Ou le moment n'était pas approprié, ou alors, je ne suis pas faite pour la poésie. Si l'on n'est pas au fait de l'actualité, des exactions de Bachar el Assad, dont le père a changé le nom, El Wahch, qui voulait dire MONSTRE, par el ASSAD qui veut dire LION…, et bien on est perdu.
Mahmoud ou la montée des eaux, est l'histoire d'un vieil homme que la vie a rendu fou de douleur, victime de tortures, dont les siens ont disparus, perdu dans son passé, ses souvenirs, qui ne cesse de ressasser, à la recherche du temps perdu. le texte est tout en ellipse, survolé. On sait que Mahmoud a perdu ses deux épouses et ses enfants. Encore que ! On pourrait plutôt penser qu'il n'a pas de nouvelles d'eux, c'est tellement dilué que l'on ne sait pas exactement ce qui s'est passé pour ses fils.
J'ai bien aimé les passages où Mahmoud part sur sa barque, et nage à la rencontre de son ancien village, enseveli pour la construction d'un barrage.
C'est également un hommage à l'écriture et à la poésie, puisque Mahmoud est poète et sa femme Sarah, écrivaine, lisait beaucoup de poésies russes. Tous deux étaient vraiment des amoureux des mots.
Je me faisais une joie, après avoir écouté les émissions de radio, sur France Inter, de lire ce livre, mais voilà, je n'ai pas vibré comme les membres du jury du Livre Inter, qui lui ont octroyé le PRIX INTER 2022. Il m'a manqué la force des émotions, malgré la beauté du texte, comme si Mahmoud était détaché de tout. Qu'il n'avait qu'un but : se persuader qu'il était temps pour lui d'en finir avec la vie qui ne lui apportait plus rien, que le vide.
Je ne remets pas du tout en cause l'écriture d'
Antoine Wauters, très poétique. Peut-être que j'aurai un autre ressenti lors d'une 2ème lecture, à un autre moment.