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3,39

sur 99 notes
A l'époque de la sortie de la traduction de ce livre, beaucoup de critiques positives étaient sorties dans la presse.
Sans être un livre mauvais, force est tout de même de se demander s'il en valait autant ? Certes, le thème est intéressant: le pouvoir des médias, celui de la calomnie, la détestable habitude des journalistes de nous dire ce qu'ils estiment qu'on doit penser, et l'irréversibilité de tout cela... Cependant, si l'écriture est tout à fait correcte, je ne lui ai rien trouvé de bouleversant non plus et si le thème est intéressant, le personnage principal , caricaturiste, traite son job avec une naïveté étonnante finalement. On le voit s'indigner et crier au déni de la liberté d'expression quand on retire une ligne de légendes de sa caricature, mais vraiment, à aucun moment de sa carrière il ne s'est rendu compte que le corolaire de liberté d'expression de la presse, c'était une éthique aussi solide que de l'acier trempé pour ne pas verser dans la calomnie? Il est censé être un professionnel et un adulte, pas un gamin de treize ans qui n'a pas encore tout à fait intégré les dégâts d'une fausse rumeur à une telle échelle...La fin aussi m'a laissé dubitative: j'avais franchement l'impression qu'on en arrivait seulement à la partie intéressante, que cela aurait mérité deux cent pages supplémentaires pour réellement développer le thème.
Sans être un mauvais roman, Les réputations ne m'a nullement convaincue.
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Je ne sais pas vraiment quoi penser de ce roman. Si le style est soigné, le contenu me laisse perplexe. Je ne sais pas si c'est le personnage central qui m'indispose ou la fin que je trouve un peu trop mystérieuse, mais j'ai le sentiment d'être restée sur ma faim. Pourtant, la réflexion ici développée par Vasquez est brulante d'actualité : la caricature comme message politique, les réputations qui se font et se défont, la presse qui relaie les informations sans souci des dégâts (tant pour l'entourage des personnes incriminées que pour leurs victimes), le cynisme teinté de mépris de ceux qui sont autorisés à nous dire ce que l'on doit penser, etc. Tous sujets vraiment passionnants qui obligent chacun à se pencher sur son rapport à la presse, à l'information, à sa tendance au voyeurisme.
Javier Mallarino, caricaturiste colombien, reçoit une distinction pour l'ensemble de son oeuvre. A cette occasion, il est approché par une jeune femme, Samantha, qui se dit journaliste et à qui il donne rendez-vous le lendemain pour une interview. Il s'avère qu'elle est en fait une ancienne camarade de sa fille et que, lors de la cérémonie de la veille, des images lui sont revenues qui ont fait surgir de lointains souvenirs qu'elle veut explorer avec lui.
C'est, encore une fois, très bien écrit, avec des allers-retours dans la vie professionnelle et affective de Javier. On le voit évoluer dans sa perception d'une nouvelle réalité qui n'est finalement qu'une prise de conscience de son propre narcissisme - la dénonciation de faits sociaux ou d'hommes politiques ne servant que sa propre gloire. Javier Mallarino n'est donc pas un homme bien sympathique et peut-être ai-je besoin de développer un peu d'empathie envers les personnages pour adhérer au propos. Et même si sa part d'humanité se dévoile peu à peu à travers un questionnement sur la responsabilité, cela intervient bien tard...
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La capacité de nuisance des médias sur la vie privée de chacun ne peut se concevoir qu'au prix d'une déontologie des plus rigoureuse. En relisant ma critique de " L'honneur perdu de Katharina Blum " paru en 1974, je me rends compte que "Les réputations" ne renouvelle pas vraiment le sujet. Bien sûr, le thème est toujours d'actualité et le livre bien écrit se lit avec intérêt, mais sans y découvrir grand chose. J'ai notamment regretté que la réflexion intéressante arrive si tard, à la fois dans l'histoire, plus de 20 ans après, et dans le livre, seulement à la fin. Qui plus est, j'ai trouvé cette réflexion très superficielle, le caricaturiste décrit étant plus centré sur lui-même que soucieux de ses responsabilités.
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Un roman très actuel qui reprend les thèmes de la mémoire, de l'oubli et de la nécessaire remise en question...l'auteur explore magistralement le passé et livre inéluctablement une réflexion sur les conséquences dévastatrices que peut avoir l'effacement des frontières entre vie publique et privée dans ce monde où l'opinion et les médias jouent un rôle de plus en grand dans les sphères du pouvoir...un seul article peut faire ou défaire toute une existence comme le manie merveilleusement bien le héros de roman, Mallarimo.Après que tout le pays lui ai rendu un hommage mérité pour l'ensemble de son oeuvre, la visite d'une jeune femme va le propulser vingt huit ans en arrière où lors d'une soirée il aurait saisi un instant avec le un député, instant qu'il caricaturera le lendemain entrainant la déchéance et plus tard le suicide de ce député. Cette va plonger Mallarimo dans le doute. Savait-il vraiment ce qu'avait le député ce soir là? Et lui, qu'avait-il réellement vu? Ce que tout le monde savait à ce moment là ou ce qui était évident ne l'est plus...Ces deux questions vont pousser la caricaturiste à faire un examen de conscience et à reconsidérer son rôle ou sa place dans la société....Un bon roman très actuel, très contemporain qui nous interpelle et devait interpeller ceux qui disposent de ce pseudo pouvoir et qui en abusent allègrement...
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Un livre qui parle de la responsabilité de nos actes et de l'importance de l'image que l'on renvoie. La lecture est très agréable et nous invite véritablement à la réflexion; néanmoins l'auteur n'a pas assez recentré son texte sur les évènements mêmes qui ont occasionné une prise de conscience chez le narrateur. de plus, la fin nous laisse sur notre faim et est un peu décevante à mon avis.

