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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dina a mis à jour les comptes trafiqués : elle n'entend pas être trompée et laisse peu d'options au coupable. Qu'on se le dise, Dina est juge et maître chez elle. « C'était justement une des choses extraordinaires qu'on pouvait raconter quand on rencontrait des gens d'autres régions. Que cette grande femme, les poings sur les hanches, participait à tout. C'était ce qui faisait la différence entre cette femme et toutes les autres. » (p. 138) Mais son coeur, finalement, n'est plus à elle. Il est à Léo qui jamais ne reste. Dina l'attend et enrage de ses absences. Elle part en voyage, à sa recherche. Arrive la guerre de Crimée : Léo est russe, faut-il craindre pour lui ? Quand elle le retrouve, elle lui demande de rester. Mais voici un homme qui ne se soumet pas Dina Grolnev. « Je suis toujours là. Ne comprends-tu pas ? Je suis avec toi. Mais on ne peut pas barrer mes chemins. Tu ne peux pas être cette barrière. Il n'en sortirait que de la haine. » (p. 193) Ce que Léo n'a pas compris, lui, c'est qu'on ne résiste pas à Dina. On ne lui échappe pas, on ne la quitte pas, on ne l'abandonne pas.

Dans le dernier volume de cette trilogie, le lecteur comprend enfin l'étendue de la violence de Dina : sa force est une folie. Quand elle chevauchait son étalon noir, sans selle et les cheveux dénoués, on pouvait encore la croire seulement rebelle. Mais Dina est une lame de fond qui ravage : démiurge folle et walkyrie sans pitié, Dina traverse la littérature norvégienne moderne comme une comète.

Quelques mots sur des éléments récurrents des trois tomes. Chaque chapitre s'ouvre sur un extrait de la Bible et illustre ensuite ce passage saint. Pour Dina, la Bible est le livre de Hjertrud, le grand livre noir de sa mère. Elle le lit avec ferveur, y cherchant les réponses du monde, traquant les injustes et les coupables avec la même fureur que le Dieu d'Abraham. Et quand la voix intérieure de Dina s'inscrit en italique, comme un cri ou un murmure selon son humeur, on lirait presque un nouvel évangile, fait d'intransigeance et dureté. Entourée des fantômes qu'elle porte en elle, Dina ne ploie pas sous le poids des défunts : ils sont ses conseillers et ses guides. Dina ne craint pas la mort, elle la défie crânement.

Si Dina a eu tendance à m'agacer dans les premiers temps, j'ai révisé mon jugement au fil des pages. Elle est une femme forte, blessée à jamais dans son enfance par un crime qu'elle n'a pas voulu et par le rejet de son père. Puisque personne ne voulait d'elle, elle a décidé de n'avoir besoin de personne. Dure et cinglante, Dina place ses désirs en premier et trace son chemin dans un monde encore peu ouvert aux femmes.
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A ceux qui pensent que l'amour a calmé les passions qui habitent Dina, qu'ils se détrompent car il n'en est rien : "L'amour est une vague faite seulement pour la plage qu'elle rencontre. Je ne suis pas une plage. Je suis Dina. Je regarde ces vagues. Je ne peux pas me laisser submerger.".
Dina garde la tête froide, elle sait où réside son intérêt et est prête à tout pour conserver ce qu'elle a bâti, je dis bien à tout mais pas plus, car cela serait dévoilé le troisième et dernier volume de cette saga littéraire nordique riche en émotions.
Dina reste une indomptée, c'est elle qui soumet les autres à sa volonté et non l'inverse, et gare à ses colères : "C'était toujours comme ça avec Dina. Elle fonçait comme un requin et frappait par tous les moyens là où l'on s'y attendait le moins.".
Dans ce troisième tome, il est question d'amour et si j'ai bien cru que Dina allait se laisser séduire c'est parce que j'ai un peu trop vite oublié qui elle était et de quel bois elle était faite.
Le titre est d'une possession folle, à l'image des sentiments qui habitent Dina : plus que jamais elle vit avec les morts qui la guident dans sa vie quotidienne et quand à force d'attendre en vain un homme qui ne revient pas elle prend le taureau par les cornes pour lui rappeler qui est le maître, le seul et l'unique : elle.
Dina apparaît plus fragile dans cette histoire, mais ce n'est que pour mieux s'endurcir par la suite et jeter aux oubliettes un amour qu'elle a cru possible et qu'aujourd'hui elle mâte de toutes ses forces : "Ils se mesuraient du regard comme deux mâles qui marquent leur territoire. Il n'y avait pas ombre de flirt dans leurs regards.".
En fait, si Dina apparaît faible c'est aussi dans ce tome qu'elle donne toute la puissance de sa rage et de son caractère.
C'est toujours avec autant de plaisir que j'ai retrouvé la plume magnifique de Herbjørg Wassmo dans ce livre qui clôt la série "Le livre de Dina".
L'auteur, une fois encore, ne ménage pas son lecteur et l'envoûte à travers le personnage haut en couleurs, en contraste avec le temps rude du Nordland et ses paysages désertiques, qu'est Dina.
Une fois commencé je n'ai pu m'arrêter de lire ce livre et si le premier chapitre du premier tome m'avait bluffée, la conclusion de celui-ci également puisqu'il permet ainsi de boucler la boucle comme on dit.
Je ne m'attendais pas à ça, quoi que j'avais quelques doutes sur la seule issue possible.
Cette histoire est vraiment forte et riche en émotions, elle n'est pas chargée par les dialogues, d'ailleurs il n'y en a pas beaucoup, mais elle a quelque chose de bien particulier qui n'appartient qu'à elle.
Les descriptions sont très réalistes, l'auteur y utilise l'ellipse littéraire pour aller à l'essentiel mais ne perd jamais son lecteur, celui-ci comprend toujours très bien tout ce qui s'y passe.
J'ai eu un réel coup de coeur pour cette série et pour son auteur, pour l'avoir fait lire à mon entourage c'est également le cas.
De plus, je trouve qu'à chaque fois les extraits de la Bible qui illustrent les chapitres sont toujours bien choisis et collent parfaitement au contenu.

