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Citations sur Le bruit des choses qui tombent (42)

– Laverde, vous l'aimiez, oui ou non ?
– Oui. Je l'aimais beaucoup.
Ça non plus, ce n'était pas vrai. La vie ne nous avait guère donné le temps de nous témoigner de l'affection. Ce n'était ni la tendresse ni l'émotion qui m'animaient, mais l'intuition que nous avons parfois que certains faits modèlent notre vie, indépendamment de notre volonté et des apparences. L'expérience m'a cependant démontré que ces subtilités ne servent à rien dans le monde réel et qu'il faut bien souvent les sacrifier pour dire à l'autre ce qu'il a envie d'entendre, sans trop se soucier d'être honnête (l'honnêteté est vaine, elle ne mène nulle part).
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Pour lui, le billard n'était ni un passe-temps ni une compétition, mais sa seule possibilité, à l'époque, de fréquenter du monde : le bruit des billes qui s'entrechoquent, des boules en bois du compteur glissant sur les fils et des craies bleues frottées sur les procédés en vieux cuir constituait sa vie en société.
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Le ciel gris de Bogota, ce drap sale qui semblait couvrir la ville depuis sa fondation, constituait un écran idéal pour la projection de ce film.
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Je pense que nous sommes mauvais juges du moment présent, sans doute parce que, en réalité, le présent n'existe pas : tout est mémoire, la phrase que je viens d'écrire est déjà un souvenir, de même que celle que vous, lecteur, venez de parcourir.
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Essaierais je de la convaincre .... que Le monde est trop dangereux pour qu'on s'y promène seul , sans personne pour nous attendre à la maison , se faire du souci quand on ne rentre pas ou venir nous chercher ?



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Quand nous sommes arrivés à l’Hacienda Napoles, le ciel était couvert et une touffeur désagréable s’était installée. Il n’allait pas tarder à pleuvoir. Le nom de la propriété s’étalait en lettres à la peinture écaillée sur le portail blanc aux proportions démesurées – un semi-remorque aurait pu le franchir aisément. Un petit avion blanc et bleu était délicatement posé en équilibre sur la traverse. Il s’agissait du Piper qu’Escobar pilotait à ses débuts et grâce auquel il disait devoir sa richesse. Passer en dessous, lire le matricule sur la partie inférieure des ailes revenait à entrer dans un monde où le temps s’était arrêté/ Pourtant le temps était bien présent, ou, pour être plus précis, il avait fait des ravages. Depuis 1993, l’année où le baron de la drogue avait été criblé de balles sur un toit de Medellin, l’Hacienda Napoles avait connu une décadence vertigineuse. C’est ce que nous constations, Maya et moi, tandis que le Nissan roulait le long du chemin pavé bordé de citronniers. Aucune bête ne broutait plus dans les champs, ce qui expliquait, entre autres choses, pourquoi l’herbe était incroyablement haute. La végétation avait envahi les pieux, sur lesquels s’attardait mon regard lorsque j’ai soudain aperçu les premiers dinosaures.
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Quand nous sommes arrivés à l’Hacienda Napoles, le ciel était couvert et une touffeur désagréable s’était installée. Il n’allait pas tarder à pleuvoir. Le nom de la propriété s’étalait en lettres à la peinture écaillée sur le portail blanc aux proportions démesurées – un semi-remorque aurait pu le franchir aisément. Un petit avion blanc et bleu était délicatement posé en équilibre sur la traverse. Il s’agissait du Piper qu’Escobar pilotait à ses débuts et grâce auquel il disait devoir sa richesse. Passer en dessous, lire le matricule sur la partie inférieure des ailes revenait à entrer dans un monde où le temps s’était arrêté/ Pourtant le temps était bien présent, ou, pour être plus précis, il avait fait des ravages. Depuis 1993, l’année où le baron de la drogue avait été criblé de balles sur un toit de Medellin, l’Hacienda Napoles avait connu une décadence vertigineuse. C’est ce que nous constations, Maya et moi, tandis que le Nissan roulait le long du chemin pavé bordé de citronniers. Aucune bête ne broutait plus dans les champs, ce qui expliquait, entre autres choses, pourquoi l’herbe était incroyablement haute. La végétation avait envahi les pieux, sur lesquels s’attardait mon regard lorsque j’ai soudain aperçu les premiers dinosaures
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En lisant dans le hamac, j'éprouvais plusieurs sensations, certaines indéfinissables, mais j'étais surtout troublé de découvrir que cette histoire qui ne mentionnait pas mon nom parlait de moi à chaque ligne. Les émotions qui me gagnaient ont fini par se réduire à un terrible sentiment de solitude dont l'absence de motif apparent induisait qu'il était sans remède. La solitude d'un enfant.
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Je n'aurais pas laissé Maya Fritts dormir seule cette nuit-là. J'ignore à quel moment j'ai commencé à me soucier de son bien-être, à regretter qu'une vie à ses côtés soit impossible, que notre passé commun n'implique pas nécessairement un avenir à deux. Nos vies se ressemblaient tout en étant différentes, la mienne du moins, car on m'attendait de l'autre côté de la cordillère, à quatre heures des Acacias, à deux mille six cent mètres au-dessus du niveau de la mer. Je songeais à cela dans la pénombre de la chambre, même si penser dans le noir n'est pas idéal : on voit les choses plus grandes ou plus graves qu'elles ne sont en réalité, les maladies sont plus nocives, la présence du mal plus proche, le désamour plus intense, la solitude plus profonde. Voilà pourquoi on veut dormir auprès de quelqu'un, voilà pourquoi pour rien au monde ne n'aurais laissé Maya dormir seule cette nuit-là.
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Ce sont mes seuls vrais souvenirs . Les autres ont été inventés ce sont des souvenirs mensongers. Le plus triste qu'on puisse transmettre à quelqu’un, ce sont de faux souvenirs .
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