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Frazer Irving (Illustrateur)
EAN : 9781906735425
96 pages
Rebellion (15/03/2010)
5/5   1 notes
Résumé :
Harry Exton was a Button Man, a player in the lethal Killing Game, where modern-day gladiators fought for the pleasure of the mysterious Voices, the rich backers who set up the contests. But Harry quit, leaving the country and the slaughter behind him - only to find out that no one walks away from the Game and lives.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite aux 3 récits consacrés à Harry Ex, regroupés dans Get Harry Ex. Il n'est pas indispensable de les avoir lus avant, mais cela aide à la compréhension des enjeux de l'intrigue du présent tome. Ce dernier comprend une histoire complète et regroupe les épisodes paru dans les numéros 1551 à 1566 du magazine "2000 AD",en 2007. Ils sont écrits par John Wagner, dessinés, encrés et mis en couleur à l'infographie par Frazer Irving.

En septembre 1992, près d'Inverness, un groupe d'individus exécute froidement Ronald Cotten, dans un petit cottage. Adele (7 ans, sa fille) était cachée dans un placard ; elle a entendu l'un des tueurs prononcer le nom d'Harry Ex. 15 ans plus tard, elle décide de venger son père. Après sa sortie d'hôpital, elle a été prise en charge par son oncle Max qui l'a confiée à Hazel, cette dernière l'ayant élevée comme sa fille. Étrangement, l'oncle Max a tenu à ce que son éducation comporte un volet sur les arts de combat et le maniement des armes à feu. En interrogeant brutalement Michael James Minton (celui qui a plongé pour le meurtre de son père et qui est sorti de prison 13 ans plus tard), elle apprend que cette exécution a été commanditée par un individu qualifié de Voix, parce que Ronald Cotten était une sorte de tueur à gages dans un jeu mortel et malsain. Des Voix emploient des individus qualifiés de Button Men devant s'affronter en duel, de gros paris courant sur l'issue du combat. Son père avait décidé de se retirer du jeu, et il menaçait de le rendre public si les Voix ne le laissaient pas tranquille. Personne ne peut quitter le Jeu, sauf mort.

Premier constat : cette histoire n'est pas dessinée par Arthur Ranson. Ce n'est pas si déstabilisant que ça, et puis Frazer Irving est un artiste avec une forte personnalité graphique, sans comparaison possible avec celle de Ranson. du coup le lecteur est préparé à découvrir une phase différente dans la vie personnage Harry Exton. Effectivement, après une brève apparition dans la scène de 1992, le centre d'intérêt se fixe sur Adele Cotten. John Wagner introduit un personnage féminin qui sait se battre et qui dispose d'un objectif clairement établi : la vengeance. En scénariste aguerri, Wagner ne restreint pas son récit à une simple traque des commanditaires de l'exécution de son père, avec quelques retournements de situation. Il continue de développer les conséquences de la participation au Jeu.

Précédemment, Harry Exton avait mis en oeuvre toutes ses capacités pour s'extirper du Jeu, avec des résultats mitigés. Dans ce tome, il se fait à nouveau réquisitionner contre son gré par une nouvelle Voix. Sans surprise, la tentative de sortie du Jeu par Ronald Cotter se termine par une exécution sommaire. Pour Wagner, l'intérêt n'est pas de savoir si sa fille accomplira sa vengeance (encore que le récit mène à son terme cette interrogation), mais de mesurer les effets de la vie de violence du père sur sa fille, l'héritage qu'il lui transmet.

Alors que le dispositif de départ est assez basique (le lecteur sait qu'il aura droit au duel qui constitue le principe du Jeu), Wagner réussit à élargir l'horizon du récit, en montrant qu'Adele est une débutante (mais pas une victime). Il dépeint les Voix comme tout aussi prisonnières du Jeu que leurs Button Men. Elles ne peuvent pas non plus arrêter le Jeu, au risque que tout soit dévoilé. Alors même que le lecteur sait pertinemment dès le départ que la confrontation entre Harry Exton et Adele Cotten aura lieu, il est bien incapable d'en prévoir le contexte et les règles, encore moins les conséquences. le suspense perdure jusqu'à la fin.

Dans cette oeuvre, Frazer Irving fait déjà montre d'une approche conceptuelle de ses dessins, sans être encore dans l'abstraction comme il le fera plus tard. Il utilise la couleur comme un outil pour dessiner, c'est-à-dire que tous les contours ne sont pas encrés. En particulier, les arrières plans peuvent être des camaïeux de couleurs avec une teinte prédominante pour en fixer la tonalité, ou des contours flous (comme un arrière plan lorsque la mise au point est faite sur le premier plan. Irving combine avec art ces 2 usages des couleurs pour plonger littéralement le lecteur dans chaque séquence. Il ne s'agit en rien de raccourcis pour masquer le vide d'une case, mais bel et bien d'un dispositif pictural relavant de la narration séquentiel, et l'étoffant.

Cet usage des couleurs conduit le lecteur à abolir la frontière mentale qu'il établit généralement entre traits noirs et couleurs. Il lit les dessins d'une autre manière. La mise en couleurs participe également à compléter les représentations en elles mêmes. Par exemple, tous les visages sont représentés avec un trait noir pour délimiter leur contour, sans trait noir à l'intérieur pour marquer les ombres, ou l'âge de la peau. Ce sont les variations de nuances qui font apparaître le modelé du visage, ainsi que la texture de la peau. Pour le coup, Irving n'hésite pas à marquer les visages, à attester de l'épreuve du temps. La peau d'Adele Cotten (20 ans) est lisse et fraîche, alors que celle de sa mère adoptive est ridée et plissée.

Frazer Irving fait également montre d'une composition savante des environnements. Il n'est pas adepte de l'accumulation obsessive de détails, mais plutôt de l'élément juste et significatif au bon endroit. Un fil barbelé, un crochet de boucher, une pince de homard, une rampe d'escalier, autant d'éléments individuels qui suffisent à rendre un endroit spécifique le temps d'une case. À nouveau, Irving pense chaque case comme élément d'une séquence. Il ne reproduit pas tous les éléments dans toutes les cases, il les dispose savamment tout au long de la séquence. Chaque case est ainsi immédiatement lisible, et l'accumulation de ces détails uniques finit par dresser un riche tableau dans chaque séquence dont l'unité est assurée par une ou deux couleurs dominantes.

Dans cette histoire, Harry Exton n'est plus le personnage principal, il partage la vedette avec Adele Cotten. John Wagner déjoue et dépasse les stéréotypes et les lieux communs de ce type de récit en montrant la personnalité d'Adele, en prenant soin d'en faire une personne faillible du fait de son inexpérience, sans jamais la ravaler au rang de victime. Pour un nouveau lecteur, le personnage d'Harry Exton pourrait sembler se résumer à une parodie de dur à cuire. Pour un lecteur ayant lu les histoires précédentes, il constate la cohérence des actions d'Exton, avec son caractère établi précédemment (en particulier son absence d'empathie). Frazer Irving met cette histoire en images, avec une approche esthétique différente de celle d'Arthur Ranson, mais pas moins personnelle ou moins sophistiquée. le lecteur plonge immédiatement dans chaque séquence, totalement immergé dans chaque endroit, grâce à de savantes compositions chromatiques.
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