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Norman Moonbloom, la trentaine, sans grande ambition est nommé gérant des quatre immeubles dont son frère Irwin est propriétaire. Il se charge donc sans grande conviction de la collecte des loyers, tous les vendredis, essuyant les demandes des locataires qui se plaignent du mauvais état des appartements ou des parties communes : problèmes d'ascenseur, d'éclairage du couloir, toilettes bouchées, marches descellées...Aux problèmes purement liés aux logements auxquels Gaylord son homme à tout faire tente de faire face, les locataires y vont de leurs critiques vis à vis de la fonction de gérant ; entre del Rio, le boxeur qui se charge de nettoyer régulièrement les parties communes et se plaint de l'attitude de Karloff, centenaire qui vit dans un bouge qui attire les rats, les époux Jacoby qui sont dans le déni l'un vis à vis de l'autre ou Sheryl qui vit avec son père, chacun y va de ses récriminations qui insidieusement glissent vers des critiques plus personnelles à l'encontre de Moonbloom. Dépassé par les travaux à faire et surtout par l'image que lui renvoient les locataires, le gérant va lentement entreprendre une introspection et une remise en cause de son existence déclenchant une série de questionnements sur lui-même, jusqu'au jour où il dresse la liste de tous les travaux à faire et commence à redresser la situation et par là-même à reprendre sa vie en main.

Moonbloom est une étude psychologique extrêmement fine d'un anti-héros, pétri de doutes et d'angoisse, se connaissant mal et qui va, après une série de critiques et de remises en cause, se révéler et devenir acteur de sa vie. C'est également l'analyse des petites gens de New-York, chacun perdu dans ses contradictions, ses peurs ou ses angoisses, dévoilées au fur et à mesure des collectes des loyers.
De même que dans son roman "le prêteur sur gage", Moonbloom est un roman au rythme lent mais tourné foncièrement sur la nature humaine.
Moonbloom est un des deux romans édités à titre posthume de Edward Lewis Wallant , victime d'un AVC à trente-six ans, qui a publié au total quatre romans et c'est un auteur à découvrir, trop tôt disparu.

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Dans l'Amérique de l'après-guerre, Norman Moonbloom, la trentaine, sans ambition, est nommé gérant de quatre immeubles de Manhattan dont son grand frère Irwin est le propriétaire. Chaque semaine, il se charge, sans grande conviction, de la collecte des loyers, visitant des locataires aux plaintes et récriminations diverses et variées au sujet de leurs appartements ou des parties communes : problème d'ascenseur, gazinière hors-service, éclairage du couloir défaillant, toilettes bouchées, marches descellées …

Ce roman est découpé en plusieurs parties inégales, qui ne m'ont pas toutes séduit et convaincu. La première est nécessaire et permet de poser le contexte de l'histoire, alors qu'arrive rapidement la seconde dans laquelle l'auteur s'évertue à présenter toute une multitude de personnages. J'ai souvent été perdu dans cette foule d'individus et il m'a parfois été difficile de me rappeler les traits de caractère de chacun, d'un chapitre à un autre.

Finalement, c'est le troisième et dernier volet de l'intrigue qui est, selon moi, le plus intéressant et qui m'a le plus plu : les doléances des locataires s'accumulent et pèsent de plus en plus lourd sur les épaules de Moonbloom, dépassé par l'image que les autres lui renvoient, jusqu'au jour où il décide de réagir, d'aller contre le cours des choses, de redresser la situation et de devenir acteur de sa propre vie.

C'est un roman au rythme plutôt lent, profondément tourné vers la nature humaine et porté par un personnage peu conventionnel : un anti-héros empli de ses doutes, ses angoisses, et ses questionnements sur lui-même. Amateurs d'introspection, appréciez !
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Les éditions du Sous-sol ont toujours le don de surprendre, de découvrir une pépite ou de redécouvrir un grand auteur. Avec Moonbloom, je fais connaissance avec Edward Lewis Wallant et je ne peux que saluer cette sortie littéraire !

L'arrivée dans l'âge adulte est sûrement une des périodes les plus difficiles de la vie : un pied dans l'adolescence, un pied dans la vie active. On ne sait pas forcément ce que l'on veut, on ne sait pas nécessairement qui on est et surtout on a peur de l'avenir. Norman Moonbloom est un personnage parfait car il est très facile de s'identifier à lui: entre paresse et détresse, il cherche sa voie dans un monde qui avance trop vite...

Si au départ son côté flegmatique l'amène à rester sur un fauteuil et attendre que la journée passe, son univers va être totalement modifié et bouleversé lorsqu'il doit s'occuper de plusieurs immeubles remplis d'occupants excentriques, attachants, tous différents. La cohabitation est parfois difficile mais tel un réveil existentiel le jeune Norman va prendre sa vie en main et secouer le panier. C'est en traitant les problèmes à la fois sociaux et d'aménagement que notre antihéros va se découvrir et se révéler au monde.

