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En bref: le décor carcéral de la fin du XIXe siècle est fabuleux, les personnages féminins, avec tout ce qu'ils dégagent d'ambiguité, tout ce qu'ils laissent deviner sans rien dire sont époustouflants. Et l'intrigue! Et l'écriture! Et je vais me jeter sur les autres romans de l'auteure!
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Ce n'est pas un récit fantastique, mais ça pourrait. Pas un thriller, mais ça pourrait. Pas un roman d'amour mais ça pourrait aussi. C'est tout à la fois et j'ai adoré. Les héroïnes sont deux, dans des situations très différentes. L'une est une fille de bonne famille, même si elle est regardée de travers, car pas encore mariée (et pour cause!). L'autre est médium, incarcérée dans le quartier des femmes de Millbank pour une agression qui ouvre d'ailleurs le récit sans qu'on y comprenne rien, et voilà comment en 10 pages j'ai su que ce serait un gros coup de coeur!

Elles se rencontrent quand la première devient dame patronesse et l'intensité de la relation qui se noue entre elles m'a scotchée aux pages. J'ai tout vu, tout compris, mais pas un instant je n'ai eu envie de le lâcher. de les lâcher.

Je ne peux rien dire!! Rhaâa c'est frustrant. Il faut le lire celui-ci!
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Quel est son double?

Margaret Prior, jeune demoiselle de la bourgeoisie anglaise, décide de devenir Dame Patronnesse à la prison pour femmes de Milbank. Elle compte ainsi fuir son quotidien et le mal de vivre dans lequel l'ont entraînée la mort de son père et un amour contrarié. Elle se jette donc, contre l'avis de sa mère qui la sait fragile, à corps perdu dans cette fonction à valeur sociale et découvre non sans effroi la misère de l'endroit et la dureté des conditions d'enfermement de ces femmes. Si certaines l'émeuvent, une en particulier va éveiller en elle un intérêt et un désir particulier, entre fascination et attirance : Selina Dawes, jeune spirite, condamnée pour escroquerie.
Entre emprise psychologique et séduction, il faudra à Margaret trouver son chemin jusqu'à la vérité.