"Mon bien-aimé est à moi", et j'ajouterai que dans le cas de Dina, si elle ne peut l'avoir alors nul ne le pourra.
Inutile de résister, ce troisième tome exerce la même attraction que les deux premiers et ne peut se lâcher avant la fin.
Je ne peux que recommander vivement la lecture de cette formidable saga littéraire venue du froid, à consommer de toute urgence et sans modération.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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J'ai été émue par le récit poétique et sauvage de cette autrice, dont Dina est la protagoniste.

Femme impétueuse, instinctive et d'une rare intelligence, elle est aussi très attachante.

Les chapitres sont annoncés par des passages de la Bible, incluant des psaumes et le Cantique des Cantiques.

Bouleversant. Je n'ai pas versé ma larme, mais le deuil est difficile.

Deux autres suites reprennent le courant de cette terrible histoire dramatique, ambiguë et troublante. Je vais me les procurer rapidement, afin de boucler cette sublime saga...

Malgré un ton déroutant, ponctué de passages où nous plongeons dans la tête de Dina, ça se lit vite.

Lu en mars 2017.
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Je suis toujours, avec réjouissance, Dina. Titre assez génial "mon bien-aimé est à moi". Un texte qui fait écho, étrangement, dans le contexte international actuel. La farine russe déjà... "On ne pouvait, avec la meilleure volonté du monde, comprendre qu'une guerre se passant en Crimée, ait des répercussions jusque dans le Nordland". P:81 et 155
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Il est quand même rare, quand on a un livre entre les mains, d'être persuadé que cette oeuvre accèdera un jour à l'intemporalité. en tout cas, cela ne m'arrive pas si fréquemment. Les oeuvres de Wassmo me font cet effet là !
Ce troisième volet de la vie de Dina confirme cet avis. Dina est plus que jamais omnipotente. Elle règne sur son domaine et décide de la vie, un peu de la mort et des destins de ceux qui l'entourent. Elle est dure comme un Dieu vengeur et le parallèle entre les textes sacrés en début de chapitre ont tout leur sens.
Nous sommes dans le monde scandinave tel qu'il apparaît déjà dans les sagas : le destin est maître, l'homme doit peu ou proue s'y soumettre. Les trépassés viennent visiter les vivants et font partie de la vie quotidienne. L'éducation des enfants est tout aussi rude que le monde qui les entoure.
C'est cet aspect monolithique de la vie et les homme et les femmes qui se débattent entre ces écueils qui font le charme de cette littérature.
Le coeur de Dina est pris par l'homme des fuites, celui auquel on ne pose pas de barrière. Dina le cherche et Léo quant à lui, épris de littérature et homme trouble par bien des côtés tentent de préserver sa liberté. Quelle folie ! Ne sait-il pas que Dina est omnipotente ?
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Ah « La Dina », comme je me suis passionnée pour toi. Dina la non-élevée, Dina la farouche qui me fait penser à l'enfant sauvage de Truffaut par sa conduite impulsive, mais aussi à Machiavel. Dina qui, par accident, a tué sa mère ébouillantée vive devant elle. Dina qui habite dans « son » monde avec ses fantômes. Son père n'en veut pas alors on la marie avec le Jacob mais est-ce bien raisonnable ? Dina meurtrière machiavélique ou victime des situations ? Un souffle épique, un magnifique roman en Norvège début 19ème siècle. Des décors époustouflants où la nature y est prépondérante. La psychologie des personnages y est particulièrement bien décrite. J'ai adoré cette trilogie.