Gwen (Conflans-Sainte-Honorine)
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Mallarino est caricaturiste. Durant 40 ans ses dessins ont fait et défait les vies politiques de Bogota. C'est un personnage exotique attachant, une légende vivante qui va jouer de sa réputation dans une affaire dont il ne tire pas toutes les ficelles. le pouvoir des médias, le sens de nos engagements, la mémoire qui entretient les haines tenaces … de beaux sujets de littérature, bien orchestrés, dans un roman sud-américain parfaitement bien écrit. Un roman qui se lit avec avidité et incite à découvrir l'oeuvre toute entière de Juan Gabriel Vasquez, connu notamment pour « le bruit des choses qui tombent ». On dirait du Garcia Marquez
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Ce livre m'a attirée dès sa sortie, en septembre dernier. Mais il y a tant de choses à lire que je tardais à m'en emparer...
Et puis, après ces trois jours funestes de janvier, sa couverture présentant une plume trempée dans une encre rouge sang et son héros, un caricaturiste colombien, l'ont remis sur le devant des lectures à ne pas laisser passer.
La quatrième de couverture présentait le roman comme une réflexion sur l'influence d'un caricaturiste politique, et sur l'examen de conscience qu'il est amené à faire pour mesurer le poids et la pertinence de son pouvoir.

Bien sûr l'attente face à un tel sujet s'était subitement démesurément amplifiée.
Malheureusement, je dois bien dire que la déception a elle aussi été de taille.
En fait de réflexion, j'ai surtout vu un homme sans envergure, quelque peu amnésique, qui s'interroge, bien des années après que l'événement ait eu lieu, à la faveur d'une coïncidence, sur sa responsabilité dans le suicide d'un ministre phallocrate, veule et, à l'occasion, pédophile, qu'il avait croqué.

J'ai trouvé le propos traité de manière très anecdotique et, en tout cas, l'auteur n'a pas réussi à dépasser cette dimension pour traiter son sujet avec toute la profondeur et la hauteur qu'il méritait.

C'est dommage. Et sans doute particulièrement décevant aujourd'hui.

Lien : http://delphine-olympe.blogs..
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Javier Mallarino a 65 ans et va recevoir la reconnaissance de son pays pour son travail de caricaturiste. Il est interrogé par une jeune journaliste qui va se révéler ancienne camarade de classe de sa fille.
Il a fait et défait des carrières politiques à coup de crayon, prenait le temps de bien observer ses sujets mais n'a pas vu, il y a 28 ans, ce qui s'est passé à son domicile autour des fillettes.
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Javier Mallarino est un caricaturiste politique colombien célébre, dont l'humour féroce et le trait dévastateur, entier, font et défont les réputations, peuvent faire tomber des maires, des députés véreux, des magistrats, des narco trafiquants, encensé par les uns, détesté par les autres. Depuis les années 80, ses dessins paraissent au centre de la premiére page de la rubrique" Opinion": la caricature, " un aiguillon enrobé de miel."il inspire une sorte de crainte révérencielle aux journalistes. Il est animé par un désir de contestation qu'il exprime à l'encre de Chine. Les grands caricaturistes sont là dit- il " pour déranger, incommoder, être insultés". Talentueux et intransigeant , il ne supporte aucune forme de censure , se méfie des mondanités, vit séparé de sa femme dans les collines de Bogota. le matin, il lit toute la presse, l'après - midi, il envoie son dessin qui aura plus d'impact qu'un éditorial......
Mais le voilà qui s'apprête à être célébré dans la grande salle du théâtre Colon de Bogota à 65 ans, aprés 40 ans de labeur...lui, qui a été jadis menacé, " l'oubli est la seule réalité démocratique en Colombie" pense t- il, il accepte d'être interviewé par une certaine Samantha Leal. Il va vite comprendre que cette jeune femme est venue ici 28 ans plus tôt et il se souviendra alors qu'un député s'était jeté par la fenêtre....
Là, il doit confronter son passé, l'histoire de son pays et son intimité....un douloureux examen de conscience à propos de cette vieille histoire qui refait surface...la frontière entre vie publique et vie privée...
N'aurait t- il pas abusé en toute impunité de son pouvoir médiatique?
Réputé incorruptible, infaillible a t- il fauté?
Il ramène le passé à lui, cela l'oblige à se remettre totalement en question, il devra réfléchir à son métier et à la portée de sa propre réputation .
Mérite t- il vraiment les hommages qu'on lui rend?
Sur quoi au juste repose "sa réputation"?
Est - il coupable d'avoir détruit la vie d'un homme? Mis à part certains doutes et incertitudes, ce qui était publié dans la presse n'était - il pas avéré?
Une page de journal n'était- elle pas la preuve suprême de la réalité d'un fait?
Cet ouvrage impressionne par la force et la qualité des questions qu'il pose, une valse entre l'oubli et l'incapacité de se souvenir, la puissance de la mémoire mais aussi l'usure de faits lâches et honteux qui n'auraient pas su perdurer ou occuper une place dans l'histoire des hommes? Les distorsions ou plutôt les interférences, l'insatisfaction et la tristesse de ne pouvoir partager la mémoire d'autrui....le regret et la culpabilité....le pouvoir exorbitant des médias et ses conséquences imprévisibles....dévastatrices ....surprenantes ....qui aménent le héros à reconsidérer fondamentalement sa place dans la société. C'est aussi le portrait d'un homme, la mémoire et l'oubli qui font et défont l'individu et la collectivité, le décorticage de la mécanique de la réputation et l'exploration du passé ....si douloureux soit - il...

Un roman d'actualité?
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