AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,39

sur 99 notes
La Colombie de Vásquez est à bien des égards culturellement proche de l'Europe:
'À Bogota, même les cireurs de chaussures citent Proust.'
Mallarino, qui vient d'être fêté de façon grandiose à l'occasion de ses quarante années de carrière (plus grand caricaturiste de presse) revit un épisode de son passé quand Samanta Leal, 'une mendiante de le mémoire' lui demande de se souvenir de ce qui s'était passé quand elle avait sept ans (attouchements ou pas par un adulte) Les premières pages du livre sont une très belle réussite, Juan Gabriel semble ensuite se perdre, mais pas du tout ... Rien n'est exprimé, tout est suggéré en une vingtaine de dernières lignes, qui semblent – si l'on est inattentif -nous laisser libres de notre choix, en fait pas du tout, et il n'accepte pas d'avoir été - même dans une seule de ses caricatures – un autre Pavarotti chantant (dans son cas dessinant) l'air de la calomnie...
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          70
Un court roman, qui se lit agréablement.
L'histoire d'un caricaturiste colombien qui doit faire face à son passé et sa conscience, lui qui a plutôt était habitué à être admiré par une partie de ses concitoyens (mais également haï par d'autres). Il fait, d'habitude, les "réputations" mais se retrouve maintenant de l'autre côté du miroir.
Un livre qui se veut aussi une radioscopie de l'état de la Colombie.
Mais je suis quelque peu demeuré sur ma faim malgré la multitude de sujets abordés (le cynisme de la presse, les dégâts qu'elle peut parfois occasionner, ...) et tous passionnants.
Mais on a du mal à entrer en empathie avec le personnage principal ce qui cause quelques difficlutés à adhérer complètement au propos. Et la fin, quelque peu nébuleuse, m'a laissé également perplexe.
Mais un auteur dont je tenterai de lire un autre roman, sans nul doute

Commenter  J’apprécie          10
Après "une rétrospective" que j'ai trouvé non seulement intéressant, instructif mais aussi poignant, je me suis lancée dans "les réputations" avec confiance.
Hé oui, ;-) la réputation de Juan Gabriel Vasquez ... ;-)
Contrairement à "une rétrospective", ici, le personnage central est un homme fictif mais
Javier Mallarino, caricaturiste politique colombien se retrouve sans aucun doute dans nombre de caricaturistes.
Les questionnements sur la mémoire, l'oubli et la réputation sont remarquablement bien amenés. Ce sont des sujets qui ne peuvent laisser indifférents et qui plus est sont traités avec intelligence et une plume sensible et délicate.
Le travail de Isabelle Gugnon la traductrice, est de fait à louer également.
Ce roman fait tristement écho à bon nombre de situations que l'on a pu lire ou voir à travers nos médias.
C'est un roman intelligent que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. Même.si la traductrice est excellente, je regrette de ne pas être capable d3 lire ce roman dans sa version originale !!!
Commenter  J’apprécie          272
Les écrits de Juan Gabriel Vasquez sont en opposition avec le réalisme magique sud-américain et l'écrivain aime explorer le passé, la mémoire.
Ce livre a obtenu quelque 4 prix et la qualité de l'écriture est excellente; le sujet aborde l'éthique, le pouvoir.

Pour écrire ce roman Vasquez s'est inspiré d'un personnage réel, Ricardo Redon, un autre caricaturiste des années 30 du siècle dernier, un personnage qui faisait la pluie et le beau temps à Bogotá. « Il était une autorité morale pour la moitié du pays et l'ennemi public pour l'autre moitié ». Un homme qui s'est donné la mort par balle en 1931 sans laisser aucune explication.

Les réputations est un roman intimiste qui amène un sujet de réflexion sur ce qui est une réputation, cette espèce d'aura que les autres perçoivent sur nous, via la renommée de chacun, ce qui donne une image publique très vulnérable.

