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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Londres en 1875. Margaret Prior est une vieille fille de bonne famille. La soeur ainée qui n'a jamais trouvé mari. À cause de l'amour qu'elle portait à son père, trop tôt disparu ; à cause de son refus obstiné à se plier aux convenances du monde corseté qui est le sien ; à cause de passions troubles, souterraines, qui deviendraient sacrilèges si on les mettait au grand jour.
Pour combler ses journées trop vides et fuir une famille qui la méprise, peut-être aussi pour voir des femmes encore plus malheureuses qu'elle, Margaret devient dame patronnesse à la prison de Millbank. C'est une gigantesque et sinistre bâtisse où l'on enferme la lie de la société victorienne : avorteuses, mères maquerelles, infanticides, tueuses de maris, fausses monnayeuses, voleuses à la tire… Et puis il y a Sélina.
Sélina : un médium à l'aura particulière, une tête d'ange martyrisée, une séductrice éthérée qui fascine. Margaret sait qu'il faut se méfier comme de la peste des spirits, cette bande d'escrocs à la petite semaine, de rusés compères et d'escamoteurs…
Mais pas Sélina ! Elle a le don, elle a le fluide. C'est une passeuse qui entretient des relations particulières avec le monde des morts.
Comment la fragile et naïve Margaret, pourrait-elle résister à l'incroyable force d'attraction de Sélina, à ne pas être prise dans les filets de cette envoûteuse ?
Commence alors, entre le monde des vivants et des morts, une passion échevelée, irrationnelle entre Sélina, ce papillon crépusculaire, et Margaret qui ne demande qu'à croire.
L'adoration de Margaret pour son ange enfermé entre quatre murs, pour sa « moitié éternelle », sa ferveur amoureuse qui la dévore, la rend totalement aveugle aux menées hypocrites et aux leurres.
Avec Sarah Waters, on sait à quoi s'attendre. le canevas est le même : la société Victorienne avec ses mensonges et ses raideurs, un amour qui n'ose pas dire son nom entre deux femmes, et Londres, bien sûr, avec ses misères, ses flamboyances, et cette brume épaisse qui fige les os. Malgré cela, on est toujours surpris à chacun de ses récits, et on finit par s'égarer dans les méandres des passions humaines. du grand art.
Des trois romans que j'ai lus d'elle, « Affinités » est probablement le plus sombre, le plus désespéré, car il s'achève sur un triomphe sournois, atroce, et particulièrement cruel.
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C'est la lecture du roman du bout des doigts de la même auteure qui avait été un véritable coup de coeur qui m'a donné le goût de lire une deuxième oeuvre d'elle. J'ai opté pour celui-ci parce qu'il me semblait être un choix idéal pour le mois d'octobre avec Londres la mystérieuse, ses prisons sales et noires, ses médiums et surtout, ses fantômes ! Je pensais pouvoir finir ce roman il y a quelques jours et l'inscrire dans le cadre du défi Spécial Halloween mais j'ai manqué de temps.

Une fois de plus, Sarah Waters m'a ensorcelé avec sa superbe plume. Elle excelle dans les descriptions des lieux qui sont si précises qu'on a l'impression d'y être. J'ai vraiment ressentie la lourde atmosphère de la prison de Millbank, sombre, froide et inquiétante. Les personnages sont aussi très bien travaillés et qu'on les aime ou pas, ils ne laissent pas indifférents. Quant à l'histoire, elle est originale et habilement menée. L'auteure prend un malin plaisir à nous brouiller les cartes et à nous lancer sur de fausses pistes.

