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sur 128 notes
Alors je vais être honnête sans mes deux chalenges en cours je n'aurais pas ouvert Ben Hur. Car quand je pense Péplum (personnellement je préfère regarder en au cinéma), je pense à Gladiateur, Pompéi, Troie, Alexandre et tout le reste. Et franchement déjà dans les films on a du mal avec les termes de l'époque alors je me suis dit en livre et bien ce n'est pas gagné ma cocotte.
ET bien contre toute attente j'ai vraiment aimé l'histoire de Ben Hur ! Quoi dire d'abord et bien j'étais complétement ignorante de son aventure et surtout de sa rencontre avec le Messie et ce qu'il a apporté à la religion Chrétienne. Ayant lu la Bible, je vous avouerais que j'ai pris du plaisir à revivre certains passages du Christ.
Alors parlons de Mr Lewis Wallace. J'ai bien compris que cette version que j'ai lu est la plus condensé mais je vais être curieuse et aller à le recherche du vrai roman en entier. Ça m'est complétement égal car je veux vraiment approfondir le personnage de Ben Hur et sa marque indélébile sur la religion Chrétienne.
Ben Hur avant d'être un guerrier et un coureur de Char (je ne sais pas comment cela se dit) est un homme humble et ouvert au monde qu'il l'entoure, reconnaissant, aimant, honnête. Sa quête de vengeance envers son amour d'enfance sera faite avec la plus grande dignité. Oublions les barbares, lui se mesura à la plus grande peur de son ennemi.
Et l'entourage loyale de Ben Hur vous émouvra au plus profond de votre âme : le sacrifice d'une mère, la vérité sur un héritage non mérité, l'amour loyale et inconditionnel d'une femme, la bravoure de ses proches amis et il faut bien le dire l'avarice de certains personnages qui seront récompensés à leur juste valeur.
Ben Hur homme de pouvoir et conquérant (dans le bon sens du terme) vous embarque dans sa vie faite d'amour mais aussi d'esclavage, de dignité et de bonne étoile.
Je suis heureuse d'avoir pu faire connaissance de ce Ben Hur là et non celui qu'on met en avant sur les affiches de cinéma. Une très belle découverte et surtout une agréable surprise. Bon je le reconnais parfois c'est compliqué à lire, faut que les mots et les tournures de phrases arrivent jusqu'au cerveau mais au s'en fout au final c'est un délice à lire. Merci les challenges pour nous pousser à lire autre chose et nous sortir de notre zone de confort.
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Si Ben-Hur est d'abord l'histoire d'une injustice puis celle d'une vengeance, c'est aussi l'histoire du Christ. C'est d'ailleurs le sous-titre du roman.

Tout commence donc par une injustice. Ben-Hur, à tort dépossédé de ses biens et séparé de sa famille, est envoyé aux galères. S'ensuit la vengeance, quand il revient et que tout le monde le croit mort. Mais, encore une fois, c'est aussi l'histoire du Christ. En fait, pour être précis, c'est même par là que ça commence, le roman s'ouvrant sur l'arrivée des Rois Mages à Bethléem pour la naissance du messie. Alors, dès les premières pages, dès le portrait de ces personnages, on réalise que ce ne sera pas un péplum basique et qu'il ira bien plus loin qu'une course de chars.

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Je connaissais peu de choses de Ben Hur avant de commencer ce livre, à part son succès au cinéma. Je m'attendais donc à quelque chose de type péplum, à savoir des guerriers au torse huilé se battant virilement en petite jupette de cuir, le tout sur fond de courses de chars. La première scène vient chambouler immédiatement cette attente, puisqu'elle met en scène les rois mages en route pour rendre hommage à l'enfant Jésus.

Le roman est avant tout un récit de frères ennemis. Juda Ben Hur est ami depuis son enfance avec Messala. Mais quand ce dernier rentre de Rome, il le retrouve métamorphosé. Enivré par la puissance de l'empire romain, Messala n'a plus qu'un objectif, gravir les échelons du pouvoir sans plus s'embarrasser de morale. Et il le prouve rapidement : Ben Hur ayant été arrêté après un accident, il le condamne sans sourciller aux galères à vie et confisque les biens de la famille de son ami d'enfance. Notre héros n'aura alors plus qu'un objectif : la vengeance.