Pendant 40 ans le protagoniste, Javier Mallarino, va fournir à son journal une caricature par jour. Il a mis 10 ans pour se bâtir une réputation redoutable, mais aussi pour se faire une cohorte d'ennemis jurés ayant des réputations éclatées. Pendant toutes ces années, Mallarino s'est fabriqué une carapace en béton car la plus petite faiblesse aurait donné à la meute la possibilité d'attaquer.
Le livre est divisé en trois parties. La première partie montre Javier Mallarino au zénith de son pouvoir avec une trajectoire de 40 ans fêtée par des manifestations honorifiques. Dans la deuxième partie, et pendant les festivités, Mallarino se fera aborder par une jeune femme qui va le relancer sur des faits survenus il y a 28 ans, un épisode glauque survenu au domicile du caricaturiste. Puis la troisième partie va montrer Mallarino se mettant en question car, il y a 28 ans il avait émis une opinion qui avait poussé au suicide sa victime.
Dans cette histoire le rôle de la mémoire est important car une caricature n'est pas seulement de l'humour mais aussi du sarcasme, de la moquerie. Avec tout cela on fabrique des opinions sans compter que la vérité crue peut être extrêmement blessante aussi.
Il y a pas mal de tension dans ce roman et le texte oblige le lecteur à se poser des questions sur la fiabilité de la mémoire, les publications de la presse écrite, la possibilité de calomnier les gens, le rôle des journalistes et les mensonges / vérités.
Lecture intéressante, lecture d'actualité.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
Commenter  J’apprécie          10
Javier Mallarino est un caricaturiste connu et reconnu pour ses dessins humoristiques qui paraissent quotidiennement dans un journal. « Une autorité morale pour la moitié du pays, d'ennemi public numéro un pour l'autre moitié et, aux yeux de tous, d'homme capable de faire abroger une loi, contrarier le jugement d'un magistrat, renverser un maire ou menacer sérieusement la stabilité d'un ministre avec pour seules armes du papier et de l'encre de Chine. »
C'est aussi – paradoxe ! – l'un des humoristes les plus lus, et pourtant personne ne reconnaît son visage dans la rue.
Mallarino est sur le point de recevoir une prestigieuse reconnaissance au Théâtre Colon de Bogota. Magdalena, son ex-femme avec qui il ne vit plus, sera bien présente dans l'assistance. C'est elle qui, la première fois qu'il s'est vu rectifier l'un de ses dessins par un rédacteur en chef soucieux de ne pas déplaire aux annonceurs, l'a incité à s'adresser au quotidien libéral le plus ancien du pays, en proposant, outre le dessin refusé, un contrat très particulier : le journal ne l'embaucherait pas avec un salaire fixe, mais il enverrait tous les jours un dessin que le journal s'engagerait à publier.
« Il pressentait que la place qu'il occupait dans le monde venait de changer radicalement. Il ne se trompait pas. A cet instant débuta la période la plus intense de son existence, dix ans au fil desquels, après avoir vécu dans l'anonymat, il se fit une réputation, puis accéda à la notoriété au rythme d'une caricature par jour. »
Cette période fantastique est célébrée par la Ministre de la Culture en personne, dans un brillant discours qui décrit les quarante années de sa carrière de caricaturiste.
Seule sa fille Béatriz est absente de la cérémonie.

Pourtant, le lendemain de la commémoration, quand il ouvre sa porte à une jeune journaliste, Samantha Leal, venue lui demander une interview, il a presque oublié la séance de dédicace après les discours, mais surtout il ne souvient pas d'avoir accepté – il ne le fait jamais d'ordinaire – de recevoir chez lui cette jeune femme pour l'interview. Il se sent bizarrement bien avec elle. Il se sent « loquace, communicatif, ouvert, prêt à se livrer ». Mais il n'est pas au bout de ses surprises.
En effet, quand elle lui dit qu'elle souhaite voir son bureau, là où il réalise ses dessins, et qu'elle découvre enfin le dessin qu'elle recherche, elle lui révèle enfin le véritable motif de sa visite…

On ne dira rien de l'histoire de Samantha et de la deuxième partie du livre qui s'ouvre alors.

Disons simplement que l'essentiel de son histoire va porter sur le pouvoir que peut avoir un journaliste qui caricature les hommes publics. Un pouvoir qu'on peut qualifier de terrifiant.
Ajoutons que Samantha a déjà rencontré Mallarino quand elle était petite. Qu'elle a vécu une scène traumatisante dont elle a oublié tous les détails. Et dont Mallarino est partie prenante.