Ce roman initiatique est drôle, émouvant et original ! Je n'ai qu'une envie : me replonger dans cette histoire qui donne envie d'avancer, de se dépasser et de sourire aux autres et à soi-même. Il suffit de trouver sa place, de se raffermir au dedans pour s'agrandir au dehors (Victor Hugo le dit lui-même!).

En définitive, un roman d'apprentissage surprenant et touchant !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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4ème de couv':"Norman Moonbloom est un rêveur qui n'a jamais réussi à aller au bout des choses. Après des études avortées, il se voit confier par son frère autoritaire un poste de gérant de plusieurs immeubles à New York, pour la plupart défraîchis et sur le point de s'écrouler. D'un air distrait et distant, il fait la tournée des locataires pour récolter ses précieux loyers. Mais alors que la mission semble des plus simples, il va devoir se confronter à l'intimité des autres. Et les personnages qui peuplent ces appartements sont hauts en couleur. Il y a Karloff, un Juif d'Europe centrale centenaire qui a choisi de vivre dans la crasse et de boire pour oublier. Stan Katz, le joueur de trompette blanc qui partage un appartement avec Sidone, un batteur noir homosexuel ? les deux font la bringue à défaut de faire la paire. Des familles étriquées, des couples qui se disputent à coups de jets de bouteilles, des professeurs alcooliques qui récitent du T.S. Elliot en conspuant la société. Sans parler de leurs récriminations constantes : réparer ceci, réparer cela, boucher ce trou, repeindre, remplacer, vider... Sortant peu à peu de sa léthargie, c'est plein d'entrain et de façon frénétique qu'il va alors tenter de remettre à neuf ces immeubles et de rafistoler ces êtres bosselés, et prendre du même coup conscience de sa propre existence."

MON AVIS: Je ne peux pas dire que j'ai vraiment aimé ce roman. Et cela n'a rien à voir avec l'écriture de l'auteur. Au contraire il décrit très justement ses personnages, leurs sentiments, leur intimité et le comportement évolutif de Norman confronté à toutes ces vies si différentes.
Non je crois que c'est Moonbloom lui même qui m'a fortement déplu. Sa façon de ne pas être vraiment présent face à ces gens, d'être totalement détaché, indifférent, voire méprisant et médisant. Un homme peu attachant en somme pour moi, à la limite du détestable. Même lorsqu'il change paradoxalement d'attitude, il est à contre-courant. Alors oui sa conscience des autres s'ouvre peu à peu et par là même sa propre conscience de soi, mais ça n'a pas été suffisant pour que j'apprécie réellement cette lecture.
J'étais parfois à la limite de l'ennui tout en appréciant la description de certains locataires, affaiblis, tristes, seuls, dépassés voire pathétiques.
Oui j'ai aimé sans aimer vraiment. Je dirais que c'est un livre étonnant, ambivalent, questionnant.
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Dans une prose conjointement pragmatique, hallucinée et allégorique, Wallant dresse le portrait d'habitants aussi divers que leurs récriminations et souffrances. Mais Moonbloom est surtout la quête folle de son héros éponyme. Par sa fuite en avant désespérée, Wallant met en scène notre tragique incapacité à concourir au bonheur d'autrui.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Magnifique. L'histoire d'un gérant d'immeuble, enracinée dans la grisaille de sa vie qu'il supporte tant bien que mal jusqu'à en devenir gris. Et puis,comme un étrange fait du hasard, il se remplit peu à peu de toute une altérité qu'il n'a jamais su comprendre. Il s'imprègne de la vie de ses locataires, tantôt loufoques, tantôt désabusés. Comme il l'est lui même. Comme il prend conscience de la vie qu'il a laissée coulé le long de son corps sans se rendre compte qu'il passait à côté. Comme on passe à côté. Une livre magnifique sur l'autre, sur soi.
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Voici un roman qui nous emmène dans l'Amérique de l'après-guerre. Un gérant de 4 immeubles, M. Moonbloom, visite ses locataires toutes les semaines pour percevoir ses loyers. Il entre ainsi un peu dans la vie de chacun.
Chaque locataire a ses récriminations : hygiène, ampoule en panne, mur déformé, gazinière hors service, etc. Moonbloom les note toutes mais il a peu de budget pour y répondre. Jusqu'au jour où il décide de prendre les choses en main envers et contre tout.
Un petit roman bien écrit, sympathique avec lequel j'ai passé un bon moment. A lire.
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Roman intéressant. Peut parfois agacé avec un côté trop allégorique dans l'histoire, pourtant il reste la description attachante de Norman Moonblom qui éclaire tel le personnage de "Fenêtre sur court" la vie de différents habitants de 3 immeubles miteux de Manhattan.
On sent l'âme de la ville planer tout au long du récit. Les personnages fantasques du voisinages agissent comment autant de fissures qui illustre les faiblesses humaines , attachant donc.
Si on met de côté l'aspect "comte" du roman pour s'en tenir à sa face plus réaliste pour se concentrer sur le récit, on passe un bon moment sous les étoiles.
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