L'écriture de Wallace est très agréable, et l'immersion dans l'univers biblique qu'il nous propose est parfaitement réussie. Certains détails m'ont un peu fait tiquer, mais enfin, j'imagine qu'on est plus dans un récit « hagiographique » qu'historique. le parallèle entre la quête de vengeance de Ben Hur et la vie de Jésus, qui est toujours plus ou moins présent en filigranes, est particulièrement intéressante.

Gros point de déception pour moi, c'est que le livre est un roman d'aventure, et que je n'ai jamais vraiment senti Ben Hur en difficulté : ses plans se déroulent sans anicroches, et dans les combats il ne semble jamais pouvoir recevoir un mauvais coup. Et les mésaventures de sa famille… disons que quand on connaît un minimum la vie de Jésus, on devine bien trop vite ce qui va se passer ! Mais un héros d'aventure qui n'est jamais mis à mal, souvent, c'est un héros ennuyeux. Et c'est bien ce qui m'est arrivé ici. Je me suis rapidement lassé de Ben Hur, et à la moitié du roman j'ai continué en accéléré juste pour connaître la fin.

Malgré tout, le roman dit beaucoup plus de choses qu'on ne pourrait l'espérer d'un « blockbuster » cinématographique. Sans cette réputation, j'aurais ouvert ce livre avec de toutes autres attentes, et ça m'aurait peut-être permis de mieux l'apprécier. Morale de l'histoire, ne plus jamais me fier aux films pour me faire une opinion sur un livre. Je m'étais déjà fait avoir avec Conan… Il faudra que je creuse un jour le sujet de la fascination d'Hollywood pour les jupettes en cuir.
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Tout d'abord, je remercie Babelio et Archipoche pour l'envoi du livre au travers de la Masse Critique.

A mon grand étonnement, tout commence par notre introduction aux Rois mages qui se rencontrent pour aller accueillir au monde LE nouveau-né : le Christ qui est arrivé parmi les Hommes. S'ensuit une description de l'environnement de l'époque qui est fort agréable à lire et à imaginer, avec un style léché et très détaillé. Ce type de description sera récurrent pour tous les environnements mentionnés au cours de l'histoire, rendant parfois la lecture un peu lourde, mais nous plongeant aisément dans l'univers de l'époque très bien retranscrit.

On s'oriente ensuite vingt ans plus tard, à la rencontre de Judah (Ben Hur – notre protagoniste) et Messala, deux amis d'enfance qui se revoient après une longue séparation et qui ne s'entendent plus. Judah trouve Messala fort changé et n'est plus l'ami qu'il était avant. Ce dernier trahira la confiance de Judah, ce qui entrainera le reste de l'histoire. On peut dire que cet événement n'est que la première étape de sa grande destinée...
S'ensuit une rencontre bienheureuse qui nous permettra de suivre Ben Hur dans son périple à la recherche de sa mère et de sa soeur, déshonorées par « sa faute », et dans sa quête de vengeance, le tout se déroulant parallèlement à la naissance du christianisme ; l'histoire du Christ et celle de Judah se croisant et s'entremêlant à plusieurs reprises au cours du récit.

J'avoue ne jamais avoir vu le film éponyme, et je fus donc surpris par les premiers chapitres ; j'avoue même avoir été un brin dérouté dans les premières pages. Effectivement, je m'attendais à une histoire centrée sur l'Antiquité, une espèce de fresque romaine aux thèmes d'esclavage et de gladiature : une espèce de Spartacus en somme ; et voilà que le roman commence par un fait totalement hors de ce que j'imaginais : la naissance du Christ. le fait de débuter par un événement totalement hors de mon attente m'a un peu étonné au départ (sans toutefois me faire déprécier l'écrit), mais les pages s'écoulant entre mes doigts m'ont fait largement apprécier le récit, sa construction et ce qui l'entoure. Et tout au long du livre, on se sent comme dans les coulisses des débuts du christianisme.

