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EAN : 9781781083369
144 pages
2000 AD (15/01/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
Late 22nd century. After the Atomic Wars, many survivors were warped by the Strontium 90 fallout. These 'mutants' became a victimised underclass, and the only job open to them was bounty hunting. One such Search/Destroy agent, or STRONTIUM DOG, is Johnny Alpha, who was thought killed. But he has been resurrected and is now leading mutantkind in a revolution against the Norms...
Written by Strontium Dog co-creator John Wagner (A History of Violence) with art b... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The life and death of Johnny Alpha 1 - The project qu'il faut avoir lu avant, car ces 2 tomes forment un diptyque. Il contient les épisodes parus dans les numéros (prog) de l'hebdomadaire 2000 AD : annuel 2013, 1813 à 1821, annuel 2014, 1862 à 1870. Ils sont initialement parus de 2012 à 2014, écrits par John Wagner, dessinés, encrés et mis en couleurs par Carlos Ezquerra.

L'histoire se déroule en Angleterre, à la fin du vingt-deuxième siècle. Johnny Alpha a réussi à s'infiltrer dans le ghetto de mutants situé sur Canvey Island et à découvrir la nature du projet mené par Sir Pelham Grenville, avec des soutiens de capitaux privés et la connivence d'officiels au plus haut niveau gouvernement. Il a été capturé par les hommes de main de Grenville. Il réussit à s'échapper, en emmenant avec lui Grenville en otage, en compagnie de Archibald McNulty (surnommé Middenface) et de Maxie (un mutant à tête carrée).

Au vu de l'énormité du crime organisé par Grenville et les autres, Johnny Alpha prend sur lui d'informer les différentes communautés de mutants de ce qu'ils ont subi, et de prendre la tête de la révolte. C'est le début d'une guerre civile généralisée entre êtres humains normaux et mutants, en Angleterre. Alpha charge McNulty de rallier le satellite spatial des Strontium Dogs pour les mobiliser, afin qu'ils viennent grossir les rangs des mutants.

La première partie de ce diptyque racontait une longue enquête pour comprendre ce qui était arrivé à Johnny Alpha. Elle avait eu comme conséquence de froisser les lecteurs de Strontium Dog de la première heure, en usant de rétrocontinuité sur le personnage et sur d'autres. Pour les autres, ils faisaient confiance à John Wagner, cocréateur du personnage et ordonnateur de son retour (ou de sa rénovation) en 1993, commençant dans The Kreeler conspiracy. Ce tome change de braquet et raconte le soulèvement des mutants menés par Johnny Alpha, suite à la découverte de l'action entreprise pour les supprimer. Il reste de nombreuses séquences d'action, des scènes de destruction massive, des affrontements armés et actes de bravoure. John Wagner ne transforme pas la série en un thriller politique, il conserve la forme d'une histoire d'action. Comme il l'avait déjà fait pour Judge Dredd dans Judge Dredd: Origins, il y intègre une dimension politique. Johnny Alpha reste un héros d'action, tout en devenant un chef politique.

Dans un premier temps, le lecteur profite des actions d'éclat réalisées par Johnny Alpha. Comme d'habitude, il ne se sert pratiquement pas de ses pouvoirs. Il lui reste encore une bombe temporelle bien pratique comme deux ex machina, sans parler des actions bien arrangeantes de l'entité qui l'habite (là encore un dispositif narratif artificiel permettant de faire basculer la situation au bon vouloir de l'auteur). Il se sort de toutes les situations grâce à son audace et son sens de la stratégie. Ses talents d'orateur et ses hauts faits passés lui permettent de rallier des individus à sa cause, ou tout du moins à son point de vue. Il bénéficie de l'aide indéfectible de McNulty (parlant toujours avec un accent écossais à couper au couteau, ne facilitant pas la lecture). Néanmoins il apparaît rapidement que Johnny Alpha dépasse son rôle de héros courageux au code moral strict. Les circonstances le place dans un rôle de meneur, de responsable de la condition mutante.

John Wagner place son personnage dans la situation du héros devant redresser le tort fait à la communauté mutante. Ne pouvant pas renverser le gouvernement à lui tout seul, il doit mener un peuple opprimé au combat. On ne fait pas d'omelettes sans casser d'oeufs, mais le scénariste ne se contente pas de décrire une insurrection justifiée, il montre aussi les manipulations et le prix à payer. Dès le début, les dés sont pipés car le gouvernement conserve la maîtrise de la communication officielle, et peut démentir avec aplomb les accusations portées contre lui, par une communauté mal vue par la population générale. Les véritables responsables peuvent se retrancher derrière de nombreux échelons de commandement, et sacrifier quelques pions à la vindicte des mutants. Ayant bien conscience de cet état de fait, Johnny Alpha se retrouve acculé à exhorter des individus civils à prendre les armes, en sachant d'avance que cela conduira à un massacre peut-être en pure perte au vu rapport des forces en opposition.

