1947, nous sommes aux États-Unis. C'est l'après-guerre dans une famille reconstituée.
Evie, Evelyne de son vrai nom, vit avec sa mère Beverly, son beau-père Joe, qui revient d'Europe après y avoir combattu comme soldat et grand-mère Glam, une vieille femme peu sympathique et très dirigiste.
Après un coup de téléphone curieux, sans raison, Joe décide d'emmener Beverly et Evie en vacances en Floride, à Palm Beach.
C'est une saison morte en Floride l'automne, et il n'y a personne ou presque à cotoyer.
Pourtant, Joe fait la rencontre d'un couple client de l'hôtel, Mr. et Mme
Grayson avec qui il sympathise et espère se lancer en affaire.
Un soir, lors d'un bal organisé à l'hôtel où la famille d'Evie est descendue, elle rencontre un homme mystérieux. Il a 23 ans, il est beau, il s'appelle Peter
Coleridge et elle en tombe amoureuse.
Il y a cette ambiance étouffante, dans cette ville très vide, il y a ces non-dits entre Joe et le reste de sa famille.
Ce père qui semble tellement bien connaître Peter
Coleridge qu'il aimerait que sa femme et sa fille arrêtent de le fréquenter.
Il y a cette adolescence qui échappe à Evie et ces silences qui ternissent sa relation avec sa mère.
Et le beau rêve d'amour qui prend une tournure beaucoup plus dramatique.
C'est un livre que j'ai beaucoup aimé, au rythme calme mais ô combien inquiétant. La jeune Evie se retrouve plongé dans le monde adulte qu'elle ne parvient pas à comprendre. On se rend compte au fil des pages que chaque protagoniste, mis à part elle, n'est pas tout à fait ce qu'il prétend.
On est entrainé, avec elle, dans un monde fait de faux semblants, on se demande avec elle qui ment, qui dit la vérité, mais que s'est-il réellement passé ?
Le saura t'elle vraiment un jour ?
C'est un livre émouvant lorsqu'on se rend compte de la perte de l'innocence qui caractérise bien souvent le passage de l'adolescence à l'âge adulte.
On est peinée avec elle lorsqu'elle comprend qu'elle a pu être trahie, on est frustré avec elle, on ne peut pas s'empêcher nous aussi de s'imaginer le scénario des événements, de tenter de recréer une vérité qui nous semble la plus probable, la plus plausible.
Lorsque l'on termine la dernière page on se demande alors :
"Et si j'étais à sa place, est-ce que j'aurais menti ?"