Certes, le style d'écriture datant de 1880 fait un peu vieillot par moments (en comparaison avec la littérature actuelle parfois un peu trop simpliste), mais il est d'une excellente qualité et fort agréable à lire ; il m'a rappelé certains livres que je lisais étant enfant : un vrai régal. le narrateur se permet des comparaisons avec sa contemporanéité (bateaux à vapeur) ou des allusions à des événements qui se dérouleront après l'époque du récit (infamie de Séjan), donnant parfois l'illusion d'un essai historique. J'ai donc grandement apprécié le style poétique et vraiment très bien écrit de l'ouvrage qui me fait comprendre son succès.

Concernant le contenu, on ressent dans la trame l'influence du « Comte de Monte-Cristo » d'Alexandre Dumas : un personnage devenu immensément riche qui part en quête de sa vengeance après avoir été la cible d'une manipulation. Toutefois, on fait assez facilement abstraction de cette comparaison au profit de l'histoire et du contexte qui nous emportent au travers des pages et qui nous absorbent avec facilité. On s'attache aisément à notre protagoniste et on partage volontiers ses peines et ses joies, on ressent naturellement sa dévotion et sa rancoeur à l'encontre de l'être arrogant qu'est Messala.
J'ai, pour ma part, ressenti énormément d'excitation lors de la préparation de la course de chars, lorsque les paris se mettent en place tandis que les chevaux sont entraînés par un Ben Hur sûr de lui... Il n'y a rien de plus jubilant que de voir le plan se construire au fur et à mesure des lignes.

Amateurs de fresques historiques, d'Antiquité, de récits de vengeance ou tout simplement fans du film, ce livre est fait pour vous. Un excellent ouvrage qu'on ne peut que conseiller malgré un niveau d'écriture élevé : les jeunes peu habitués à ce type de littérature auront peut-être du mal.

Alors prenez votre char et rendez-vous en librairie !

Hiroyuko.
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Merci Babelio, merci Masse Critique, merci Archipoche !

Singulier personnage que Lewis Wallace le créateur de Ben Hur, aristocrate américain pur jus, qui de la Guerre de Sécession à l'arrestation de Billy the Kid a connu une vie bien remplie, dont la carrière d'écrivain ne constituait que la partie loisir : juriste, avocat, diplomate, militaire, et membre de quatre partis politiques différents avant de devenir gouverneur du Nouveau Mexique puis ambassadeur à Istanbul. Son "Ben-Hur : A Tale of the Christ", a été le livre américain le plus vendu du XIXe siècle avant d'être qualifié de livre chrétien le plus influent de l'époque contemporaine...


Je vais donc vous parler de Ben Hur avant de "Ben-Hur : A Tale of the Christ". L'histoire de Judah prince juif de la maison Hur de Jérusalem est celle d'une trahison, d'une quête de vengeance et de l'obtention d'une rédemption. Elle n'est pas si éloigné de celle d'Edmont Dantès, le duumvir Quintus Arrius remplaçant l'abbé Faria et la fortune romaine le trésor de Monte Cristo. Ces deux récits ont cela de commun qu'ils ont su toucher du doigt les archétypes universels que tout le monde connaît et dans lesquels tout le monde peut se reconnaître. Cela marche d'autant mieux ici que l'auteur puise dans propre vie pour nourrir son récit : la carrière militaire, le sentiment de trahison et d'injustice, la conversion au christianisme... Et il est d'autant plus sincère qu'il met en scène son rêve d'oeuvrer pour un monde meilleur en combattant aux côté de Jésus de Nazareth !
Sur le forme, on retrouve la prose du dix-neuvième siècle, truffés de descriptions, agréables certes, mais horripilantes à la longue car on y a droit pour chaque lieu, chaque bâtiment, chaque personnage avec un ligne de commentaire pour chaque pièce de vêtement et chaque trait du visage... Elles occupent une bonne part du roman et en font aussi le charme, mais personnellement passé un cap je les ai lues en diagonale pour éviter l'overdose (cela et les longues tirades didactiques qui tiennent plus du monologue que du dialogue). Mais j'ai redécouvert avec joie la bataille navale entre soldats romains et pirates grecs, l'anthologique course de char avec les chevaux Rigel, Antarès, Altaïr et Aldébaran, la tragique plongée dans la vallée des lépreux... Et j'ai découvert le triangle amoureux entre le Prince de Hur et les filles de Simonide et Balthazar, les mesquines vengeances de Messala (qui après lui avoir envoyé le gladiateur saxon Thord pour l'assassiner, le menace de le dénoncer lui et sa rébellion à Séjan le terrible préfet du prétoire de l'Empereur Tibère) ou les préparatifs de première guerre judéo-chrétienne, Ben Hur recrutant et organisant les légions du soulèvement avec l'argent du prince marchand d'Antioche Simonide et les réseaux du cheik arabe Ildurim le Généreux...
J'aimerais m'attarder sur ces quelques-uns de ces éléments :

