Encéphale Express

Anthony Vossovic, l'auteur d'Encéphale Express, mais aussi le co-animateur et auteur de la matinale de Fun Radio, le one man-showman, c'est pour moi mon grand copain de 1984 en 6ème.

On était toujours assis ensemble. Castor et Pollux! Si vous pouvez imaginer Castor avec deux bonnes têtes de plus d'un petit Pollux frêle.

En cours d'art il dessinait comme un Zeus! et j'essayais tellement de lui ressembler, de soigner mes traits et d'avoir autant le sens des couleurs que mon copain, mais je n'y arrivais pas.

Quand la prof passait elle lui faisait des sourires et lançait des "Bien Anthony!", puis elle se tournait vers moi, souriait poliment à la vue de mes mélanges de couleurs gris vomi et de mes traits bistournés, peut-être hochait-elle même la tête, mais elle revenait à son pupitre sans rien dire.

Elle était sympa la prof d'art. Même si au final elle me laissait m'empêtrer dans mon inaptitude sans trop m'aider.

Je savais que j'étais nul, mais je m'en moquais, je connaissais mes faiblesses. Anthony travaillait bien et était bon élève dans toutes les matières. Moi, j'étais un élève plutôt très médiocre.

Mais on riait comme des fous et on ne se quittait pas.

Puis mes parents m'ont changé d'école et je n'ai plus revu mon complice. Anthony pour moi est l'un de ces personnages dans un vie qui a défini d'où l'on vient et qui a contribué à être qui l'on est devenu.

Mes résultats étaient insuffisants, j'étais en conflit avec nombre de mes professeurs et l'école voulait que je redouble. Mais tout ce dont je retiens de cette année c'est d'avoir eu un meilleur ami, rendant mon année de sixième une des meilleures années de ma vie scolaire.

Encéphale Express, son premier roman, débute dans un hôpital psychiatrique, Jean-Louis Sègne est là, assis sur un banc et contemple un arbre depuis des heures, essayant de se souvenir de comment il en est arrivé là.

Les pages défilent, le style est fluide et agréable, le suspense est bien monté, on en découvre à chaque chapitre un peu plus et on se demande comment tout ça va finir. La fin surprend et produit un "Aah d'accord!!!" exquis.

J'ai eu des sursauts de rire lorsque Anthony utilise le sarcasme come trait d'humour dans son roman. Et les nombreuses métaphores en référence avec l'histoire et la culture sont autant de preuves qu'Anthony est bardé de connaissance!

Encéphale Express n'est pas une histoire psychiatrique déprimante. C'est un récit agréable dans lequel il est facile de plonger et dont on ressort satisfait. Je le recommande.

Et merci mon pote.