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C'est grâce à Poirette que j'avais découvert, et fort apprécié Une confession ; c'est encore Poirette qui remettra le couvert avec cet opus, à mon avis encore meilleur !

Nous sommes dans une ville moyenne de la province anglaise. Herbert Grantley y est un notable sans histoire. Pharmacien de son état, il a succédé à son père dans son officine qui fonctionne bien. Marié à Norah, il a une fille Jenny.

Un beau jour, Herbert va de lui -même s'accuser du meurtre de sa femme, un an plus tôt. « Je ne haïssais pas Norah, je me contentais de la détester. »

L'inspecteur qui le reçoit est un vieux briscard ; loin de prendre pour argent comptant ce que le pharmacien va lui dire, il va certes creuser ouvertement, mais pas que…

« Je suis un policier, pas un prêtre ; on ne me paie pas pour écouter les confessions et donner ensuite l'absolution. Je suis payé pour douter ; pour arriver aux bonnes conclusions. »

Et c'est tout le génie de John Wainwright ! Pendant qu'il focalise le lecteur sur la mort de Norah, un autre drame prend corps.
Dans ce huis-clos de plus en plus oppressant, les détails de la vie familiale de ce notable sans histoires nous sont révélés. Jusqu'aux dernières pages nous ne saurons rien, et puis PAF, la vérité nous explose au visage, sans crier gare ! le tout en 200 pages, dans un texte serré, sans gras, psychologiquement intense et fioritures.

Il me tarde de retrouver d'autres opus de cet auteur que les éditions Sonatine ont eu la bonne idée de remettre à l'honneur.


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On retrouve dans ce roman le même acharnement de la part du policier que dans "une confession"; c'est lui qui incarne la pièce maitresse du puzzle.
Roman court, à la Simenon, facile à lire.
J'ai bien aimé cette enquête psychologique autant que policière.
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Il faut bien avouer que jusqu'à l'an dernier et la publication du roman Une Confession, John Wainwright était plutôt – injustement – méconnu du public français, à part peut-être chez les vieux briscards de la collection Série Noire (Gallimard).

Et pourtant il est l'auteur du roman À Table ! qui a inspiré Claude Miller pour son cultissime film Garde À Vue. Oui, je sais, je l'ai déjà mentionné lors de ma chronique d'Une Confession… patience, tout vient à point à qui sait attendre.

Un grand merci aux éditions Sonatine qui nous permettent de (re)découvrir un grand nom de la littérature policière. Des intrigues fortement teintées de noir avec cette inimitable touche so british et une intensité psychologique parfaitement maîtrisée.

D'un point de vue purement esthétique, j'aime beaucoup la couv' du bouquin, elle donne vraiment l'impression que l'on a la lampe dans la tronche.

Ce n'est pas pour rien que j'ai mentionné le roman À Table !, ce dernier mettait en effet en scène l'inspecteur-chef Lyle dans le rôle de l'accusateur convaincu que son suspect était le coupable. Dans Les Aveux John Wainwright inverse les rôles, cette fois c'est au « suspect » (plus exactement à celui qui vient avouer son crime) de convaincre l'inspecteur-chef qu'il est bien coupable du crime dont il s'accuse.

Vous me direz sans doute qu'il faut vraiment être très con pour s'accuser d'un crime que l'on n'a pas commis (qui plus est d'un meurtre). Instinctivement je ne vois qu'une raison susceptible de motiver un tel mensonge : la volonté de protéger le coupable (un père pourrait s'accuser d'un crime commis par son fils).

Sur un peu plus de 200 pages, nous assistons à un face à face entre l'inspecteur-chef Lyle et Herbert Grantley, l'homme qui s'accuse du meurtre de son épouse. Les chapitres alternent entre la confession de Grantley (c'est l'occasion de découvrir le quotidien du couple Grantley et de leur fille, Jenny) et l'interrogatoire conduit par Lyle.

Pour qu'un tel huis clos en tête à tête fonctionne, il est primordial que les personnages et les faits soient crédibles ; un défi relevé haut la main par John Wainwright. On se laisse embarquer par la confession de Grantley ; à vrai dire seule l'antipathie du bonhomme (un connard coincé du cul, arrogant et prétentieux) m'a donné envie de creuser au-delà des apparences. Et si j'avais vu plus ou moins juste sur certains aspects du récit, j'étais très loin d'imaginer l'ampleur du truc.