Faut-il raviver la mémoire et raconter ce qui s'est passé ?
Faut-il démasquer ce qui est inavouable ? Toutes les vérités sont-elles bonnes à dire ?
Mais qu'est-ce que la vérité ? Est-ce qu'il n'en existe qu'une seule ?
Restaurer la mémoire, est-ce une tâche à laquelle l'historien – l'écrivain – doit se livrer ?
Juan Gabriel Vasquez explore le thème de la mémoire et de ses ressorts. de la même manière que Javier Marias dans son Comme les amours, il remonte l'histoire à la trace … mais ce qu'il pourrait y découvrir n'est pas toujours souhaitable.
Culpabilité, recherche de la vérité, ou de la véracité, l'écrivain explore avec son double caricaturiste des thèmes auxquels sont confrontés les écrivains qui puisent dans la grande histoire de quoi nourrir la leur. Comme dans le bruit des choses qui tombent,

« La mémoire a la merveilleuse capacité de se rappeler l'oubli, son existence, sa manière de se mettre en faction, nous permettant ainsi d'être prêts à nous souvenir ou de tout effacer si on le souhaite. »

« C'est une pauvre mémoire que celle qui ne fonctionne qu'à reculons » dit la Reine Blanche à Alice au Pays des Merveilles. Dans un final hommage à Carlos Fuentes où il joue magistralement avec les temps, Juan Gabriel Vasquez imagine l'avenir immédiat de Javier Mallarino et clôt un roman remarquable à l'attention de tous ceux qui sont en quête de sens.

Lien : https://www.biblioblog.fr/po..
Commenter  J’apprécie          202
Le narrateur Javier Mallarino a 66 ans. Il se dirige vers la mairie où il va recevoir un prix pour sa carrière de caricaturiste dans lun quotidien colombien.
J'ai aimé le ton de cet homme qui a, toute sa vie, eu le courage de ses opinions (être caricaturiste en Colombie demande un sacré courage)
Il avait (et a encore ) le pouvoir de détruire (politiquement parlant) toute personne vivant en Colombie.
C'est d'ailleurs le cas d'une affaire qui a eu lieu trente ans avant et qu'il se remémore à l'occasion de cette remise de prix : peut on caricaturer sans preuve ?
En parallèle de cette « affaire », il revient sur toute sa carrière, son mariage, sa fille ...
Un livre court mais qui fait se poser beaucoup de questions (questions laissées d'ailleurs sans réponse à la fin du roman. Cette fin, ouverte, m’a plu...)
Commenter  J’apprécie          60
La plume de l'auteur est envoûtante, très belle et poétique. Il mélange habilement passé, présent et futur pour raconter l'histoire de Javier Mallarino, un célèbre caricaturiste politique colombien. Un simple dessin peut changer beaucoup de choses et la réputation de quelqu'un est très fragile. Les médias ont beaucoup de pouvoir et exercent un certain contrôle sur la vie des gens.
Commenter  J’apprécie          30
Célèbre caricaturiste politique colombien, pouvant faire tomber un magistrat, renverser un député ou abroger une loi avec pour seules armes du papier et de l'encre de Chine, Javier Mallarino est une légende vivante. Certains hommes politiques le craignent, d'autres l'encensent. Il a soixante-cinq ans et le pays vient de lui rendre un vibrant hommage, quand la visite d'une jeune femme le ramène vingt-huit années en arrière, à une soirée lointaine, à un "trou noir". Qu'avait fait ce soir-là le député Adolfo Cuéllar et qu'avait vu exactement Javier Mallarino ? Deux questions qui conduisent le dessinateur à faire un douloureux examen de conscience et à reconsidérer sa place dans la société.

A quoi tiennent les réputations ? Parfois à un simple trait de crayon. Un dessin pour faire trembler les politiciens, faire et défaire des carrières, des vies. Oui, un dessin peut tuer. Malheureusement, nous l'avons découvert avec effroi, il y a un peu plus d'un an.

Imaginez un député raillé, humilié, ridiculisé par un célèbre caricaturiste dont la devise est qu'une caricature est comme « un aiguillon enrobé de miel ». Imaginez que ce caricaturiste ait assisté à une scène impliquant une fillette, qu'il l'ait dessinée et publiée. Cette caricature de trop aura pour conséquence le suicide de ce député. Imaginez que presque vingt-huit ans plus tard, ce célèbre caricaturiste soit amené à douter. Que s'était-il réellement passé ce jour-là ? Et s'il n'était finalement qu'un médiocre colporteur de rumeurs, un franc-tireur de la réputation d'autrui, un bourreau d'encre ?

Avec Les réputations, Juan Gabriel Vásquez nous invite à réfléchir sur le pouvoir des médias et leurs conséquences parfois irréversibles. En 190 pages seulement, l'auteur dissèque le mécanisme de la réputation. le style est efficace, l'écriture fluide. Un réel exploit. Je ne peux que vous inviter à découvrir Les réputations de Juan Gabriel Vásquez.