Voici une histoire somme toute assez fascinante, qui plonge le lecteur au coeur d'une ambiance bien sombre et à l'intrigue savamment menée.
D'abord parce que le gros de "l'action" se situe dans un milieu carcéral féminin qui, même s'il peut rebuter par sa dureté, que c'est sordide et que ça donne froid dans le dos, donne aussi une vision extrêmement intéressante d'un tel lieu à cette époque.
Ensuite parce que toute l'histoire repose sur des personnages féminins dont l'une si mystérieuse, inquiétante mais fascinante et, l'autre, si fragile et rebelle à la fois. En tout cas, deux femmes "hors normes" qui vont se trouver... par hasard pense-t-on dans un lieu tout aussi atypique.
Il ne faut pas pour autant oublier ces autres visages dans et hors de la prison qui nous interpellent et suscitent sympathie ou rejet et font aussi le paysage d'Affinités. [...]
Suite de l'avis sur le blog, merci :)
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Mlle Margaret Prior devient dame patronnesse au sein de la prison de Millbank, au grand dam de sa mère. Sa mission est d'inspirer les prisonnières, qu'elles prennent exemple sur une femme de bonne famille afin que, à leur sortie, elles ne récidivent pas et deviennent meilleures aux yeux de la société. Lors de sa première visite à la prison, Mlle Prior est subjuguée et intriguée par une détenue, Mlle Selina Dawes ; son jeune visage est baigné de la douce lumière du soleil, dont les rayons se faufilent péniblement entre les épais murs du bâtiment, et une violette apporte une touche de couleur dans ce sinistre lieu.
Ce n'est pas mon roman préféré de Sarah Waters (je lui préfère Caresser le velours) car je lui ai trouvé un moment de longueur, lors de préparatifs quelques peu euphoriques. En ce qui me concerne, c'est le seul point négatif de ce roman, et il a toutefois son importance dans les événements. le reste est parfaitement maîtrisé : l'ambiance, la narration, les personnages…
Margaret Prior est une jeune femme de bonne famille qui semble avoir du mal à faire le deuil de son père, qui s'accompagne également du deuil d'une certaine liberté. En effet, elle approche de la trentaine et sa mère souhaite la marier – il est grand temps ! Elle l'incite donc à être présente en société, à prendre le thé avec des amis de la famille… Elle ne voit chez sa fille qu'une lubie passagère et plutôt malsaine que d'être dame patronnesse. Pourtant, quand Margaret réalise que, si elle n'avait pas été d'une bonne famille, elle aurait pu terminer comme temps d'autres à Millbank, sa vision sur la prison et ses occupantes va changer. Selina Dawes va également lui faire forte impression ; cette jeune femme a une certaine aura qui ne s'explique pas que par sa beauté. Elle a une bonne éducation et sort donc du lot des détenues mais, surtout, elle est médium, elle permet aux esprits de s'exprimer. Si l'on nous dit dès le début pourquoi elle est emprisonnée, l'affaire semble toutefois très opaque (par exemple, qui est Peter Quick ?). Quoiqu'il en soit, Mlle Prior va en quelque sorte s'enticher de la spirite qui, au sein de la prison, est presque une bouffée d'air frais parmi toutes les autres réclusionnaires. Notons au passage que la couverture n'a rien à voir avec ce qui est narré dans le roman. S'il peut y avoir une part de désir, ça s'arrête là. On n'est pas dans la série télévisée Orange is the New Black dans laquelle les détenues et certains de leurs geôliers ont des rapports charnels plus ou moins consenties. Affinités est une récit subtil et foisonnant, dans lequel les liens se tissent entre rapports de force, amitiés et espoirs.
Vous ai-je dit que l'histoire prend place durant l'époque victorienne ? C'est une signature, pour Sarah Waters (tout du moins, les trois livres de cette écrivaine que j'ai lu se passent tous durant cette période de l'histoire anglaise). Ce contexte a son importance puisque, outre nous signifier que Margaret devrait déjà être mariée, les conditions de détentions ne sont pas les mêmes qu'aujourd'hui : l'emprisonnement est total et silencieux et, en dehors des promenades (qui n'ont pas lieu tous les jours), il se fait dans la plus grande des solitudes. Ainsi la venue d'une dame patronnesse est l'occasion de parler, de casser la morne routine. S'il arrive que le récit prenne place au sein de la demeure des Prior, tous les passages à Millbank s'avèrent donc étouffants ; le résumé parle d'atmosphères étouffées, moi, j'ai vécu des atmosphères étouffantes, au sein de la prison comme en dehors les relations entre les femmes Prior ne sont pas des plus chaleureuses ; beaucoup d'incompréhensions semblent les lier. de même, le passé de Selina paraît bien mystérieux, il semble y avoir quelque chose qui cloche – mérite-t-elle vraiment d'être enfermée à Millbank ?
Affinités est un roman qui joue beaucoup sur l'ambiance et les relations. Il y a peu d'action, comme vous pouvez vous en douter puisque l'un des personnages principaux est cloîtré dans sa cellule. Toutefois, la narration (qui est tout du long à la première personne) alterne entre le présent de Margaret et le passé de Selina. le récit nous apporte alors quelques éléments sur les événements qui ont conduit la médium en prison, étoffant au passage le personnage.
Au cours de notre lecture, alors que nous étouffons malgré les quelques bribes d'air frais que veut bien nous accorder l'autrice, arrive une lueur – pas forcément d'espoir, mais quelque chose qui nous permettrait en tout cas de respirer librement. Alors, quand arrive la fin, quelle surprise j'ai eu ! Je ne vous en dis pas plus mais je tiens à souligner le talent d'écrivaine de Sarah Waters ; savoir surprendre ses lecteurs et lectrices, les surprendre en bien, c'est toujours une bonne chose, pas vrai ?