C'est quand Lyle va abattre implacablement ses cartes, une à une, que la réalité des faits va s'imposer au lecteur dans toute sa noirceur. Et le pire c'est que l'on pourra simplement se dire – rétrospectivement – « Bon sang, mais c'est bien sûr ! »

Un polar qui repose à 100% sur le côté psychologique de l'intrigue et de ses personnages, un jeu dont John Wainwright maîtrise les règles. Il parvient à captiver et à duper le lecteur sur avec un simple face à face, quasiment sans que jamais le ton ne monte entre Grantley et Lyle.

J'espère que Sonatine continuera à nous faire découvrir les pépites inédites de cet auteur et pourquoi pas de nouvelles traductions de titres déjà disponibles en français (je n'ose pas lire À Table ! dans sa version Série Noire au vu de la triste réputation de cette collection en matière de traduction).
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INversion

Simenon a une grande aura sous nos latitudes. L'homme a une bibliographie aussi imposante que le nombre de ses conquêtes (d'après ses dires... C'est étrange, j'ai toujours du mal à croire ceux qui le claironnent) et inventa le commissaire bourru, taiseux, la pipe aux lèvres, aussi nerveux qu'un sénateur en séance digestive à la Chambre.

Je ne suis pas un grand fan de Simenon, je ne déteste pas, loin de là, mais l'angle psychologie au scalpel et mise à nue de la bourgeoisie crapoteuse me semble parfois survendu. Et parfois non.

John Wainwright est un romancier Simenonien, Chabrolien. Il est inimaginable de ne pas songer à ces deux références en lisant Les aveux. Wainwright est surtout connu pour son roman Brainwash publié en français sous le titre À table ! Claude Miller l'adapta au cinéma, il devint le film Garde à Vue, remarquable, un choc de deux acteurs se faisant face, se tournant autour comme deux requins cannibales.

Les aveux, c'est Garde à vue à l'envers. C'est le meurtrier qui cherche à convaincre le flic de sa culpabilité. Ce pharmacien sans histoire, un peu terne, veut éperdument persuader l'inspecteur Lyle qu'il a empoisonné son épouse un an auparavant. Pourquoi cet homme qui n'a jamais été soupçonné vient-il se livrer ? Est-il vraiment coupable ? Pourquoi s‘accuser d'un crime que l'on n'a pas commis ?

Ce polar roublard va répondre à ces trois questions. le livre alterne la confession du potentiel assassin dans un « je » omniscient et l'interrogatoire dans un « il » plus distancié. Wainwright joue là une partition bien connue, une alternance des points de vue, où le lecteur se méfie du « je ».

Les aveux est un duel matois entre un vieil inspecteur à qui on ne la fait pas et un « notable » comme on dit. Ces petits hobereaux provinciaux et crapoteux si bien décrits dans les films de Chabrol. Ceux qui, rêvant d'une vie plus grande que la leur, accusent celles et ceux qui les entourent de l'étroitesse avérée de celle qu'ils vivent réellement.

Un polar rusé, qui se lit plus vite que Maigret bourrant sa pipe.

(Traduction : Laurence Romance)
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Il s'appelle Herbert Grantley, il est pharmacien dans une petite bourgade anglaise. Une pharmacie qui se transmet de père en fils, à des hommes respectables, de ceux que l'on estime pour leur travail auprès de la communauté. Oui, Herbet est un homme respecté, ici.

Pourtant, ce soir, il est allé de son propre chef au commissariat pour confesser un trop lourd poids sur ses épaules. Il le traîne depuis un an, ce fardeau. Il pèse trop lourd, il doit s'alléger. Alors, il est allé au commissariat. Dire qu'il avait tué sa femme. Un empoisonnement.

Si son histoire tient debout, l'inspecteur-chef Lyle n'y croit pas un seul instant. Pourquoi diable venir se dénoncer un an après les faits, lorsque l'on est un homme si respecté de ses pairs et que le meurtre – s'il est avéré – ne pourrait qu'éclabousser son aura ?