Bonne lecture !

Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
Commenter  J’apprécie          10
L'auteur nous plonge au coeur de la société colombienne, à Bogota. Javier Mallarino est caricaturiste dans un quotidien réputé. Chaque jour, il croque les hommes politiques, les acteurs et autres célébrités afin de dénoncer ou mettre en lumière un problème de société. Malgré les lettres de menace déjà reçues, Mallarino est un homme qui n'a pas peur et qui va jusqu'au bout de son art. La caricature est un don qu'il met au service de la société. Ainsi, l'homme se sent utile.

Lors d'une soirée dans laquelle il reçoit un prix venant couronner sa carrière, une jeune femme, Samanta, lui demande une interview. Mallarino fixe un rdv à la jeune femme dès le lendemain. Chez lui, Samanta lui avoue le véritable motif de sa venue. Elle n'est pas journaliste. Elle veut savoir la vérité. Que lui est-il arrivé un soir, alors qu'elle n'avait que 7 ans, lors d'une soirée chez Mallarino? le caricaturiste lui raconte ce qu'il s'est passé et les conséquences de cette douloureuse soirée…

En 200 pages, l'auteur parvient à immerger son lecteur au coeur d'une histoire forte et dérangeante. Il y a d'abord le récit de cette fameuse soirée chez Mallarino. Mais qu'ont véritablement vu les gens? Et puis il y a les conséquences d'une caricature de Mallarino sur le député colombien Adolfo Cuellar. Mallarino a-t-il eu raison? Est-il allé trop loin ou a-t-il seulement révélé la vérité?

L'auteur plonge son lecteur au coeur d'une affaire sulfureuse où la force du dessin et de la caricature a toute sa place. A l'heure actuelle où le travail des caricaturistes, sans forcément penser à Charlie Hebdo, est fortement remis en question, Vasquez offre à son lecteur un roman dans lequel le dessin a toute sa place, car finalement c'est lui le véritable protagoniste du roman. Les Réputations c'est en somme l'histoire d'une caricature et de ses conséquences, de son impact. Mallarino est tantôt adulé, tantôt critiqué mais toujours respecté car ses dessins ont plus de force qu'une bombe.

Les Réputations posent aussi la question de la légitimité du caricaturiste. Jusqu'où peut-il aller? A-t-il tous les droits? Y-a-t-il des tabous? Mallarino a conscience de son art comme une arme et l'affaire Cuellar va provoquer chez lui un examen de conscience douloureux.

Avec Les Réputations, Vasquez signe un roman fort et pertinent et met en lumière la force de la caricature qui reste bien réelle.
Lien : https://carolivre.wordpress...
Commenter  J’apprécie          50
Caricaturiste de renom, Javier Mallarino est reconnu et encenssé pour son talent dans tout le pays, tant par ceux qu'il a défendu que ceux qu'il a rendu ridicules, puisque les uns et les autres admettent qu'il a amené à les faire connaitre : De nos jours, bonne ou mauvaise, il semble que toute presse soit bonne à prendre...
Fier et fort de son succès, notre héros doux-amer porte sur sa vie, sur sa ville et sur son métier, un regard, vif, acéré et teinté de mélancolie; mais à près de soixante dix ans et après avoir signé des dizaines de milliers de caricatures politiques, ce regard va se voir modifié suite à une rencontre imprévue qui le ramène vingt-huit en arrière et le force à réfléchir au poids des médias et à leur légitimité...

Très belle plume, intelligente et tout en finesse, le roman de Juan Gabriel Vasquez se lit avec l'agréable sensation d'être au coeur de quelque chose de profond et de précieux. Certaines réflexions, descriptions et à propos sont sans aucun doute notables et le thème même du roman est crucial, pourtant, si j'ai pris plaisir et intérêt à la lecture de nombreux passages, je dois avouer que je ne me suis pas sentie très à l'aise dans ce récit et que la lecture ne m'en fut pas vraiment plaisante. J'en garde un souvenir plutôt désagréable à vrai dire, même si je ne saurais pas dire exactement à quoi tient cette sensation; peut-être tout simplement au thème si délicat ou à la feinte nonchalance du personnage principal?...
Je n'en recommande pas moins la lecture, ne serait-ce que pour la belle écriture de l'auteur!
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (207) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
375 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}