Mais tout cela est noyé dans le prosélytisme. J'ai passé les nombreux passages « Dieu est grand... blablabla... Loué soit l'Éternel... blablabla... Hosanna au plus haut des cieux ! », ou ceux voulant démontrer qu'il n'y a de bonheur possible que dans l'obéissance à Dieu et aux lois de lois de Dieu. Au final j'ai plus lu l'histoire du Christ avec en filigrane celle de Ben Hur que celle de Ben Hur avec en filigrane celle du Christ. le fils de Marie apparaît peu, mais on parle de lui en permanence... D'ailleurs, le récit commence par 50 pages consacrées à l'épisode de la Nativité avec les rois mages, le philosophe grec Gaspard pour l'Europe, le brahmane hindou Melchior pour l'Asie et le prêtre égyptien Balthazar pour l'Afrique, qui vante les mérites du judéo-christianisme sut toutes les autres formes de spiritualités... Il met d'ailleurs 100 pages à démarrer, et son apogée intervient à 200 pages de la fin, l'auteur s'attardant avec beaucoup de pathos sur le sort de la mère et la soeur de Ben Hur avant de mettre en scène l'ascension puis la chute du Nazaréen. D'ailleurs le twist est bizarre : on adore Jésus pour son message et ses miracles et tout monde brûle de se mettre à son service, puis d'un coup tout le monde retourne sa veste et se met à la haïr et à souhaiter sa mort... Comment l'auteur nous explique cela : le fils de Marie devait mourir pour ensuit ressusciter et accomplir sa destinée. Mouais, le plus gros deus ex machina de l'Histoire de l'Humanité ? blink
Le côté biblique l'emporte ainsi sur le côté historique, le côté religieux sur le côté romanesque. Mais c'est aussi ce qui est en fait une oeuvre témoin du renouveau chrétien au XIXe siècle. Comme pour L"'Odyssée" d'Homère, les éléments qui plaisent le plus au public moderne ne constituent qu'une partie de l'oeuvre d'origine, pas la plus importante et pas la plus divertissante pour le public d'origine...

Longtemps je me suis demandé pourquoi l'auteur alternait précision et clichés. D'un côté on a un panorama réussi autant géopolitique que paysager de la Judée au début du Ier siècle, ainsi que de belles descriptions de la métropole d'Antioche, mais d'un autre côté on a quelques grosses conneries :
- non, les esclaves galériens n'ont jamais existé dans l'Antiquité !
- non, Néron ne peut pas persécuter les chrétiens avant son règne voire avant sa naissance...
- non, les catacombes n'ont pas été créé pas les chrétiens et elles ne leur ont jamais servi de refuges !
En fait l'explication est très simple : l'auteur puise sa documentation dans la littérature religieuse. C'est donc sans aucun recul qu'il reprend à son compte les erreurs de la Bible, de l'Histoire des Juifs de Flavius Josèphe ou des hagiographies des saint chrétiens... qui comme toutes oeuvres de propagande ne se sont jamais embarrassées de véracité... C'est plus régulier que prégnant du coup j'ai essayé d'en faire abstraction, mais les enflammades prosémites ont également gâché mon plaisir en me sautant au visage et en m'étranglant comme un boa constricteur...