Commence alors un long face-à-face entre les deux hommes. Un vrai du chat et de la souris, mais assis autour d'un bureau. Une joute verbale, en quelques sortes. Et que le plus futé des deux gagne !

Dans ce huis-clos troublant, Herbert sera amené à nous parler de son existence, sa vie de couple, puis de famille. Les relations se délitent, les amours se perdent, les liens sont toxiques… jusqu'à la révélation finale, ultime acmé de cette effroyable nuit qui marquera à jamais les vies de nos deux protagonistes.

Un thriller psychologique à la tension palpable, qui vous mettra mal à l'aise. En bref, un très bon polar !
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Pharmacien dans une ville côtière d'Angleterre, Herbert Grandley est veuf depuis que sa femme à fait un malaise cardiaque un an plus tôt. Mais, alors que personne ne remet en cause le caractère naturel de la mort de son épouse, le veuf se présente à l'inspecteur Lyle pour s'accuser de l'avoir empoisonné avec une substance indécelable.
Septique le policier entame un long interrogatoire qui nous permet de découvrir la vie de ce couple, sa formation, son évolution puis sa déliquescence lente mais inexorable. Petit à petit le couple s'est dangereusement délité et seule la naissance de leur fille Jenny a mis du baume au coeur de notre pharmacien avant de provoquer sa plus grande déception. A force de questions, le coupable dévoile tous les travers de sa relation toxique mais évoque aussi les faits divers qui ont émaillé la vie de la famille. L'inspecteur est persuadé que Grandley n'a pas empoisonné sa femme et l'interrogatoire doit lui permettre de comprendre l'objectif caché de cette mascarade.
Connu pour ses romans noirs écrits sous son nom ou sous le pseudonyme de Jack Ripley, John Wainwright nous offre ici un troublant huis clos dans la lignée de « A table » (Garde à vue au cinéma) écrit en 1986.
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J'ai découvert cet auteur l'an dernier dans « Une confession », un thriller que j'avais qualifié de « HORS NORMES » et avec celui-ci, je confirme une fois de plus !


Nous sommes ici dans un espèce de huit-clos où un homme se présente à la gendarmerie pour confesser le meurtre de sa femme qu'il a empoisonné !!!


Attention toi le lecteur qui va ouvrir ce livre, l'auteur va t'embarquer dans sa folie narrative mais tellement jouissive. Tout est addictif dans ce thriller, décalé, noir, machiavélique. IMPOSSIBLE de le lâcher, il faut le lire d'une traite pour apprécier le fond et la forme…

Mais que sait-on sur ce père de famille ordinaire, lui un petit pharmacien dans un petit village .. Pourquoi empoisonner sa femme ? Et sa fille ? Que sait-elle vraiment ?
Cependant, l'inspecteur-chef Lyle ne croit pas mot de sa version !! Entre alternance passé/présent qui dynamise le récit, le lecteur va plonger dans la folie d'un couple semblant si ordinaire, entre absurbe et faux-semblants, de revélations en revélations pour un final explosif …
Pas besoin de bain de sang ou de sur-enchère pour John Wainwright … L'ambiance anxiogène tisse le lecteur et l'embarque directement, tout est dans les mots …

Les circonstances et la situation un peu « ridicule » de ces aveux pour finir en APOTHEOSE. Ne cherchez pas, vous n'êtes pas PRETS !!!