Contrairement à du bout des doigts, j'ai noté quelques longueurs dans l'histoire mais j'étais tellement captivée par l'atmosphère envoûtante et lugubre qui s'en détachait que je n'ai connu aucune baisse d'intérêt. Après cette deuxième lecture très réussie, c'est son nouveau roman, L'indésirable, que me tente énormément.
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J'ai retrouvé dans Affinités tout le talent de conteuse de Sarah Waters qui m'avait tant emballée à la lecture de Caresser le velours. Je me suis à peine moins régalée et c'est pourquoi je ne donne que quatre étoile et demie juste pour marquer une différence avec Caresser le velours. Peut-être est-ce dû à l'action qui se limite à quelques lieux, ou aux scènes qui se répètent et qui donne au roman un rythme un peu lent. le caractère du personnage principal, fragile, instable, candide accentue aussi ce rythme particulier.
Il est difficile de parler de ce roman sans dévoiler le dénouement mais, rassurez-vous, rien d'essentiel ne vous sera dit par peur de gâcher votre plaisir de lecture, si vous ne l'avez pas encore lu.
Juste quelques éléments, un jeune visiteuse de prison impressionnable (Margaret), une prison pour femme au XIXe siècle, une prisonnière spirite si différente des autres (Selina), une histoire d'amour qui naît doucement entre la femme libre et la femme enfermée, la promesse d'une vie à deux à l'extérieur. Sarah Waters utilise le journal intime de Margaret pour nous conter le présent et l'amour naissant, et le journal intime de Selina (écrit avant son incarcération) pour faire progresser l'intrigue. Un troisième personnage dans l'ombre va jouer un rôle essentiel ; tout le talent de Sarah Waters est de nous étourdir de merveilleux pour détourner notre attention de ce qui crève les yeux.
Je vais encore avoir du mal à résister pour m'attaquer au roman suivant de cette autrice, déjà sur sa rampe de lancement dans ma bibliothèque !
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En bref: le décor carcéral de la fin du XIXe siècle est fabuleux, les personnages féminins, avec tout ce qu'ils dégagent d'ambiguité, tout ce qu'ils laissent deviner sans rien dire sont époustouflants. Et l'intrigue! Et l'écriture! Et je vais me jeter sur les autres romans de l'auteure!
_______
Ce n'est pas un récit fantastique, mais ça pourrait. Pas un thriller, mais ça pourrait. Pas un roman d'amour mais ça pourrait aussi. C'est tout à la fois et j'ai adoré. Les héroïnes sont deux, dans des situations très différentes. L'une est une fille de bonne famille, même si elle est regardée de travers, car pas encore mariée (et pour cause!). L'autre est médium, incarcérée dans le quartier des femmes de Millbank pour une agression qui ouvre d'ailleurs le récit sans qu'on y comprenne rien, et voilà comment en 10 pages j'ai su que ce serait un gros coup de coeur!

Elles se rencontrent quand la première devient dame patronesse et l'intensité de la relation qui se noue entre elles m'a scotchée aux pages. J'ai tout vu, tout compris, mais pas un instant je n'ai eu envie de le lâcher. de les lâcher.

Je ne peux rien dire!! Rhaâa c'est frustrant. Il faut le lire celui-ci!
Lien : http://talememore.hautetfort..
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1873, Londres. Prison de Millbank. Pour tromper son ennui, c'est ce lieu inquiétant que Margaret Prior, demoiselle de la bonne société anglaise, décide de visiter régulièrement. Car à 30 ans, au grand dam de sa bourgeoise de mère, Margaret est devenu « Dame patronnesse ». Dans cette bâtisse sinistre croupissent les parias de l'ère victorienne, avorteuses, voleuses et autres criminelles, à qui elle veut apporter un peu de réconfort. Au fils de ses visites se dessinent la réalité des lieux et les condition de vie des prisonnières. Margaret discute avec ses dernières dans l'espoir de partager avec elles quelques instants d'humanité. Elle se lie plus particulièrement avec Sélina Dawes, une captive qui se pose en victime et proclame à tout va son innocence. Selina raconte à Margaret sa bien curieuse histoire et elle va bientôt l'initier au spiritisme. Margaret va être entraînée dans un univers de passions incontrôlables. Et cette amitié, qui se noue entre les deux femmes, va aboutir à une tentative d'évasion. Si elle réussit, pour la prisonnière, le résultat sera le retour à la liberté tandis que pour la dame patronnesse, la conséquence sera l'affirmation de son identité.
Sarah Waters nous propose ici un roman épistolaire. En effet deux journaux écrits à deux année d'intervalle se répondent et chacun d'eux apporte son propre éclairage sur cette histoire envoûtante. Affinités ménage un formidable suspense réservant au lecteur une chute pour le moins déroutante.
Un merveilleux roman magnifiquement écrit. Une auteure qui m'a marquée et donc je vous recommande vivement la lecture. Suspense, atmosphères étouffées, passions défendues et trahison, aucun des ingrédients qui font l'univers de Sarah Waters ne manque dans ce roman magistralement orchestré.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Après avoir dévoré "Du bout des doigts" et "Ronde de nuit", je me suis lancée dans la lecture de ce roman puissant et troublant qui m'a captivée de la première à la dernière page. Si vous êtes prêt à plonger dans un récit sombre et émotionnellement intense, je vous recommande vivement ce livre.
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(1999 - Prix Stonewall Book)
L'histoire se déroule dans une prison de femmes à Londres à l'époque victorienne. D'amours en trahisons, entre corruption et spiritisme dans une ambiance machiavélique et un suspense intenable. On est tenu en haleine jusqu'au dénouement.
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