Affinités est un récit oppressant qui nous offre le plaisir de voir une relation entre une détenue et une femme de la bonne société se construire. le roman en profite pour nous dépeindre les condition de vie et de mort en prison à cette époque, nous offrant des tranches de vie souvent dramatiques ; c'est que l'on s'y attache, à ces réclusionnaires !
Si Affinités ne vous tente pas plus que ça, parce qu'il est vrai qu'un roman carcéral, ce n'est pas ce qu'il y a de plus joyeux à lire, je vous invite grandement à découvrir l'oeuvre de Sarah Waters ; il serait vraiment dommage de passer à côté.
Bonne lecture à vous.
Lien : https://malecturotheque.word..
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Une prison londonienne au milieu du XIXème siècle. Une jeune femme écrasée par sa condition féminine, brimée par la société rencontre une médium... le roman semble se dérouler de manière classique, dans les conventions du genre,sous la forme du journal intime... et puis... la fin est vraiment surprenante et nous fait tout relire avec un nouveau point de vue. C'est très très habile ! J'ai été aussi crédule que la narratrice !
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Un peu déçue par ce troisième opus de Sarah Waters. La recette commence à s'épuiser, je trouve, il faudrait sortir de l'ère victorienne. et des bas-fonds. Et puis c'est un peu trop la mode, le romanesque autour de la passion occulte de la Belle Epoque. déjà lu, déjà vu... En bon chef d'orchestre, l'auteur manie ces différents éléments (saphisme, manipulations, spiritisme, univers carcéral..) avec un talent indéniable. Mais je ne sais pourquoi, la sauce ne prend pas, en ce qui me concerne. Je ne me suis pas vraiment ennuyée, je suis simplement passée à autre chose et ce roman n'a laissé que peu d'écho en moi.
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1873, Londres. Prison de Millbank. Pour tromper son ennui, c'est ce lieu inquiétant que Margaret Prior, demoiselle de la bonne société anglaise, décide de visiter régulièrement. Car à 30 ans, au grand dam de sa bourgeoise de mère, Margaret est devenu « Dame patronnesse ». Dans cette bâtisse sinistre croupissent les parias de l'ère victorienne, avorteuses, voleuses et autres criminelles, à qui elle veut apporter un peu de réconfort. Au fils de ses visites se dessinent la réalité des lieux et les condition de vie des prisonnières. Margaret discute avec ses dernières dans l'espoir de partager avec elles quelques instants d'humanité. Elle se lie plus particulièrement avec Sélina Dawes, une captive qui se pose en victime et proclame à tout va son innocence. Selina raconte à Margaret sa bien curieuse histoire et elle va bientôt l'initier au spiritisme. Margaret va être entraînée dans un univers de passions incontrôlables. Et cette amitié, qui se noue entre les deux femmes, va aboutir à une tentative d'évasion. Si elle réussit, pour la prisonnière, le résultat sera le retour à la liberté tandis que pour la dame patronnesse, la conséquence sera l'affirmation de son identité.
Sarah Waters nous propose ici un roman épistolaire. En effet deux journaux écrits à deux année d'intervalle se répondent et chacun d'eux apporte son propre éclairage sur cette histoire envoûtante. Affinités ménage un formidable suspense réservant au lecteur une chute pour le moins déroutante.
Un merveilleux roman magnifiquement écrit. Une auteure qui m'a marquée et donc je vous recommande vivement la lecture. Suspense, atmosphères étouffées, passions défendues et trahison, aucun des ingrédients qui font l'univers de Sarah Waters ne manque dans ce roman magistralement orchestré.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Au coeur du Londres victorien, fuligineux et humide, au bord de la Tamise, la prison de Millbank se dresse, terrible, avec ses bâtiments pentagonaux dont l'ensemble rappelle avec une ironie sinistre la forme d'une fleur. Car ici, nulle verdure, nul espace, point d'espoir. le costume identique et puant, la surveillance omniprésente, la règle du silence le plus stricte, les travaux rigoureux, la médiocrité de la nourriture, les nuits blanches d'insomnies, les visites parcimonieuses et comptées : le quotidien des détenues est d'un sempiternel et morne ennui. C'est dans ce cadre, aujourd'hui disparu, que Margaret Prior, dont les nerfs ont été ébranlés par la disparition de son père et qui noie l'insomnie de ses nuits dans le chloral et le laudanum, c'est dans ce dernier cercle des enfers, que cette demoiselle de la bonne société que l'âge semble promettre à la condition peu enviable de vieille fille auprès d'une mère quinteuse, aspire à occuper ses heures de désoeuvrement en officiant comme dame patronnesse, non pour chapitrer les détenues qui l'occupent, mais pour les soulager de leur déréliction en leur prêtant une oreille attentive et compatissante. Elle y rencontre une jeune détenue, Selina Dawes, medium spirite, incarcérée sous les charges d'escroquerie et de coups et blessures. Très vite une relation complexe et ambiguë va se tisser entre les deux femmes que tout semblait opposer. La narration prend la forme de journaux intimes que tiennent les deux femmes, Margaret y compulsant son quotidien étouffant, sous le carcan des conventions, ses troubles personnels, ses questionnements et ses visites à la prison, tandis que Selina, dans un journal antérieur au premier, conte les circonstances qui ont entraînées son incarcération à Millbank.