Un vrai coup de coeur pour cette lecture et cet auteur qui ne cesse de me surprendre ! Bref si vous souhaitez un thriller sans chichi et psychologiquement dérangeant, ne cherchez pas plus loin ce titre est fait pour vous !
Lien : https://www.instagram.com/au..
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Excellent policier à la sauce très, très amère ...
C'est l'histoire d'un type ordinaire, Herbert Grantley, pharmacien (de père en fils) dans une petite ville côtière d'Angleterre Rogate-on-sands (où l'on s'enquiquine entre deux saisons estivales) qui vient confesser un an après la mort de cette dernière, Norah, le meurtre de son épouse. le remord le torture : il l'a empoisonnée parce que derrière la façade d'un couple sans histoire (26 ans de mariage), elle lui rendait la vie impossible, l'humiliant en permanence et que seule la naissance de leur fille, Jenny, lui avait permis un temps, d'oublier la ruine de son couple. Avec sa fille, il était un papa formidable qui adorait son enfant. Persuadée qu'elle était brillante, il fut déçu qu'elle ne soit qu'ordinaire, et encore plus par son mariage avec un voyageur de commerce, Walter. le divorce n'était pas possible : Norah n'aurait pas supporté d'être mise au ban de la bonne société de la ville.
Sauf que l'inspecteur-chef Lyle, qui le reçoit, n'a pas l'air convaincu : c'est pas tout ça mais va falloir apporter des preuves. Nous progressons de la formation du couple, en passant par leur vie séparée dans une maison agrandie où Herbert occupe seul un logement indépendant dont il finit par fermer la porte à clef pour éviter que sa femme fouille dans ses affaires. Nous avons un portrait de cette épouse, Norah qui n'a pas fait d'étude, est une femme au foyer, ne se sent pas l'âme d'une mère dévouée corps et âme à son enfant, de la position sociale qu'occupe si l'on peut dire le couple et finalement la sortie d'un secret ignoble, immonde qui va au delà du meurtre de Norah. Car il y a aussi le kidnapping dont a été victime Jenny lorsqu'elle avait 19 ans au cours d'une fête où elle s'était rendue, kidnapping contre rançon, dont elle est redevenue différente, et dont la famille n'a jamais parlé à la Police ou même discuté après le retour vivante de la jeune fille ...
J'ai trouvé ce roman étonnamment court, c'est dire si j'ai aimé le lire. Les apparences, elles sont bien pratiques pour cacher les horreurs, toutes les horreurs car quelquefois la famille, le foyer, ce n'est pas le meilleur endroit au monde, même avec de l'argent ...
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Voilà un vrai polar.
Ce nouveau titre de John Wainwright rassemble tous les ingrédients nécessaires pour un roman du genre, et le résultat est bien au-delà de ce que l'on peut en général trouver dans ce registre.

Tout repose sur les protagonistes et sur l'ambiance qui entoure l'intrigue, et à la lecture des Aveux, on se rend compte que pour certains auteurs particulièrement talentueux, il n'en faut pas plus pour nous offrir une excellente histoire.

Herbert Grantley se présente un matin au bureau de l'inspecteur Lyle pour avouer le meurtre de sa femme, Norah.
Mais Lyle doute. Pour lui, quelque chose cloche.
Et bien que Grantley maintienne qu'il a empoisonné son épouse, le policier, lui, décide de profiter de cette déposition spontanée pour faire toute la lumière sur cette affaire qui n'en était pas une.

L'histoire débute ainsi, deux hommes qui s'affrontent dans un face à face aussi déroutant que surprenant pour l'un comme pour l'autre.
Pourquoi ce policier refuse-t-il de croire cet homme ?
Pourquoi Grantley vient-il subitement s'accuser d'un meurtre qui n'a absolument pas l'air d'en être un ?
Quels sont les secrets camouflés derrière le rideau opaque de ce couple de petits bourgeois ?

Alors, non, il n'y aura ni course poursuite, ni coups de feu. Pas de prise d'otages ou autres scènes d'action spectaculaire.
John Wainwright n'a aucunement besoin de tous ces artifices pour nous prendre dans sa toile.
Ni pour nous y maintenir fermement jusqu'à la dernière ligne.

Et pourtant, malgré cette absence d'actions, le roman défile à une allure folle.
Le lecteur, tout comme le pharmacien ou l'inspecteur, est pris dans cette confrontation comme s'il y assistait.
La pression augmente page après page, de façon régulière et sans jamais faiblir.
Pour arriver à un final en apothéose.

Les Aveux est clairement un excellent polar. Un polar parfait même, de ceux que l'on oublie pas, de ceux dont on fait des films qui restent très longtemps en mémoire.
Un polar « à l'ancienne », tout en subtilités et en nuances, comme on en voudrait plus.

Une de mes meilleures lectures du genre, sûrement même LA meilleure de cette année dans cette catégorie.
À lire sans hésiter !
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