Cette fascination des Américains pour les Hébreux dans lesquels ils se projettent méritaient un travail de recherche de longue haleine (peuple élu, terre promise, destinée manifeste, mais aussi sentiment de supériorité qui peut dégénérer à l'occasion en suprématisme...).


Bref, j'ai aimé l'histoire de Ben Hur, et je reverrai avec un immense plaisir le film de William Wyler (1959) ou la bande dessinée de Jean-Yves Mitton (2008), qui pallient à tous les défauts de l'oeuvre originelle, mais je reste mitigé voir déçu par "Ben-Hur : A Tale of the Christ", et ce malgré ses apports indéniables à la littérature historique en général et au genre peplum en particulier, dans lesquels il me tarde déjà de replonger. Peut-être à nouveau grâce à Archipoche, qui réalise ici du bon travail (si on oublie les 2 coquilles à Byzance/Bysance qui m'ont un peu piqué les yeux ^^).


PS : carton jaune tous les éditeurs qui ont classé ce classique du XIXe siècle, de la littérature américaine et de la littérature chrétienne, en littérature jeunesse. Déjà placer en CDI une oeuvre ouvertement prosélyte entre" le Petit Nicolas" et "Harry Potter", bonjour le respect de la laïcité hein ! Ensuite c'est totalement méprisant de catégoriser jeunesse tous les classiques des littératures de genre sous prétexte qu'il ne s'agit pas de « vraie littérature ». Et puis c'est tout aussi méprisant de décider que tout ce qui est ancien est moins bien donc enfantin, alors même que le niveau de langage usitée dans ces titres les rendent inaccessibles voire illisibles pour les jeunes générations du XXIe siècle. Avec un tel état d'esprit, on comprend mieux pourquoi la France est le pays développé ou la pratique de la lecture est la moins développée (mais les caciques de la culture vont encore se gargariser de l'augmentation du nombre de titres sortis, en oubliant sciemment que les tirages sont depuis une douzaine d'années en chute libre avec des chiffres de vente divisés par 2, 3, 5, 7 voire 10 en fonction des niches... « Jusqu'ici tout va bien ! » dit à chaque étage l'andouille qui tombe d'un immeuble...)
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Je parie que pour la plupart d'entre vous les mots "Ben-Hur" évoquent d'abord – et avant tout – une grande fresque cinématographique de la grande époque de la MGM. Liée à cette évocation, l'image marquante d'une course de chars effrénée dans un cirque romain bondé. En tout cas, c'était ce que m'évoquaient ces mots avant d'ouvrir ce roman et, comme je suis d'une ignorance crasse pour ce qui est du cinéma de mes aïeux, je n'avais même pas vu le film de William Wyler. Après ma lecture du plus célèbre roman de Lewis Wallace, je vais sans aucun doute remédier à cette lacune étant donné le plaisir que j'ai pris à vivre cette épopée, digne des meilleurs péplums.

"Ben-Hur", c'est d'abord l'histoire d'une injustice qui, comme beaucoup d'injustices, entraîne un désir de vengeance épique à faire pâlir d'envie un Alexandre Dumas. Judah, héritier de la respectée maison Hur, est un aristocrate juif qui vit à Jérusalem. Quand débute l'action, son seul mécontentement dans l'existence réside dans le fait que son ami d'enfance, le romain Messala, revient de Rome gonflé d'ambition – comme tout Romain qui se respecte – tandis que lui s'attache davantage à la société et réfléchit aux moyens de s'y épanouir dans le respect de sa religion. "Vivre d'amour" pourrait être sa devise quand celle de Messala serait "Vive la guerre !".

Je ne souhaite pas entrer dans le détail du synopsis, je préfère vous dire que le récit de Wallace reflète ce que fut la vie de l'auteur, c'est-à-dire aventureuse et échevelée. Avocat, juriste, diplomate, général de l'Armée de l'Union lors de la Guerre de Sécession, gouverneur du Nouveau-Mexique de 1878 à 1881, cet écrivain plutôt méconnu des lecteurs français fut aussi celui qui mit à prix la tête de Billy-the-Kid ! Autant dire que son principal protagoniste, Judah Ben-Hur, porte en lui les germes de l'héroïsme.