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Livre lu sur la plage cet été (il a encore du sable entre ses pages) et qui laisse dans un suspens insoutenable ! J'adore toujours autant cette trilogie et le personnage flamboyant et unique de Dina ! Je vous conseille vivement de découvrir cette histoire qui me laisse un peu sans voix. Je ne sais comment décrire ce troisième tome. Il faut s'en délecter en tout cas car c'est le dernier dont Dina est narratrice, et quelle narratrice ! Sa façon de parler, de penser et de rêver est un langage qui me manque !
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Je voudrais présenter un auteur formidable, norvégienne, qui a créé un univers magnifique et des personnages d'une présence étonnante : Herbjorg Wassmo.
Sa magnifique suite du "Livre de Dina", du "Fils de la Providence" et de "L'héritage de Karna" (3 livres à chaque fois) compose une histoire que l'on suit avec passion. L'écriture est somptueuse, originale, poétique et je ne l'ai jamais trouvé chez aucun autre auteur.
Nous suivons le destin d'une famille et surtout d'une femme Dina (petite fille qui voit mourir sa mère, ébouillantée un jour de lessive) dans le climat rude et particulier des pays du grand Nord, parmi les îles coupées du monde durant de longs moments, au XIXème siècle. Elevée entre la Bible (qui dit le tout et son contraire) et la musique du violoncelle (qui lui permet de dévoiler qui elle est), Dina, grande femme (dans tous les sens du terme), taciturne, secrète et sans faux semblants, complexe (capable de grands sacrifices et de tuer un homme si besoin), mène sa barque dans le milieu de la pêche très masculin et suscite le scandale. Désireuse de trouver quelqu'un auprès duquel se poser enfin et reposer son âme tourmentée, elle ne trouvera l'apaisement que lorsqu'elle fuira le domaine où elle vit,et dont elle est la maîtresse incontestée pour aller en Allemagne. Là bas, les morts la laisseront en paix, car ils la hantent (mère, amant, mari ...), ce qui donne un côté fantastique surprenant et magique à la lecture. La solitude et l'absence d'amour dont sont privés certains enfants rythment les livres de cette série et les construisent autant que la mer dangereuse, les fjords et les terres hostiles de la région où se passe l'histoire.
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Le dernier tome de la trilogie de Dina qui se déroule dans le froid du grand nord est de toute beauté. Tant par l'écriture magnifique d'Herbjørg Wassmo qui vous happe jusqu'à la dernière ligne, que par le destin extraordinaire de Dina. Dina, indépendante, tourmentée, voyageuse, battante, qui arrive toujours à ses fins. Accompagnée de ses démons et des personnages hauts en couleurs, on la trouve plus affaiblie avec cependant lorsqu'il le faut toute la rage et la puissance nécessaires.Il y a une suite à cette trilogie, le testament de Dina, que je lirai assurément.
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Dina reprend sa marche. Elle avance. joue du violoncelle, aime Léo, étreint les nuques et décide de la vie et de la mort de ceux qu'elle aime. Une maîtresse femme. le personnage a évolué depuis le tome 1, moins ambigu et davantage en prise avec le réel. C'est qu' il en faut de la poigne pour diriger le domaine de Riesnes, dans la rudesse du nord de l'Europe. Elle n'a peur de personne si ce n'est la peur d'être abandonnée.
Elle est généreuse, cruelle, déterminée, pleine de questions, têtue et versatile, amoureuse et solitaire, rebelle, libre, autoritaire et humaine.
J'ai beaucoup aimé ce tome 3. J'aime toujours autant l'écriture nerveuse de H.Wassmo, très visuelle, picturale, cinématographique. Très vivante, on vit à Reisnes au rythme des saisons, on en voit les gens, les lieux. On sent le froid, la chaleur des poêles, du café d'Oline, la fumée des cigares.
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