après leur trépas que sont-ils à vos yeux?
Vous éteignez l'encens que vous brûliez pour eux; "
Et, comme à l'intérêt l'âme humaine est liée,
La vertu qui n'est plus est bientôt oubliée.
Acte I, scène 3.
Le voilà donc rempli cet oracle exécrable
Dont ma crainte a pressé l'effet inévitable !
Et je me vois enfin par un mélange affreux,
Inceste et parricide et pourtant vertueux.
Misérable vertu, nom stérile et funeste,
Toi par qui j'ai réglé des jours que je déteste,
À mon noir ascendant tu n'as pu résister:
Je tombais dans le piège en voulant l'éviter.
Un dieu plus fort que toi m'entraînait vers le crime;
Sous mes pas fugitifs il creusait un abîme;
Et j'étais, malgré moi, dans mon aveuglement,
D'un pouvoir inconnu l'esclave et l'instrument.
Voilà tous mes forfaits ; je n'en connais point d'autres.
Impitoyables dieux, mes crimes sont les vôtres,
Et vous m'en punissez !...
Acte V, scène 6
Nos prêtres ne sont pas ce qu'un vain peuple pense : Notre crédulité fait toute leur science.
ŒDIPE : Le voilà donc rempli cet oracle exécrable
Dont ma crainte a pressé l’effet inévitable !
Et je me vois enfin, par un mélange affreux,
Inceste et parricide, et pourtant vertueux.
Misérable vertu, nom stérile et funeste,
Toi par qui j’ai réglé des jours que je déteste,
À mon noir ascendant tu n’as pu résister :
Je tombais dans le piége en voulant l’éviter.
Un dieu plus fort que toi m’entraînait vers le crime ;
Sous mes pas fugitifs il creusait un abîme ;
Et j’étais, malgré moi, dans mon aveuglement,
D’un pouvoir inconnu l’esclave et l’instrument.
Voilà tous mes forfaits ; je n’en connais point d’autres.
Impitoyables dieux, mes crimes sont les vôtres.
Acte V, Scène 4.