L’étincelle qui avait jailli au moment où leurs yeux s’étaient rencontrés avait allumé un feu qui ne pouvait plus être contenu.
Tonia savait ce qui allait maintenant se passer mais, comme un enfant qui se réjouit à l’avance de ce qui l’attend le matin de Noël, elle voulait savourer ces sentiments nouveaux avant de les explorer pleinement. Elle était remplie d’une impatience qui la faisait trembler.
L’amour de Théo était à la fois tendre et passionné et Tonia se laissa emporter sans retenue par le plaisir inouï qu’il lui donnait.
Quand il la sentit au bord de l’extase, il la serra très fort contre lui et ils se donnèrent sans retenue l’un à l’autre. Ce fut un moment de félicité incomparable. Tous deux brûlaient du même désir et leur commune passion éclata en une gerbe de bonheur…
Je n’ai pas oublié qu’à l’université vous lisiez encore Delly pendant que nous pratiquions déjà l’amour libre. Ma chère, vous êtes une incurable romantique. J’ai toujours pensé que vous n’auriez pas dû naître au XXe siècle. Vous auriez dû venir au monde à l’époque où les chevaliers en armure enlevaient les innocentes demoiselles sur leurs blancs destriers. Même après votre divorce, je ne crois pas que vous ayez compris que les gens ne peuvent pas vivre heureux toute leur vie.
Telle la Belle au bois dormant, elle s’éveillait à la réalité des choses. Jusqu’à ce baiser qu’ils avaient échangé au bord de la Tamise, Tonia n’avait jamais pleinement eu conscience du lien étroit qui peut exister entre un homme et une femme. Robert avait touché chaque millimètre de son corps sans éveiller en elle aucune sensation. D’un seul baiser, Théo lui avait donné plus qu’elle n’avait jamais eu et elle savait qu’il lui apporterait beaucoup plus encore.
Il valait mieux qu’elle s’habitue à penser à cette aventure comme à un joli rêve, à quelque chose qui n’avait jamais existé.
Elle comprenait maintenant que ce n’était pas tellement Théo qui était important, mais l’effet qu’il avait eu sur elle. Ce court moment qu’ils avaient passé ensemble lui avait tellement appris ! Avec lui, elle s’était enfin sentie femme. Ce qui la portait vers cet homme l’effrayait et la rassurait à la fois.