Le scénariste n'édulcore par les décisions que Johnny Alpha doit prendre : exécuter froidement les ennemis, lutter contre les forces de l'ordre, abattre des civils, mettre en danger les mutants qui luttent à ses côtés (mais qui ne sont pas des soldats entraînés, encore moins des professionnels). Il ne se contente pas non plus d'un simple soulèvement contre l'autorité en place. Il évoque le rôle des médias, qu'ils agissent en tant que relais du gouvernement, ou de l'opinion publique, qu'ils soient sur place imposant leur propre narration sans connaître la situation, qu'ils soient otages des mutants. Il montre également que les mutants manquent d'informations sur les forces armées en face d'eux : nombre, armement, ou encore capacité de mobiliser des alliés (par exemple la réaction des américains de Megacity One qui ont eux aussi leurs communautés de mutants).

John Wagner raconte un récit de grande ampleur, dans un univers violent, avec un regard tragique et pessimiste sur la société, un fort ancrage référentiel, et un engagement politique ou social. Il s'agit d'un roman noir que Carlos Ezquerra doit mettre en image. Dès la première page, le lecteur retrouve la tradition de 2000 AD (en partie établie par Ezquerra lui-même) de donner une apparence grotesque et idiote aux mutations. Il y a donc Maxie qui a une tête cubique. Dans cette première page, le lecteur découvre également un type avec des doigts sur le front, une femme avec 2 poitrines (soit 4 seins), un cyclope, un monsieur avec un menton qui lui arrive à mi poitrine, ou encore un autre avec des cornes sur le crâne. D'une certaine manière, le dessinateur semble s'adresser à des individus qui ont besoin qu'on leur montre de manière évidente ces malformations très visuelles, et très primaires. On retrouve bien sûr Kid Knee, avec son visage à la place d'un genou, et pas de tête ou de cou au somment du torse.

Plus l'histoire avance, plus les scènes de destruction prennent de l'importance en nombre de cases et en ampleur. Au bout d'un moment, le lecteur éprouve la sensation que Carlos Ezquerra se lasse un peu de ce genre de visuels, et qu'il se contente de dessiner l'arme qui crache le feu, une grande zone jaune et orange pour montrer l'impact de cette décharge d'énergie et des corps projetés sur les côtés par l'explosion, soit des individus se mettant à l'abri, soit des cadavres. L'utilisation régulière de cette mise en scène finit par désintéresser le lecteur qui ressent un effet de répétition.

Il faut dire aussi que Carlos Ezquerra a fort à faire dans cette histoire. Johnny Alpha se déplace beaucoup, nécessitant de représenter des endroits aussi variés que des bois, un campement provisoire de mutants itinérants (l'image évoque immédiatement les populations itinérantes en Europe, et la forme d'ostracisme et de suspicion associés), des champs de bataille en rase campagne, des affrontements en milieu urbain, un camp paramilitaire. Globalement, le dessinateur sait donner l'impression requise au lecteur, mais parfois il semble ne dessiner que le strict minimum, sans chercher à rendre plus spécifique. Il en va ainsi des affrontements en campagne, où les arrière-plans sont vite occupés uniquement par les explosions, sans indication sur l'environnement, ou de ceux en milieu urbain où les arrière-plans subissent le même traitement.

Malgré tout d'une manière générale, la narration visuelle de Carlos Ezquerra réussit à porter toutes les séquences, quel que soit le nombre de personnages, l'ampleur de l'affrontement, ou encore les spécificités d'une discussion. Il reste premier degré et concret du début jusqu'à la fin, ne glissant qu'avec parcimonie quelques touches humoristiques (essentiellement une expression de visage plus marquée, ou une bouche tordue par un accent prononcé, par exemple pour McNulty). de la même manière le scénarise reste très sérieux dans sa narration, avec uniquement un ou deux clignements d'oeil discret (comme le nom d'un général : Dad Nabbett, une référence au scénariste Dan Abnett). C'est ce sérieux qui fait ressortir toute l'horreur de la situation des mutants, toute la haine abjecte des membres de la Fraternité des Norms (pour normaux) qui arborent fièrement la croix gammée.

Cette deuxième partie justifie à elle seule que le scénariste ait ramené son héros d'entre les morts (pour combien de temps ?). À partir des aventures d'un chasseur de primes dans un récit de genre (celui de la science-fiction orientée action), il met en scène les mécanismes d'oppression qu'une société peut mettre en oeuvre contre une partie de la population jugée indésirable, que ce soit par le biais du gouvernement ou d'intérêts privés, avec collusion qui plus est. le lecteur peut parfois grimacer devant des dessins un peu rapides, ou un ou deux raccourcis scénaristiques, mais il est quand même emporté par le souffle du récit et son intelligence.
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Vidéo de John Wagner
En 1998, la Dame Blanche Lucie partage son temps entre la départementale D74 et le manoir de Guenièvre Gahinet, une nonagénaire sénile. Guenièvre était connue autrefois pour ses communications avec les morts, mais à présent, elle n'est plus que l'ombre d'elle-même ; après l'avoir négligée pendant des années, ses descendants envisagent de la placer en maison de retraite et de vendre sa demeure à un investisseur. Furieuse contre eux, Lucie fait appel à un esprit vengeur, Wagner, pour les terroriser et les punir. Les jours passant, elle se rapproche d'Antoine, un petit-neveu de Guenièvre, mais il est trop tard pour qu'elle revienne sur sa décision : sa vengeance est en marche. Wagner se montre d'autant plus zélé qu'il espère la séduire – et s'il peut écarter tous ses rivaux potentiels dans la foulée, c'est encore mieux !
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