Avec cet opus Sarah Waters laisse libre cours à son talent pour l'intrigue, le suspense et le machiavélisme. Affinités traite du sujet tabou de l'amour saphique dans la société victorienne, pudibonde, patriarcale et rigoriste. L'univers carcéral du Londres de l'époque est excellemment retranscrit avec sa noirceur, son humidité, ses conditions difficiles réservées aux détenues.
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Margaret découvre un monde terriblement dur, où les femmes n'ont pas le droit de se parler, le silence n'est brisé que par les quintes de toux de prisonnières malades. Dans cet univers, tout est fait pour punir les prisonnières, de la nourriture, au silence, en passant par leur labeur quotidien. Ainsi les "rebelles" doivent travailler les fibres de noix de coco, vous savez ces "poils" qui sont sur la coque du fruit? On en faisait de la corde. Les prisonnières finissent leur journée les doigts en sang.

A la lecture de ces premières pages, alors que les pages du journal de Margaret, racontant le présent, alternent avec celles écrites un an plus tôt par Selina Dawes, medium et prisonnière de Millbank, je me suis dit que cela allait être intéressant en effet. Mais passée cette découverte effarante de l'univers carcéral londonien de cette fin du XIXème siècle, l'intrigue n'avance pas du tout. Bien sûr, Margaret est attirée par Selina, son histoire si particulière. Leur relation se développe (autant qu'elle le peut, vu qu'elles ne peuvent pas se toucher etc). Mais en fait, il ne se passe pas grand chose. Les évènements majeurs sont la disparition (mystérieuse et inexpliquée, bien sûr) d'un pendentif auquel Margaret tenait beaucoup, et l'apparition dans sa chambre de fleurs d'oranger. A chaque fois après en avoir parlé avec Selina.

Evidemment, on finit par parler d'évasion... et Margaret de préparer la fuite des amoureuses, retirer de l'argent etc... vous voyez où ça va? moi aussi! Et comme de bien entendu, Selina s'enfuit... mais pas avec Margaret! Celle-ci comprend qu'elle a bien été embobinée par la prisonnière. Et qu'elle n'est pas la seule.

Au-delà de l'absence totale de rythme dans l'histoire, je reproche à l'auteure le manque absolu de psychologie des personnages, ces pseudo rebondissements, et enfin un style agaçant. Avez-vous remarqué l'alternance entre discours direct et indirect dans l'extrait plus haut? Eh bien tout au long du journal de Margaret, ce n'est que cela. Voilà bien un trait de ce roman qui m'a fait grincer des dents.
Lien : http://ya-dla-joie.over-blog..
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J'ai adoré le dernier Sarah Waters qui est sorti cet été (L'Indésirable, chez Denoel), du coup j'ai voulu prolonger l'effet kiss cool en lisant un autre bouquin d'elle qui reprend plus ou moins les ingrédients qui m'avaient plu, à savoir bourgeoisie anglaise, surnaturel et une pointe de sentimentalisme, et là ben...flop! J'ai attendu que ça décolle patiemment pendant tout le bouquin, mais niet! Ce n'est pas nul mais ça n'a pas répondu à mes attentes...Mais bon je l'ai quand même lu en entier et je dois avouer que la fin est surprenante! Pour celles et ceux que ça intéresse, il est aussi important de noter que c'est un beau roman lesbien!
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Après avoir dévoré "Du bout des doigts" et "Ronde de nuit", je me suis lancée dans la lecture de ce roman puissant et troublant qui m'a captivée de la première à la dernière page. Si vous êtes prêt à plonger dans un récit sombre et émotionnellement intense, je vous recommande vivement ce livre.
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