"Ben-Hur", c'est un souffle, c'est une porte ouverte sur le monde romain qui m'a replongée avec délices dans l'atmosphère du "Quo vadis ?" d'Henryk Sienkiewicz, c'est une maîtrise de la narration digne des plus grands auteurs de fresques historiques, et un style à rapprocher du susnommé Dumas. Je ne me suis pas ennuyée une seconde au fil des 500 pages du récit dont le rythme soutenu ne vous laisse aucun répit entre les différents lieux traversés, qu'il s'agisse de la belle Jérusalem ou de l'aride désert de Syrie, de l'antique Antioche ou du funeste Golgotha. Aux côtés de Ben-Hur, vous serez tour à tour prince et mendiant, esclave et guerrier, amant et fils dévoué ; comme lui, vous aimerez, vous souffrirez, vous espérerez, et vous croirez.

Cerise sur le gâteau, vous vous cultiverez – ou rafraîchirez vos connaissances - en vivant la genèse de la foi chrétienne à travers l'histoire de Jésus le Nazaréen qui s'inscrit en filigrane de la quête de Ben-Hur, donnant à ce roman d'aventures une dimension spirituelle et historiographique de belle facture.


Challenge PAVES 2014 – 2015
Challenge 19ème siècle 2015
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Le paragraphe qu'on ne peut s'empêcher de lire différemment en 2015 : "Vers trois heures, style moderne, le programme était exécuté, à l'exception des courses de char, qui devaient commencer après un entracte, dont la plupart des spectateurs profitèrent pour aller apaiser leur faim dans les nombreuses échoppes installées autour du cirque. Ceux qui préféraient rester à leur place bâillaient, causaient, consultaient leurs tablettes : ils se divisaient en deux classes, celles des gagnants et celle des mécontents, c'est-à-dire des perdants".
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Vraiment un des grands romans de l'antiquité romaine et juive.
Et un grand film.
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recommandé par le Vatican.......
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"En 1880 parut aux États-Unis un livre intitulé "Ben-Hur". En quelques mois, il s'en vendit 500.000 exemplaires.
(le tirage actuel approche les 10.000.000).
On en tira en 1900 une pièce de théâtre que l'on joua sans interruption pendant 17 ans. On en fit en 1907, en 1926 et en 1960 des films qui eurent un immense succès.
A y regarder de près, cette histoire d'un jeune juif qui se passe 18 siècles avant les cow-boys, ressemble à un western.
Voici pourquoi : - Peu de gens connaissent le nom de l'auteur de Ben-Hur, et pourtant il eut une vie aussi mouvementée que celle de son héros......"
Ainsi commence une histoire complète en 4 pages de la vie de Lewis Wallace parue dans le journal de "Tintin", dans les années 60 ; elle fut mon premier contact avec "Ben-Hur", quelques temps plus tard, j'eus la chance de voir au cinéma, sur grand écran, le film de Wyler avec Charlton Heston dans le rôle de Judah Ben-Hur.
Le lecture du livre vint plus tard mais avec beaucoup d'impatience et d'espérances, qui ne furent pas déçues.
Dès les premières lignes, le souffle épique qui traverse cette fresque historique vous emporte et ne vous dépose, à l'épilogue, que lorsque, "finalement le roi des juifs a vaincu et qu'un monde nouveau a commencé à s'édifier".
Faisant, par maladresse, tomber une tuile sur le char du nouveau gouverneur Valerius Gratius, Judah Ben-Hur, dernier fils d'une riche famille de Judée, pourtant soutien fidèle à l'empire romain face à la rébellion qui gronde, est envoyé aux galères. Sa mère et sa soeur sont jetées en prison...
Tous les ingrédients sont savamment distillés dans cette belle histoire pour en faire un succès littéraire. Il y a de l'amour, de la trahison, du courage, de la fidélité, de la haine, de la bonté, du malheur et fort heureusement du bonheur aussi.
Le talent de son auteur fait des scènes décrites de véritables peintures vivantes ; des batailles navales, des courses de chars, de la "Vallée des lépreux" aux portes de Jérusalem où Ben-Hur retrouve sa mère et sa soeur, le lecteur gardera un souvenir impérissable.
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